Actualit�s : ILS SONT DES MILLIERS DE SANS-ABRI
L’hiver � la belle �toile


C’est l’hiver. Un hiver rigoureux. Une saison rude ! Beaucoup plus rude encore pour les milliers de sans-abri et sans domicile fixe. L’appellation commune � ces “gens” est SDF. Ils font partie maintenant du d�cor quasi urbanistique. Hideux, fragiles, hagards, ces sans-abri investissent les rues et art�res. Dans les grandes villes, � l’instar d’Alger, les �mes charitables peuvent leur venir en aide se font de plus en plus rares. Le Croisant-Rouge et les institutions �tatiques essayent tant bien que mal de prendre le relais en faisant revivre les traditions ancestrales de solidarit�. Un petit tour d’horizon sur cet �lan pour r�chauffer les cœurs endurcis.
Meriem Ouyahia


SELON LE MINISTERE DE LA SOLIDARITE
11 155 SDF “offiels”

11 155 SDF ont �t� recens�s par les diff�rentes institutions d�pendantes du minist�re de la Solidarit� nationale. Un chiffre r�v�l� par le ministre de la Solidarit� et de l’Emploi, le Dr Djamel Ould Abb�s. Loin de refl�ter la r�alit� terrible du nombre des d�munis, il d�montre, cependant, l’�tendue du drame.
C’est en se basant sur l’op�ration de prise en charge des SDF que le chiffre a �t� �tabli. Cette op�ration fait partie de l’arsenal de mesures prises par ce d�partement pour conna�tre le nombre des n�cessiteux et �valuer leurs besoins. Sur les 11 155 r�pertori�s � travers le territoire national et selon le bilan arr�t� au 31 d�cembre 2004, 8 338 d’entre eux sont des hommes, quant au reste, soit 2 817, sont de sexe f�minin. Le nombre �lev� de ces SDF concerne particuli�rement les grandes villes et n’ont pas acc�s � l’aide “citoyenne”. Quant � l’id�e pr�con�ue que ce sont les femmes qui se retrouvent � la rue, elle s’av�re totalement fausse. N�anmoins, ce sont celles qui ne sont plus conformes aux “normes” alg�riennes qui se retrouvent sans abri. Ainsi, d’apr�s les statistiques �tablies par le d�partement du Dr Ould- Abb�s, 366 femmes qui vivent dans la rue sont r�pudi�es, 1 492 divorc�es et 221 m�res c�libataires. La plupart d’entre elles affrontent les saisons sans abri avec leur prog�niture. Selon les statistiques, 872 enfants �g�s entre 0 et 9 ans, ont �t� h�berg�s dans les centres d’accueil. 711 dont l’�ge varie entre 10 et 19 ans ont b�n�fici� d’aides du minist�re. 9 388 des SDF ont �t� h�berg�s dans les diff�rentes structures qui d�pendent du minist�re de la Solidarit� et de l’Emploi. Il s’agit de Dar Er Rahma, des foyers de jeunes, de centres sp�cialis�s de r��ducation et autres infrastructures d’h�bergement. 477 657 repas chauds ont �t� distribu�s. Quant � la diff�rence entre les personnes h�berg�es et le nombre des SDF recens�s, le ministre soulignera le refus de certaines personnes de quitter leurs abris. “Ils sont r�fractaires � l’id�e d’abandonner leurs habitudes et leur libert�”, a-t-il d�clar�. Une marque de marginalit� de plus pour certaines personnes, qui ont choisi par conviction ce mode de vie. Une autre “originalit�”, des couples s’�taient form�s parfois dans “cette jungle moderne” ou bien d’autres ont fait face aux al�as de la vie ensemble. 421 SDF sont mari�es. A contrariori, 457 se sont retrouv�es � la rue suite � la mort de leur conjoint. Le premier responsable de ce d�partement se dit pr�occup� par le sort des femmes SDF : “De multiples actions et mesures envers les femmes sont engag�es car c’est la proie la plus facile et privil�gi�e dans ce monde.” Le ministre de la Solidarit� a soutenu qu’une politique de r�insertion sociale est mise en branle pour les inciter et leur donner les moyens de reprendre une place dans la soci�t�. “Nous leur offrons dans nos structures en plus des repas, un peu de r�confort et un soutien psychologique”, a affirm� le ministre. Des cas particuliers sont souvent rencontr�s. Une prise en charge psychologique ad�quate est donc des plus primordiales. Apr�s le diagnostic psychologique, il y a des d�marches � faire pour faciliter leur r�int�gration sociale ou familiale. La premi�re et la plus importante est d’avoir un emploi. La tutelle s’y engage. D’apr�s les d�clarations du Dr Ould Abb�s, un dispositif est mis en place dans ce sens, selon les qualifications et les moyens de la personne concern�e. Les d�penses d�gag�es pour les SDF sont puis�es dans le budget sp�cial de solidarit�. Un fonds qui est �galement destin� � la prise en charge des handicap�s, d�munis, et les autres actions qui d�pendent au d�partement de la Solidarit� nationale. Enfin, le ministre de la Solidarit� nationale a annonc� qu’une �tude est en cours pour l’ouverture de centres d’h�bergement provisoires dans les wilayas o� le nombre de SDF est important. Il pr�voit d’instruire tous les walis de mettre � la disposition de son d�partement des locaux pour accueillir les sans-abri.
M. O.

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