Actualit�s : LES COLONNES DU SAMEDI
De la compromission en g�n�ral et du compromis en particulier


Par Nacer Belhadjoudja E-mail : nacer@hotmail.com
Cette chronique, volontairement suspendue depuis avril 2004, reprend � partir de cette semaine. Pourquoi ce long silence et surtout qu’est-ce qui motive sa reprise maintenant ? Il y a dans la vie professionnelle comme dans la vie de tous les jours des moments de recul pour mieux dig�rer des �pisodes faits de manipulations et surtout de tra�trise.
L’acte journalistique ne peut pas �tre un simple exercice de style qui peut s’accommoder de reniements fussent-ils enrob�s du plus beau vernis. Rappelez-vous les lendemains du 8 avril 2004 o�, � l’unisson, la presse “exemplaire” criait “tuez-les tous” comme si la victoire de Bouteflika devait s’accompagner de la disparition des journaux qui n’ont pas port� sa candidature. Que des moments de d�lire apr�s ce 8 avril ! Heureusement que, depuis, la fi�vre est tomb�e et certains ont finalement compris que, pour �tre un grand titre, il ne suffit pas de brandir son soutien au pr�sident. Et d’ailleurs, certains affirment que, depuis quelque temps d�j�, l’�quipe de Bouteflika est arriv�e � la conclusion qu’elle doit faire son deuil de cette presse qui n’est d’aucune utilit� au moment des grandes batailles mais qui demeure, par contre, d’une disponibilit� d�concertante au moment de passer � la soupe avec la grande louche. Que des choses se sont pass�es depuis cette �lection pr�sidentielle ! Comme l’incarc�ration de Mohamed Benchicou et la fermeture du journal Le Matin. On a vu certains jubiler de cette disparition. Applaudir des deux mains pensant certainement qu’il y a des milliers de lecteurs orphelins de leur titre qu’il faut r�cup�rer au plus vite en oubliant un �l�ment primordial dans ce cas de figure : pour prendre un lecteur du Matin, il faut lui offrir la ligne �ditoriale du Matin. Comme on a vu �galement durant cette p�riode des simples d’esprit croire que leur temps de gloire avait sonn�. Manœuvres dilatoires, tentatives de d�stabilisation et d’autres crasses pour assouvir des fantasmes longtemps refoul�s. Pi�tres spectacles qu’offrait cette p�riode post-�lectorale dont on gardera le symbole supr�me du revirement. Que faire maintenant ? Oui, que faire maintenant ? Accepter le repentir que nous proposent certains pour aller grossir leurs rangs, qui le sont d�j�, ou tout simplement garder le cap sur l’exigence d’une rigueur professionnelle et morale pour ne pas perdre de vue qu’un journal, c’est d’abord et avant tout des convictions ? Le choix a �t� vite fait ici. M�me si nous n’ignorons pas que chaque nouvelle �tape apporte avec elle ses r�gles et ses compromis. A charge pour chaque acteur de la vie publique de ne pas confondre compromis et compromission. C’est pour toutes ces raisons que nous sommes fiers d’appartenir � ce journal. Un titre qui a su faire preuve de maturit� dans des moments critiques en apportant surtout la preuve qu’il n’avait pas un “ventre mou”. Et ici ce ne sont pas les projets qui manquent. Apr�s avoir lanc� les pages r�gions, le Soir Multim�dia, le Soir Mobile, le Soir Sat et les chroniques quotidiennes, cette semaine verra le d�marrage du Soir consommation pour �tre un peu plus proches des pr�occupations des lecteurs. Bien �videmment tout ceci ne nous �loignera pas des enjeux politiques qui se d�roulent sous nos yeux. Tout en gardant � l’esprit que trop de passion �touffe parfois la lucidit�. C’est � cette r�gle que nous tentons quotidiennement de nous astreindre pour �viter d’�tre un journal d’opposition ou une caisse de r�sonance du ma�tre du moment. C’est � cette mutation que l’invitation est lanc�e � l’ensemble de la soci�t� comme un d�fi pour d�passer cette phase d’esprits critiques chloroform�s. N. B.

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