Actualités : RENOUVELLEMENT DES STRUCTURE DE L'UGTA
La base s’oppose au mode de désignation des délégués


Des syndicalistes de la wilaya d’Alger comptent saisir dans les prochains jours les hautes instances syndicales de l’UGTA pour faire «part de (leur) désapprobation quant à la démarche arrêtée portant renouvellement des instances syndicales au niveau de la base».
Le groupe de syndicalistes en question, qui nous a rendu visite à la rédaction, est structuré notamment au niveau des unions locales d’Alger-Centre, d’El-Harrach, de Dar-El-Beïda, de Chéraga. Ils ont tenu à dénoncer «la manière avec laquelle sont dégagés les délégués syndicaux aux congrès électifs», considérant par là «qu’il s’agit d’une démarche contraire aux principes démocratiques qui régissent l’organisation syndicale UGTA». «Le temps des désignations est révolu. La parole revient aux syndicalistes de base et c’est à eux seuls que revient le droit conformément au statut et au règlement intérieur de notre organisation de choisir leurs délégués et par voie de conséquence leurs élus», a souligné avec force un syndicaliste de l’union locale d’Alger-Centre, qui juge «grave ce qui se passe au sein des instances syndicales de base de l’UGTA». Un point de vue partagé par d’autres syndicalistes structurés au niveau de l’union locale d’El-Harrach et de Dar-El-Beïda, «qui ont saisi cette opportunité pour dénoncer les passe-droits, le copinage et le beni-amisme ». «Nous voulons que l’UGTA retrouve sa véritable dimension d’organisation qui baigne dans un milieu démocratique. Il faut mettre fin à ces pratiques qui n’honorent guère notre organisation, bien au contraire, à travers ces pratiques nous poussons les militants authentiques et sincères, ceux qui refusent de s’inscrire dans la logique d’intérêt, d’aller grossir les rangs des syndicats autonomes», a-t-on martelé. A ce titre, on apprend qu’un mémorandum sera adressé dans les prochains jours au premier responsable de la Centrale syndicale, l’invitant à intervenir en sa qualité de «grand défenseur des libertés syndicales et du respect du règlement intérieur et du statut pour mettre fin à une situation qui risque de porter un discrédit à l’UGTA». A ce titre, nos interlocuteurs souhaitent que «les prochains congrès des unions locales d’El-Harrach, ou encore de Dar-El-Beïda soient de véritables exemples de démocratie où le dernier mot reviendrait aux syndicalistes de base dans le choix de leurs délégués et dans l’élection de leurs représentants ». Pour rappel, la Centrale syndicale accuse un déficit important sur le plan organique, où «une grande partie des structures horizontales et verticales ont vu les mandats de leurs élus expirer depuis des années mais sans pour autant que le renouvellement de ces instances ne soient entamé à l’image de l’Union de wilaya d’Alger, de Boumerdès, de Blida ou les fédérations de la finance, des postes et télécommunications, de l’éducation, de la santé... Les spécialistes de la question syndicale considèrent «qu’outre la question économique, la problématique organique constituera un autre important enjeu et défi pour la Centrale syndicale d’autant qu’il ne reste que douze mois, jour pour jour, avant la tenue du 11ème congrès de l’UGTA qui coïncidera avec le 50ème anniversaire de sa création. Pour rappel, le 2 février prochain Abdelmadjid Sidi Saïd présidera la réunion de coordination qui regroupera, d’une part, les secrétaires généraux de fédération et de wilaya, et d’autre part, les membres de la direction nationale, d’où on n’exclut pas que la question organique soit évoquée même si, à l’ordre du jour, il a été inscrit seulement de débattre autour de la question de la privatisation des entreprises publiques. Abder Bettache



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