Actualit�s : Quel avenir pour Ouyahia ?

La derni�re sortie publique du chef du gouvernement m�rite bien que l’on s’y attarde. Ahmed Ouyahia, intervenant ce week-end � l’occasion de la tenue d’une session ordinaire du conseil national de son parti, le Rassemblement national d�mocratique (RND), laissera de lui cette impression d’un chef de l’ex�cutif en rien ma�tre de son destin propre, encore moins de celui du gouvernement qu’il est cens� diriger. Ce ton excessivement “offensif” qu’on lui connaissait dans la foul�e euphorique post- 8 avril vire brutalement � un discours frileux et tr�s mal articul�.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - De plus en plus, Ouyahia n’arrive plus � concilier l’imp�ratif soutien � Bouteflika et les positions, les siennes tout comme celles du RND, qui fondent rien moins que leur identit� politique m�me ! Celui qui a l�gitim� son putsch de 1999 contre Tahar Benba�b�che. Par le souci d’extraire le parti aux tenants du contrat de Rome et de … “la r�conciliation nationale” il se retrouve, en 2005, dans la tr�s peu confortable position consistant � s’aligner, et avec lui le RND, sur un soutien aveugle � “pire que �a”, � savoir “l’amnistie g�n�rale” ! L’ambivalence du discours de Ouyahia est par ailleurs aggrav�e par un facteur exog�ne qui ach�ve de mettre en ruines y compris l’argument brandi jusque-l� par l’entourage du patron du RND pour justifier “l’invraisemblable”, � savoir le r�alisme politique. Ce pr�texte ne tient effectivement plus la route depuis mardi dernier et la cons�cration de Abdelaziz Bouteflika, pr�sident d’un parti politique et quel parti : le FLN, ce fr�re ennemi du RND ! Cette d�cision pr�sidentielle signifie tout simplement la fermeture de la parenth�se ouverte en mai 2003 et faisant du Rassemblement de Ouyahia le leader du regroupement partisan autour de Bouteflika qui fait office “d’alliance pr�sidentielle”. Le FLN “compl�tement redress�”, ayant toujours la majorit� aux Assembl�es nationales et locales, est d�sormais pr�sid�, en prime, et � titre effectif et non pas “honorifique” de surcro�t par le pr�sident de la R�publique alg�rienne. C’est, d�s lors, tout naturellement que le RND s’effacera au profit du FLN. Les pr�visions les plus optimistes pour lui conc�dent � Ouyahia juste le d�lai — trois mois au plus — nous s�parant encore du r�f�rendum sur “l’amnistie g�n�rale” et la r�vision constitutionnelle. Des sources cr�dibles croient savoir en effet que c’est Ouyahia qui va organiser ce r�f�rendum. Un rendez-vous qui, comble du paradoxe, fera de l’actuel chef du gouvernement l’un, sinon le plus grand perdant � l’arriv�e ! Outre en effet la peu glorieuse œuvre de devoir mener campagne en faveur de ce que l’on a pour longtemps combattu, l’autre volet de ce r�f�rendumpi�ge, portant pour cause r�vision constitutionnelle, fera de Bouteflika le candidat � sa propre succession en 2009. L’actuel patron du RND dont l’ambition, du reste l�gitime, est de postuler justement au m�me destin national, se retrouvera, le cas �ch�ant, face � un dilemme : ravaler ce vieux r�ve ou alors se permettre une p�rilleuse confrontation avec le pr�sident en exercice. Une aventure d’autant plus incertaine que Ouyahia partirait, dans ce cas-l�, avec le double d�savantage de devoir mener bataille � un pr�sident aux pr�rogatives excessivement illimit�es en plus du facteur temps qui lui est tr�s d�favorable. Dans un r�gime ultra-pr�sidentiel qu’il a exag�r�ment cautionn�, un tel d�fi �quivaut presque � un acte de l�se-majest�, qu’un Ouyahia ne peut ni ne voudrait se permettre. Contr�lant de moins en moins de “troupes” � l’int�rieur m�me de son propre gouvernement, l’actuel premier responsable du RND n’en est pas mieux servi au sein m�me de son parti. “Redress�” en douce depuis 2003, le RND est outrageusement domin� par le cercle pr�sidentiel qu’incarne un tr�s proche � Bouteflika, l’actuel pr�sident du S�nat, Abdelkader Ben Salah. K. A.

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