Actualit�s : MOHAMED DORBAN
En ce douloureux anniversaire de ton assassinat


Comment pourrais-je �voquer ton souvenir aujourd’hui en quelques lignes ? J’ai appris l'horrible nouvelle quelques minutes apr�s l’attentat en rencontrant Mahmoud, l’ancien administrateur de l’Unit� � la rue Hassiba, qui d�chir�, articula p�niblement ton nom. Et dire que justement, je m’appr�tais � me rendre � la Maison de la presse pour saluer les copains et te voir peut-�tre.
Comment pourrais-je t’oublier Mohamed, toi que j’ai, un jour de novembre 1977, rencontr� � mon tout d�but au journal et tu devais illustrer mon premier article. Apr�s une premi�re lecture et des explications, d’une main de ma�tre, tu me proposas une esquisse que je trouvais convenable mais tu insistais tant pour que je fasse des observations. Tu aimais bien la perfection. Et nous nous sommes li�s d’amiti� anim�s par le m�me id�al : pour une Alg�rie meilleure aux c�t�s des jeunes, des �tudiants, des fellahs, des travailleurs, des femmes... Et tu es rest� fid�le � cet id�al dans les circonstances les plus difficiles d�fiant par ton art et tes �crits, ceux qui ont jur� de d�truire ton pays. Je ne saurais brosser ton portrait, je me souviens seulement de l’�charpe noire que tu portais et pourtant tu n’�tais jamais triste mais gai et jovial. Avec Wahid, tu te marrais lorsque cet artiste irakien s’initiait au fran�ais avec son accent oriental. Inlassablement, tu passais des heures et des heures � œuvrer et de tes traits magiques se sont envol�es des colombes blanches portant des rameaux d’olivier pour la paix. (Festival de la jeunesse anti-imp�rialiste Cuba 1978). Et tu as donn� la pleine mesure de ton talent pour offrir des roses, des sourires, de l’espoir aux femmes, aux enfants, aux �tudiants, aux handicap�s, tu �tais g�n�reux. Parfois tu manquais de stabylos ou de rotring, alors tu paniquais, Azzedine, Fouad, Metref, Azziouz, Kaoua et nous tous nous nous comprenions pas que c’�taient tes seules armes. Tous tes anciens coll�gues de l’Unit� garderont de toi le souvenir d’un homme int�gr� et altruiste. Tu as laiss� un grand vide au Soir d’Alg�rie et ton ombre y planera pour toujours, ta photo accroch�e � l’entr�e du hall nous rappellera le lourd tribut pay� par les journalistes pour la d�mocratie et la libert�. Honte � ceux qui aujourd’hui plaident pour le grand pardon (Kippour) apr�s le g�nocide perp�tr� contre le peuple alg�rien, qui, heureusement, reconna�t les siens : ceux qui l’ont toujours d�fendu. D�trompez-vous “r�conciliateurs !” Mohamed, de ton sang qui a irrigu� cette terre, m�l� � celui de nos autres camarades morts pour une si noble cause, germera un jour, un œillet rouge. Que ton œuvre soit perp�tu�e par les jeunes dont la Maison de Z�ralda porte d�sormais ton nom comme un hymne � la vie.
A. O. (Keddiche) Alger le 09/02/2005

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