R�gions Centre : EL-ESNAM (BOUIRA)
Les expropri�s du Tilesdit crient � l’injustice


42 familles recens�es depuis 1989 dans le cadre de l’expropriation du barrage de Tilesdit situ� � l’est de Bouira dans la da�ra de Bechloul, sont toujours dans l’attente d’un logement.
Le pr�sident de l’association des expropri�s du barrage de Tilesdit de la commune d’El-Esnam, lance un ultime cri de d�tresse surtout qu’apr�s la mise en eau du barrage en juin dernier, les diff�rentes maisons situ�es dans le lit du barrage et dont les propri�taires ne sont pas encore relog�s, commencent depuis une quinzaine de jours � dispara�tre une � une, englouties par les eaux qui montent rapidement � la faveur des grandes pr�cipitations des derniers jours et la fonte des neiges. Ainsi, et habitu�s � contacter les services de l’hydraulique pour nous informer sur le volume atteint du barrage depuis sa mise en eau en voyant la chose comme de bon augure, nous avons �t� surpris d’apprendre par la bouche m�me des familles situ�es dans le p�rim�tre du lit de l’oued, vaste de quelque 80 hectares, que la mont�e rapide des eaux du barrage les a grandement surprises, en ayant juste le temps de d�m�nager, alors que les familles qui sont parties louer ou habiter chez des parents, depuis longtemps, n’avaient pas eu le temps de r�cup�rer les objets laiss�s dans leurs demeures. Ce mardi, lors de notre d�placement sur les lieux, nous avons constat� de visu plusieurs demeures qui ont �t� cern�es par les eaux et qui vont dispara�tre d’un moment � l’autre, comme ce fut le cas de toutes celles qui sont situ�es au-dessous du niveau limit� par des balises blanches visibles � l’œil nu. Par ailleurs, et au sujet du relogement de ces familles, M. Demmouche Lounis nous montrera le lieu o� sont construits 60 logements au niveau de la ville d’El-Esnam. Un endroit vaste de 4 hectares pr�vu pour la construction de 60 logements, genre villas extensibles avec des cours et qui devaient �tre construites sur une superficie de 500 m2 chacune, mais par la b�tise humaine et le manque de clairvoyance, pr�s de la moiti� de la superficie achet�e par l’Agence nationale des barrages, s’est av�r�e non constructible pour cause du passage du pipeline. Ainsi, aujourd’hui, ces 60 logements achev�s en f�vrier 2003 et en plus du probl�me d’assainissement qui tarde � �tre lanc� et d’un travail presque b�cl�, plusieurs logements sont en �tat de d�gradation, et d’autres n’ont m�me pas d’acc�s apr�s qu’un citoyen, dont le terrain est attenant au terrain achet�, eut ferm� l’acc�s jusqu’� un m�tre de l’entr�e des logements. Cela sans parler de la d�gradation ext�rieure par des jeunes qui viennent passer des soir�es devant les devantures en y allumant des feux dont les fum�es ont assombri plusieurs demeures, ainsi que la finition dont plusieurs couches sont d�j� tomb�es. En outre, notre interlocuteur nous �voquera un autre probl�me concernant les familles nombreuses dont les enfants se sont mari�s depuis 1989. Aujourd’hui l’association qui a �tudi� les cas de ces familles, a dress� une liste de 60 noms pour pouvoir distribuer les 18 logements restants entre les familles dont les enfants se sont mari�s, mais les responsables veulent les octroyer � des gens dont les demeures �taient situ�es hors du plan d’eau, selon toujours notre interlocuteur. Ainsi, les responsables de l’association lancent un cri d’alarme pour que les responsables au niveau central agissent vite puisque, selon eux, les autorit�s de wilaya, � commencer par le wali, n’avaient pas tenu leurs promesses. Lors d’une rencontre tenue en f�vrier 2003, c’est-�-dire juste apr�s l’ach�vement de ces 60 logements, le wali avait promis aux repr�sentants de l’association, le relogement de toutes les familles expropri�es avant le mois de mai de la m�me ann�e. Deux ans plus tard, les 60 familles ne sont toujours pas relog�es. Cela sans parler des pr�judices caus�s sur la vocation et le mode de vie de ces agriculteurs, dont le travail de la terre est pour la plupart d’entre eux, plus qu’un gagne-pain, une religion, ainsi que les indemnit�s presque insignifiantes auxquelles ils ont eu droit pour leurs terres � raison de 60 et 100 DA/m2, et leurs oliviers pour 3000 puis 6300 DA/arbre. Pourtant, l’on se souvient qu’en 2000, lors de la visite du ministre des Ressources en eau de l’�poque � Bouira et ayant entendu le rapport sur les expropri�s, celui-ci avait insist� pour que les expropri�s soient compens�s en terres et relog�s pr�s de leurs nouvelles propri�t�s. Notons enfin que les expropri�s du barrage issus de la commune de Bechloul ont �t� eux, indemnis�s et relog�s depuis 1998. Actuellement, le barrage Tilesdit qui a une capacit� de 167 millions de m3 et dont le volume d’eau actuel, d’apr�s les responsables de l’hydraulique, est de 45 millions de m3, est devenu un lieu de p�lerinage de centaines de familles qui viennent chaque week-end pour le pique-nique et la p�che depuis les collines d’El- Esnam qui le surplombent et qui donnent au cr�puscule un coucher de soleil sensationnel.
Y. Y.

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