Sports : JUDO LES TROIS JUDOKAS FUGUEURS S'EN REMETTENT A ZIARI
“Meridja Med et Ouarab voulaient nous �touffer”


Deux semaines apr�s avoir “quitt� les rangs de la s�lection qui s’appr�tait � prendre part � l’open de Paris, les trois judokas donnent enfin signe de vie � partir de Barcelone (Espagne) d’o� ils ont envoy� des lettres (Fax), aux plus hautes autorit�s du sport national. Paradoxalement, les missives de A�t Youcef, Benikhlef et Guendouz, trois athl�tes du MC Alger, interviennent moins de 48 heures apr�s la d�cision de la CD de FA judo de les suspendre, pour deux ans avec proposition de radiation � vie des structures et organes du syst�me national de culture physique et sportive.
Mohamed Bouchama - Alger (Le Soir) - La fugue de ces trois jeunes athl�tes aurait-elle �t� possible si les membres de la F�d�ration accompagnant l’�quipe dans sa tourn�e europ�enne (France, Autriche et Allemagne) avaient pris les n�cessaires pr�cautions d’usage ? C’est vrai que ces derniers, � leur t�te, le chef de la d�l�gation, n’avaient pas affaire � des prisonniers, mais n’est-il pas d’usage qu’au moins, les passeports des membres de la d�l�gation soient “confisqu�s” aux fins d’accomplir des formalit�s dans les a�roports et dans les lieux de comp�tition ? Pour le chef de la d�l�gation interrog� par la Radio, les trois athl�tes ont trahi sa confiance et celle de leurs camarades. Quelle parade ! Ce Monsieur qui dit avoir attendu vainement que les athl�tes le rejoignent au centre d’accr�ditation, situ� � quelques m�tres de l’h�tel Mercure, lieu d’h�bergement de la d�l�gation, omet de livrer des d�tails importants dans cette histoire, tels la r�cup�ration de leurs passeports, frais de mission et leurs bagages qui s’est faite sans qu’il ait �t� inform�. Une enqu�te est, dans ce cas, indispensable pour �clairer nombre de zones d’ombre de cette affaire qui rappelle �trangement la fugue de 1993 � Hamilton (Canada), de trois judokas.
Les raisons d’une fugue programm�e

Amar Benikhlef, Mohamed- Lamine A�t Youcef et Sma�l Guendouz ont, � tout point de vue, programm� leur coup. Dans les lettres explicatives, ces jeunes judokas, ne donnent pas l’impression d’avoir foment� leur coup. Mohamed- Lamine A�t Youcef �tait le seul � livrer un d�tail en rapport surtout avec le lien de la fugue. Les premi�res informations avaient annonc� que les trois judokas ont pris la cl� des champs au niveau de l’a�roport ; ce que d�ment A�t Youcef qui pr�cise “nous avons r�cup�r� les cl�s de nos chambres d’h�tel d’o� nous avons d�cid� de fuir le groupe”. Le p�re de A�t Youcef apportera un autre d�tail concernant cette fugue programm�e, quand il nous montrera les deux pi�ces d’identit� de son fils laiss�es � la maison alors que d’habitude, “le permis de conduire et la CNI ne quittent jamais son portefeuille”. Toujours selon M. Cherif A�t-Youcef, son fils Med- Lamine, avait l’occasion d’aller monnayer ses talents � l’�tranger bien avant cet �pisode, “ puisqu’il avait son visa et des contacts avec des clubs en Europe”, mais il ne l’a pas dit. Selon toute vraisemblance, le trio fugueur a pr�f�r� op�rer de la sorte pour se venger. De qui ? Les trois lettres �num�rent sommairement leur d�sarroi devant l’attitude de Med Meridja, pr�cis�ment de la F�d�ration et son DTN, Nacer Ouarab. Un duo qui �tait d�j� en place quand trois judokas ont fauss� compagnie � la d�l�gation alg�rienne pr�sente aux Mondiaux de Hamilton en 1993. Pour A�t Youcef, Guendouz et Benikhlef ces deux personnes ont tout fait pour obtruer leur carri�re. Med- Lamine, qui �voque les moyens sp�cifiques d�risoires, va m�me loin en avan�ant que Nacer Ouarab lui a propos� de le surclasser en passant de sa cat�gorie des -73 kg � celle des - 81 kg ! Une proposition que l’athl�te trouve “sournoise” surtout que le DTN lui a confi� que s’il accepte cette offre, il fera partie de tous les stages et tournois � venir de l’EN. Une forme de chantage pour permettre � Yacoubi Noureddine, le titulaire de cette cat�gorie (- 73 kg) en s�lection de perdurer. “Pourtant, �crit A�t Youcef, Ahmed Moussa, l’entra�neur national, m’a propos� ainsi que d’autres jeunes au pr�sident de la FAJ de remplacer les anciens qui n’ont rien donn� au judo national. La r�ponse de Meridja a �t� n�gative, le pr�sident lui ayant signifi� que tant qu’il est � la t�te de la f�d�ration son fr�re (Amar, ndlr), et ses “amis” y resteront en s�lection”. A�t Youcef pr�cisera, par ailleurs, que contrairement aux autres internationaux, il ne per�oit aucune indemnit�, ni salaire malgr� son rang d’international depuis voil� cinq ans, mat�rialis� par de nombreux titres nationaux, arabes et continentaux. Pour sa part, le jeune Benikhlef Amar (-90 kg) qui est �tudiant en troisi�me ann�e, parle de sa condition sociale difficile que la F�d�ration ne s’est jamais inqui�t�e pour apaiser comme A�t Youcef, Benikhlef n’a jamais touch� un rond de la F�d�ration comme le confirme son p�re, venu � notre r�daction : “Mon fils payait de sa poche les frais de transport durant le dernier stage ouvert tenu fin d�cembre-d�but janvier. Il esp�rait avoir une bourse olympique pour pr�parer au mieux les prochains rendez-vous, mais comme il n’a rien vu venir, il a pr�f�r� partir pour ne pas g�cher sa carri�re”, dira-t-il. Le cas de Sma�l Guendouz, comme son parcours d’ailleurs, est atypique. L’enfant de Yemma Gouraya, soci�taire du MCA est international depuis cinq ans. C’est un brillant athl�te depuis son jeune �ge o� il a eu � s’illustrer au Mondial cadets de Russie, plusieurs fois champion d’Afrique juniors”, 9e Mondial en juniors et meilleur athl�te de sa wilaya durant la saison 2002-2003. Lui, c’est selon son expression, le “bouche-trou”. “Depuis quatre ans, Amar Meridja (-66 kg) n’a jamais tir� en championnat d’Alg�rie pr�textant chaque fois une blessure. Cela fait six ans qu’il n’a pas eu de titre national, et pourtant il est le titulaire dans cette cat�gorie que je domine depuis cinq ans. Ils voulaient me surclasser parmi les -73 kg et mettre Yacoubi, le “propri�taire de cette cat�gorie, chez les -81 kg. J’ai logiquement refus� cette offre, car je connais o� se situent mes points forts et o� sont mes limites. Je ne pouvais supporter d’�tre un simple cobaye au fr�re du pr�sident de la FAJ”, �crit-il. Comme on constate, la fugue de ces trois judokas est pr�m�dit�e, et l’œuvre programm�e. Non seulement par, ces trois jeunes, mais aussi par leurs “bourreaux” qui vraisemblablement, leur souhaitent en leur for int�rieur “bon d�barras”. Sinon, comment expliquer la nouvelle version du pr�sident de la FAJ qui annon�ait vendredi sur la m�me cha�ne de Radio que “ces athl�tes touchaient 3 � 4 millions de centimes comme salaire octroy� par le MJS, en plus de leur prise en charge durant les stages de l’EN en Alg�rie et � l’�tranger” et qu’ils “allaient b�n�ficier d’une bourse olympique d�s leur retour d’Allemagne”, o� l’EN terminera sa tourn�e europ�enne. Une “offre” qui est, de l’avis m�me de Meridja, d�s “mon retour au pays quand j’ai appris que ces trois athl�tes ont fugu�”, pas avant. Sinon, et c’est un autre exemple de la faillite d’un syst�me de gestion, comment expliquer que Salima Souakri, touch�e au ligament lors du tournoi de Paris, rentre au pays vendredi pour voir un sp�cialiste avant de repartir � … Paris pour y subir une op�ration chirurgicale... Il est formellement �tabli que certaines de nos f�d�rations sportives, sinon toutes, multiplient les sorties � l’�tranger pour les seuls besoins mercantiles car, tout compte fait, les performances de nos sportifs ne rapportent que ce qu’il y a de mieux dans les �tals des grands magasins d’outre-mer. Affaire � suivre. M. B.

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