Etranger : USA-BANQUE
Le g�ant Citigroup tente p�niblement de tourner la page des scandales


Les dirigeants de Citigroup s'efforcent de tourner la page des scandales auxquels a �t� m�l� le num�ro un mondial de la finance depuis l'affaire Enron, mais ce processus est d'autant plus lent que l'entreprise est tentaculaire.
Le P-DG Charles Prince l'a dit la semaine derni�re dans un m�morandum envoy� � ses employ�s : "Le moment est venu d'agir". "A certains moments, nos actions ont mis en danger notre bien le plus pr�cieux : la confiance de nos clients, la patience de nos employ�s et la foi de nos actionnaires", affirme- t-il. Et de d�tailler un plan destin� � renforcer l'�thique dans le groupe, gr�ce � une meilleure formation des employ�s, au renforcement des contr�les et de la communication interne. Gr�ce aussi � une meilleure corr�lation entre les primes offertes aux cadres et le respect de r�gles de conduite. Comme le remarque Henry Hu, professeur de droit boursier � l'universit� du Texas, la direction multiplie les mesures depuis le printemps 2003, "mais de nouvelles affaires ne cessent d'�clore". La promotion au poste de P-DG en octobre 2003 de M. Prince, ancien directeur juridique du groupe, suivie de l'arriv�e de Sallie Krawcheck, r�put�e tr�s int�gr�e, � la t�te de la maison de courtage du groupe Smith Barney puis � celle de la direction financi�re, annon�aient un changement de ton. Le groupe avait aussi pris d�s mars 2003 une s�rie d'initiatives pour augmenter la transparence et limiter les conflits d'int�r�ts apr�s les affaires Enron, WorldCom et le scandale des analystes de Wall Street. Une ligne t�l�phonique avait �galement �t� ouverte pour permettre aux employ�s de signaler anonymement des pratiques frauduleuses. Cela n'a pas suffi. Le g�ant de la finance voit actuellement l'une de ses �quipes londoniennes dans le collimateur des autorit�s boursi�res britanniques et allemandes � la suite de transactions douteuses sur les march�s obligataires europ�ens. Il vient aussi d'�tre banni des activit�s de gestion de patrimoine au Japon par les autorit�s de ce pays, � la suite d'un autre scandale cet automne qui a forc� M. Prince � pr�senter des excuses publiques. M�me si les performances op�rationnelles du groupe restent bonnes, "ce type de probl�mes a donn� une mauvaise r�putation � l'entreprise", juge Evan Momios, de l'agence Standard and Poor's. "Tous ces gros titres n�gatifs cr�ent un risque", rench�rit Art Hogan, strat�ge boursier de Jefferies. Le groupe, m�l� aussi au scandale Parmalat en Italie, a provisionn� jusqu'� 4,95 milliards de dollars en 2004 pour faire face aux frais li�s � ses d�boires juridiques. Pour Evan Momios, Citigroup est "face � un probl�me culturel et cela prendra du temps pour le corriger", notamment en raison de la taille de ce g�ant construit � coup d'acquisitions. Citigroup se veut une banque universelle et est donc pr�sent dans tous les types de services financiers dans quelque 100 pays. Par son ampleur in�gal�e, il est naturellement plus expos� aux risques de d�rives. Mais la taille n'explique pas tout, selon Henry Hu : "L'ancien AT and T avant son d�membrement avait un monopole sur les communications de longue distance aux Etats-Unis. Je n'ai pas entendu parler de tant d'affaires chez eux". Pour l'universitaire, "beaucoup d�pend du changement de culture que M. Prince essaie de r�aliser", tout comme des habitudes de r�mun�ration. Il s'�tonne ainsi qu'au quatri�me trimestre 2004 les r�mun�rations aient bondi : +21% sur un an. "Ont-ils tous fait un travail si formidable ?" Heureusement, selon lui, le renvoi de trois hauts dirigeants dans la foul�e du scandale au Japon a envoy� un message fort : "Les gens voient qu'il peut y avoir des cons�quences s�rieuses".

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