Etranger : L'Irak attend, apr�s l'Achoura, des tractations

Les chiites d'Irak ont marqu� le deuil annuel de l'Achoura dans la violence avant la reprise des tractations parmi les gagnants du scrutin du 30 janvier pour le choix d'un Premier ministre.

Quelque 40 personnes sont mortes samedi dans le pays, notamment dans des attentats suicide contre les chiites, au moment o� ils comm�moraient le "martyr" de l'imam Hussein tu� en 680 par les partisans du calife omeyyade Yazid. Dimanche, des responsables ont indiqu� que l'Assembl�e nationale �lue tiendrait sa premi�re r�union apr�s la fin des tractations entre les listes victorieuses pour la distribution des postes pr�sidentiels. "Jusqu'ici, nous n'avons pas fix� de date, car il faut que ces questions (les tractations) soient r�gl�es avant la r�union", a d�clar� � l'AFP Fouad Massoum, un responsable du Conseil national sortant, mis en place en 2004. "Nous pr�parons le protocole qui r�gira le transfert des pouvoirs (du Conseil � l'Assembl�e �lue) car cela est sans pr�c�dent en Irak", a-t-il dit. Un membre du Parlement �lu, Yonadam Kanna, a estim� que la r�union "pourrait se tenir � la fin f�vrier ou d�but mars, apr�s des tractations entre les listes pour les postes pr�sidentiels". Selon lui, les deux grands partis kurdes, qui ont enlev� 75 des 275 si�ges du Parlement, briguent d�sormais le poste de pr�sident de la R�publique. Quatre jours apr�s le scrutin, le dirigeant kurde Jalal Talabani, chef de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), avait annonc� qu'il �tait candidat au poste de pr�sident ou de Premier ministre en Irak. M. Kanna a affirm� �galement que les chiites, victorieux sur la liste de l'Alliance unifi�e irakienne parrain�e par le grand ayatollah Ali Sistani, devaient �galement d�signer un candidat pour le poste de Premier ministre. La course oppose surtout l'homme politique controvers� Ahmed Chalabi au chef du parti islamiste Dawa et vice-pr�sident sortant, Ibrahim Jaafari. Apr�s une pause du deuil chiite de l'Achoura, les tractations devraient reprendre lundi au sein de la liste chiite, qui a 140 si�ges au Parlement. La question du r�le des sunnites, qui ont largement boud� les �lections, au sein du prochain gouvernement devra aussi �tre tranch�e avant la r�union du Parlement, a-t-il affirm�. "Il faudra voir si les sunnites auront la pr�sidence du Parlement ou autre chose", a-t-il dit. Le Comit� s'est associ� avec d'autres personnalit�s sunnites pour faire d'un calendrier de retrait des forces �trang�res la condition de sa participation au processus politique d'apr�s les �lections g�n�rales. L'arm�e am�ricaine a annonc� avoir perdu l'un de ses soldats dans la province sunnite d'Al-Anbar, � l'ouest de Bagdad, o� elle a par ailleurs lanc� une op�ration anti-rebelles baptis�e "River Blitz". Ce d�c�s porte � 1468 le nombre de GI's morts en Irak depuis l'invasion du pays en mars 2003, selon des chiffres du Pentagone. Trois Irakiens ont �t� tu�s pour leur part dans des attentats au nord de Bagdad, alors que deux autres ont �t� bless�s dans une autre explosion � Bassorah (sud), selon des sources s�curitaires.

Sept tu�s, deux personnes enlev�es au nord de Baghdad
Sept personnes ont �t� tu�es dans des attaques et des explosions au nord de Baghdad, o� un responsable municipal et un entrepreneur ont �t� enlev�s, ont indiqu� dimanche des sources s�curitaires. "Une voiture pi�g�e a explos� sur une route secondaire de la r�gion de Hawija (� 50 km � l'ouest de Kirkouk) et son conducteur a �t� tu�", a affirm� le chef de la police de Kirkouk, le g�n�ral Tourhane Youssef. Il a pr�cis� qu'aucune patrouille des forces am�ricaines ou irakiennes ne passait dans la r�gion au moment de l'explosion. Deux autres personnes, des Kurdes, sont mortes dans l'explosion, apparemment accidentelle, de munitions de l'ancienne arm�e irakienne dans la ville m�me de Kirkouk, selon le g�n�ral Youssef. Dans la nuit, deux gardiens de la raffinerie de Baiji, � 200 km au nord de Baghdad, ont �t� abattus par des hommes arm�s, a annonc� la police locale, alors que les forces de s�curit� de Samarra, � 120 km au nord de Baghdad, ont fait �tat de la d�couverte des corps de deux policiers, pr�s de la ville. Par ailleurs, le directeur de la municipalit� de la ville, Nayef Saleh Mohammed, a �t� enlev� dimanche vers 13H30 (10H30 GMT) par des hommes arm�s alors qu'il rentrait chez lui, a indiqu� un officier de police, Nayef Hamid. "Le directeur est tomb� dans une embuscade, et les hommes arm�s l'ont plac� dans le coffre d'une voiture avant de se diriger vers une destination inconnue", a-t-il ajout�. A Dour, au nord de la ville, des hommes arm�s ont enlev� un entrepreneur Faouzi Idane en le for�ant � les suivre apr�s l'avoir oblig� � abandonner sa voiture, selon la police locale. Dans la ville m�ridionale de Bassorah, deux civils ont �t� bless�s dans l'explosion d'une bombe artisanale au passage d'une patrouille de la police, a indiqu� le lieutenant-colonel Karim Al-Za�di, porte-parole de la police. Selon lui, les membres de la patrouille ont alors suivi un suspect qui filmait l'attaque. Il a �t� arr�t� apr�s s'�tre r�fugi� dans une p�pini�re, o� la police a trouv� des munitions et des explosifs, a ajout� cette source.

Des personnalit�s sunnites demandent une place sur l'�chiquier politique
Quelque 200 personnalit�s sunnites ont demand� dimanche aux chiites qui ont remport� les �lections du 30 janvier de ne pas les marginaliser et exig� d'�tre associ�es � la vie politique et � la r�daction de la Constitution. "L'Irak appartient � tous les Irakiens et le fait de ne pas avoir particip� aux �lections ne veut pas dire que nous ne voulons pas participer � la vie politique", a d�clar� Adnane Dlimi, chef des wakfs (bien religieux sunnites). M. Dlimi s'exprimait au cours d'un congr�s r�unissant de nombreuses personnalit�s sunnites des provinces qui ont boud� les �lections sous le slogan : "La participation � la vie politique, un droit pour tous les Irakiens". "Nous devons �tre associ�s � la r�daction de la Constitution", qui doit �tre la principale t�che du Parlement �lu, a ajout� le responsable sunnite. Il a appel� les partis et les personnalit�s sunnites � l'unit�, estimant qu'ils devaient se pr�parer aux prochaines �lections l�gislatives de d�cembre. De son c�t�, Salah Motlak, du comit� pr�paratoire du congr�s, a relev� que "la composition de la prochaine assembl�e sera d�s�quilibr�e" aux d�pens des sunnites dont 6 millions d'�lecteurs sont rest�s, selon un participant, le g�n�ral Abed Motlaq Joubouri, � l'�cart des urnes. "La tenue des �lections � la date pr�vue n'a pas mis fin � la crise dans le pays et la solution de cette crise passe par un dialogue franc et calme avec les forces qui n'ont pas pris part aux �lections pour garantir leur participation au processus politique", a-t-il affirm�. Le g�n�ral Joubouri a mis en garde les chiites contre la tentation de monopoliser le pouvoir, en d�clarant que les "gagnants doivent faire en sorte que ce soit l'ensemble de l'Irak qui triomphe". Un repr�sentant du comit� des oul�mas, principale organisation religieuse sunnite, de la province de Salaheddine, au nord de Bagdad, a tenu un discours plus radical, appelant notamment la future assembl�e � "reconna�tre le droit du peuple irakien � r�sister � l'occupation am�ricaine".

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