Actualit�s : Tension sur le pain dans certains quartiers de la capitale

Les consommateurs avaient hier du pain sur la planche mais rarement dans le panier. N’�tant pas nombreux � �tre au courant du mouvement de d�brayage d�cid� par les boulangers, ils ont �t� d�sagr�ablement surpris de constater que pour trouver la fameuse baguette, il fallait parfois parcourir plusieurs kilom�tres. Si certains quartiers ont ressenti le contre-coup de la gr�ve, d’autres ont par contre �t� normalement approvisionn�s.
A Belcourt, par exemple, le pain qui n’�tait pas disponible chez certains boulangers se vendait dans les �piceries et � m�me le sol. Interrog� sur la mani�re de s’approvisionner, un �picier qui n’avait visiblement eu aucun probl�me � remplir ses deux grands couffins en osier a r�pondu �j’ai mon propre r�seau qui ne se tarit jamais�. En r�alit�, les �piciers qui �taient inform�s des deux jours de gr�ve avaient pris leur devant, prenant le soin de s’informer sur ceux qui avaient l’intention de r�pondre ou pas � l’appel de l’UGCA. M�me strat�gie adopt�e par les propri�taires de fast-food : pas question de ch�mer deux jours de suite. Pour continuer � vendre des sandwichs au m�me rythme, ils ont pris la pr�caution de s’approvisionner tr�s t�t le matin chez les non gr�vistes. Les habitants du Cadix ont eu moins de chance, l’unique boulangerie ayant fait la sourde oreille � l’UGCA a �t� tr�s vite prise d’assaut. Une queue s’est rapidement form�e devant le magasin qui n’arrivait visiblement pas � satisfaire la demande. Ne se laissant pas abattre par cette longue file d’attente, des femmes patientaient dans l’espoir de repartir avec quelques baguettes. A Djama�-Lihoud, gr�vistes et non gr�vistes se c�toyaient de mani�re pacifique. Au lieudit Cin�ma Nedjma, tandis qu’un boulanger avait baiss� le rideau, son voisin tentait difficilement de r�pondre � la forte demande. Au niveau du quartier de Bab-El-Oued, la tension sur le pain �tait perceptible. Les boulangers p�tissiers qui sont rest�s ouverts mais qui ne vendaient pas de pain ont pris le soin d’accrocher le communiqu� �manant de l’UGCA et appelant � la gr�ve. Les passants qui arboraient fi�rement quelques baguettes de pain �taient syst�matiquement apostroph�s par les moins chanceux. �O� avez-vous trouv� le pain ?� demandent-ils. S’ensuivirent alors des explications d�taill�es sur l’endroit o� se trouve le rare produit. Ainsi inform�, le consommateur pouvait tenter sa chance pour faire le plein de pain. La gr�ve devra durer aujourd’hui encore en d�pit des mises en garde du gouvernement. Un mouvement de protestation que ne comprennent pas les consommateurs qui d�noncent ces boulangers qui non seulement commercialisent la baguette � dix dinars, ne rendent jamais la petite monnaie mais ne respectent pas le poids impos� par la Direction du commerce. Des griefs qui renseignent sur l’�tat d’esprit des acheteurs qui ne comprenaient pas hier pourquoi le boulanger du coin les prenait ainsi en otages. C’est dire que le capital sympathie des boulangers est bel et bien entam�…
N. I.



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