Culture : BORDJ-BOU-ARRERIDJ
Le printemps bordjien est l� : que la f�te commence !


Exceptionnellement, cette ann�e, l’ENTV diffusera, demain, vendredi 4 mars, en direct de Boumergued (Bordj Bou Arredj), la f�te du printemps. Une louable initiative qui sera ponctu�e de festivit�s, jeux et concours, et qui fera certainement conna�tre un morceau de l�gende d’un espace g�ographique cosmopolite.
Ce sera aussi une occasion de r�colter, l’espace d’un rendez-vous culturel peut-�tre, de nouvelles visions sur le brassage de mœurs dans l’empire maure qui se reconna�t aujourd’hui encore dans l’expression collective de la m�moire du mouvement, du plat ou de la complainte : dans la f�te. Romaine pour certains, berb�re ou arabe pour d’autres, qu’importe l’origine de la c�l�bration du printemps pourvu qu’elle se conjugue au pr�sent, un v�ritable cadeau. A Bordj, comme le veut la tradition, celle-ci est devenue avec le temps un mythe assez unique. M�me si depuis quelques ann�es des “intrus” viennent perturber l’ambiance communautaire par des comportements impudiques � l’�gard des familles qui viennent profiter de l’air, l’espace d’une journ�e, accompagn�e d’une s�rie de rituels aussi envo�tants et subjuguant les uns les autres, cette f�te reste un t�moignage sinc�re d’une histoire collective et de l’humilit� reconnue aux gens des Haut-Plateaux des Bibans. Les vieilles femmes, jadis, se transformaient en v�ritables chefs d’orchestre soucieuses de faire apprendre � leurs petitsenfants les complaintes con�ues sp�cialement pour le grand rendez-vous des champs de coquelicots et de violettes voguant sur des sonorit�s douces qui rime avec le solf�ge des ma�tresses du chant r�servant souvent leur talent � leurs maris et leurs prog�nitures tout en restant fid�les � cette vie d’“ermitage”, de l’espace clos ! Est-ce une volont� de crier libert�, la libert� d’un jour qu’elles ont baptis� printemps ou, au contraire, une nostalgie ancestrale � travers laquelle elles sacralisent le pass�, synonyme de jeunesse et dont elles enseignent les vertus � leurs “petits hommes de demain” ? Le printemps bordjien pr�c�de g�n�ralement le calendrier astral de 15 jours au moins et 21 au plus, tout d�pend de la rotation hebdomadaire du 3e vendredi d’avant ledit printemps officiel. D�licieux ! m’bardja ou bradj est le g�teau pr�par� par les Bordjiennes comme une offrande � la plus belle des saisons. Le glossaire local propose deux noms mais le premier est largement plus r�pandu que le second. Il est en forme de losange fabriqu� � base de p�te de dattes et de semoule : fin, l�ger, pas trop dos� de “dattes” et souvent l�g�rement sabl� de grains de semoule sur ses deux faces. Sa digestion est facilit�e par l’association d’un fruit, les oranges, un savoir gastronomique des “anciens” qui cache entre autres les recettes magiques du kesk�s et de la kesra, toutes des vertus du bl� bordjien. D’ailleurs, ce n’est plus un hasard si le plus vieux quartier de la ville porte le nom de ciredj, en r�f�rence � la d�esse des moissons chez les Romains, C�r�s ! Que de symboles historiques autour d’une ville dont l’histoire ne demande qu’� �tre reconstitu�e !
Sa�d�ne Ammara

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