R�gions Centre : TIZI-OUZOU/DROITS DE L'ENFANT
Un nom pour Assia !


Sans existence l�gale, la petite Assia vit un in�narrable drame psychologique. N�e il y a neuf ans, d’un mariage contract� par devant notaire, elle n’a ni nom ni maison, et le peu de dignit� qui lui reste s’en va peu � peu devant les moqueries que lui ass�nent s�chement certains de ses camarades de classe au sortir de l’�cole. Assia, qui n’a pas encore de nom patronymique, est h�berg�e dans un centre de la r�gion pour personnes en d�tresse dont elle croise quotidiennement les regards d�sempar�s.
Chose qu’elle ne peut plus supporter maintenant qu’elle commence � prendre conscience de sa situation, au point o� elle a refus� d’aller � l’�cole n’�tait l’intervention des enseignants. Sa m�re qui nous fait ce r�cit bouleversant se bat, selon elle, depuis plus de huit ans pour lui faire recouvrer son droit l�gitime d’avoir un nom : “Je veux un nom pour ma fille, rien de plus car je ne peux m�me pas lui �tablir un acte de naissance.” Un vœu pieux qui s’�loigne de plus en plus pour cette jeune femme qui a contract�, selon elle, un second mariage avec un septuag�naire par sacrifice pour sa fille qu’elle voulait voir grandir dans un environnement normal. Mais le sort qui semble s’acharner sur la petite famille en a d�cid� autrement avec le d�c�s du nouveau mari. Et c’est ainsi que la fille n’a trouv� pour unique refuge qu’un foyer d’accueil o� l’affection dont elle est entour�e de la part du personnel b�n�vole ne pourra jamais remplacer la chaleur d’un foyer familial. Traumatis�e, Assia dont le pr�nom �voque le plus grand continent de la terre, n’a pas le moindre chez-soi. Quand tous ses camarades d’�cole rejoignent le douillet foyer familial, elle, c’est la froideur du centre qui l’attend avec ses diff�rents pensionnaires. Des handicap�s, des d�pressifs, des malades mentaux et des grabataires dont les r�les et les agonies agitent le sommeil de la fille interdite de r�ves et dont les nuits sont faites d’une succession de cauchemars. D�bout�e, selon elle, par deux fois par la justice apr�s que le p�re eut engag� une proc�dure de refus de paternit�, la m�re veut s’en remettre � la science qui permet aujourd’huit d’�lucider la question de la paternit�. Mais la justice est, semble-t-il, seule habilit�e � ordonner ce genre de test. Un espoir sur lequel repose l’ultime combat de la m�re terriblement affect�e par ces tribulations : “Je mets au d�fit de faire expertiser les analyses m�me aux USA !” De son c�t�, la structure sociale de la petite Assia est d�cid�e � aller loin pour la r�tablir dans sont droit fondamental d’avoir un nom car celui qu’elle porte actuellement est un matronyme. “On portera une action en justice au nom du CRA et on saisira toutes les instances et associations du pays s’il le faut”, nous a d�clar� l’assistante sociale d�pit�e qui compte �galement saisir les minist�res concern�s des Affaires religieuses, de la Justice et de la Solidarit�. Mais les moyens font d�faut . En attendant, ce que Assia aime dessiner le plus sur ses cahiers d’�coli�re studieuse, c’est l’embl�me national flottant au vent, symbole de la m�re patrie dont elle attend une seule chose : un nom.
S. Hammoum

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