C’est en pr�sence des ses proches, amis, coll�gues et compagnons de lutte et sous une pluie battante que le po�te et moudjahid Djamel Amrani, d�c�d� mercredi soir � son domicile � Alger, a �t� accompagn� � sa derni�re demeure. L’homme de lettres et de la radio qui incarnait de son vivant "l’humilit� et les valeurs humaines" a �t� enterr� hier en d�but d’apr�s-midi au cimeti�re de Sidi-Yahia, � Alger.
"C’�tait quelqu’un d’extraordinaire. Il avait toujours une longueur d’avance sur son temps. Incompris, il �tait fid�le � lui-m�me, � ses principes et � ses convictions" dira de lui Yacef El Houcine, un ami d’enfance. Une enfance pass�e � La Casbah durant la colonisation qui le marquera profond�ment. "J’ai connu Djamel le militant, le po�te et l’homme. Il �tait une v�ritable source d’humanisme. Il avait des amis de tous bords" r�sume Ahmed Bena�ssa, acteur-com�dien et metteur en sc�ne. Il est ind�niable que la disparition de Djamel Amrani constitue une grande perte pour la sc�ne culturelle alg�rienne. Celle-ci devient de fait orpheline de "ce grand intellectuel qui a r�ussi � conjuguer la vie sociale et le texte. C’�tait le p�re de trois g�n�rations de po�tes en venant en aide aux jeunes talents, en signant des pr�faces et en offrant des espaces d’expression", t�moigne Amine Zaoui, directeur g�n�ral de la Biblioth�que nationale. "C’�tait un grand lecteur de la po�sie et de la litt�rature universelles dont il avait d’�normes connaissances. Fragile en tant qu’�tre humain, il �tait fort dans ses textes et po�mes", poursuit-il. Djamel Amrani �tait connu � l’�tranger mais inconnu dans son propre pays. "La meilleure fa�on de lui rendre hommage, c’est de traduire ses �crits, de r��diter ses po�sies, de parler de lui aux nouvelles g�n�rations, voire cr�er une fondation ou un prix litt�raire qui porte son nom." A titre de rappel, Djamel Amrani est d�c�d� � l’�ge de 70 ans. N� le 29 ao�t 1935 � Sour-El- Ghozlane (Bouira), il collabore durant des ann�es � la Cha�ne III en animant une �mission de lecture de po�mes universels. Il a publi� son premier livre le T�moin, en 1960, puis quatre ans plus tard, un recueil de po�mes, Soleil de notre nuit, suivi de Chants pour le 1er Novembre, (1968) et Aussi loin que mes regards se portent, (1973). Suivront Le dernier cr�puscule, nouvelles (1978), Jours couleur de soleil , po�mes (1979), L'�t� de ta peau, po�mes (1982), Plus haute source, po�mes (1985), Argile d'embolie, po�mes (1985), le Phomic (1985), po�mes, et D�miner la m�moire, po�mes (1986). Djamel Amrani a re�u derni�rement le prix des Libraires alg�riens 2004 pour l'ensemble de ses œuvres, par l'Association des libraires alg�riens (ASLIA), en marge du 9e Salon international du livre. Le d�funt s'est vu remettre �galement la m�daille pr�sidentielle "Pablo Neruda" des mains de l'ambassadeur du Chili � Alger, M. Ariel Uloa, et ce, � l'occasion de la comm�moration du centenaire de la naissance du c�l�bre po�te chilien Neftali Ricardo Reyes dit Pablo Neruda.
Lotfi M�rad

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