De grands �crivains ont parl� et parlent encore de Blida, et gr�ce au plomb des imprimeries nous parviennent encore, intacts, leurs �crits descriptifs ou po�tiques, souvent �logieux et rarement r�ducteurs du vert de l’Alg�rie. Mais des imprimeries qui utilisent encore ce plomb frappant le papier comme le sculpteur la roche sont rares sous le soleil d’Alg�rie et de Blida en particulier, puisque c’est de cette ville qu’il s’agit dans le dernier documentaire de Abdenour Zahzah, pr�sent� pour la premi�re fois � Alger, mercredi matin, � la salle Zinet de Riad-El-Feth apr�s trois projections � Blida.
Sous le soleil, le plomb, ainsi titre Abdenour Zahzah sa fresque vid�ographique de 52 minutes, tr�s difficile � cataloguer parmi les documentaires, car, apr�s une petite heure de projection, on sort de la salle submerg� d’images mais sans trop savoir les expliquer. L’id�e du r�alisateur est de parler de sa ville natale en se penchant sur ce qui devait �tre sa vocation premi�re : la culture. Qui dit culture dit forc�ment livre. Et qui pourrait parler de livre si les imprimeries n’existaient pas ? C’est � l’une d’elles que s’int�resse justement le r�alisateur. Elle s’appelle imprimerie Maugin, cliquette en plein centre de Blida et cela fait plus d’un si�cle et demi qu’elle le fait, autant dire qu’en son sein est gard�e la plus grande partie du tr�sor culturel de la ville. Pour illustrer ce lien ind�l�bile qu’il y a entre Maugin, les �crivains et Blida, Zahzah, amourach� pratiquement des trois, choisit d’abord de lire des extraits d’œuvres de Yasmina Khadra, Eug�ne Fromentin, Alphonse Daudet, Th�ophile Gauthier, Andr� Gide, Elissa Rha�ss et Jean Daniel qui parlent, bien s�r, de cette ville qu’ils ont � un moment de leur vie travers�e, mais n’oubliant pas que le sujet du film concerne avant tout l’imprimerie Maugin. Son actuel propri�taire, Chantal Lef�vre, vient ponctuer ces s�ances de lecture pour parler de l’imprimerie et de ses anc�tres qui l’ont cr��e et la lui ont c�d�e par la suite, du journal Le Tell qui a accumul� presque un si�cle d’existence et aussi de l’actualit� de cette entit� encore bien huil�e qui compte d�sormais une librairie et une maison d’�dition qui est n�e des cendres du journal dont elle porte le nom. Pour les besoins de la t�l�vision, ce film a chang� de forme, pr�cise Zahzah, il se devait �tre compact et informatif pour pouvoir int�grer la grille des programmes de Beur TV. M�me si elle a �t� un peu d�tourn�e de sa trame originale, l’œuvre que nous livre le jeune r�alisateur Abdenour Zahzah demeure tr�s personnelle et exacerb�e d’affectivit� ; dans la forme, elle se rapproche de son premier documentaire, M�moire d’asile, qu’il avait cor�alis� avec le Pr Ridouh Bachir (narration omnipr�sente, plans succincts, d�cors ouverts…) mais sur le fond �a reste peu �vocateur et communicatif � ceux qui ne connaissent pas Blida et l’imprimerie Maugin finit par faire son auto-pub. Pourtant, beaucoup de Blid�ens portent certainement d’autres de ses caract�res en m�moire, mais celle-ci n’a pas cit�.
Yacine Hir�che

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