Actualit�s : LIGUE ARABE
La bataille de Amr Moussa
Par Ma�mar FARAH


D�s l’ouverture de sa session minist�rielle hier � Alger, le 17e Sommet arabe est entr� dans le vif du sujet. Pas de round d’observation, ni de pr�alables. Abdelaziz Belkhadem a donn� le ton de cette rencontre : r�formes sur toute la ligne, et d’abord et avant tout, n�cessit� de corriger les faiblesses de la Ligue arabe qui ne semble plus r�pondre aux n�cessit�s de l’heure.
Amr Moussa, son secr�taire g�n�ral, qui est intervenu juste apr�s notre ministre des Affaires �trang�res, a r�agi �prement � ces accusations, en soulignant que la Ligue est � l’image des pays arabes qui la composent et dont elle tire sa force ou sa faiblesse. Il a r�fut� les accusations port�es par M. Belkhadem et plac�, d’ores et d�j�, la barre tr�s haut. Ainsi se dessinent les v�ritables enjeux de cette session, dans une conjoncture d�favorable et marqu�e par de profondes mutations g�ostrat�giques. En fait, et M. Amr Moussa l’a bien soulign�, les Arabes sont appel�s � se dessaisir de leur identit�, � abandonner leur unit� autour des grandes causes qui ont mobilis� des g�n�rations enti�res, � rejeter leur religion et � se transformer en “citoyens du monde” sans �me, ni consistance. Pour �tre des “d�mocrates” et des hommes “modernes”, les Arabes doivent perdre leur m�moire et se transformer en zombies qui iraient faire la paix avec Isra�l aux conditions du criminel de guerre Sharon, qui accepteraient avec le sourire le nouveau mur de la honte et qui deviendraient de petits Indiens disciplin�s parqu�s dans les nouvelles r�serves arabes, un immense ensemble g�ographique sans r�elle �paisseur civilisationnelle. Mais un ensemble sous forme de grand march� ouvert aux app�tits des multinationales et de leurs relais nationaux, les milieux capitalistes et n�o-lib�raux �tablis ou en voie de constitution dans des pays comme l’Alg�rie. Le monde arabe que veut l’Am�rique de Bush est une sous-r�gion qui ob�ira aux ordres venus de Washington et se courbera devant le gendarme local, Isra�l, seule puissance r�gionale � poss�der l’arme nucl�aire et dont la politique agressive et inhumaine n’a pas chang� d’un iota. Le monde arabe voulu par Bush est un ensemble de pays sans r�elle ind�pendance, ni m�me dignit�. Des Irak clon�s du Golfe � l’Atlantique, o� la CIA fera et d�fera les gouvernements et les leaders politiques… Si le Sommet d’Alger marche dans la combine am�ricaine sous couvert de “r�formes” et de “d�mocratisation”, il portera une lourde responsabilit� dans l’an�antissement du grand projet caress� par tant de g�n�rations. Nous sommes r�alistes et pragmatiques, mais que l’on ne nous demande pas de tout abandonner pour faire plaisir � Isra�l. Et m�me s’il s’agit de sauver leurs t�tes de gouvernants souvent rejet�s par leurs peuples, le jeu n’en vaut pas la chandelle. Puisse la dignit� d’un Amr Moussa parcourir les couloirs et les galeries de ce Sommet pour habiter les cœurs de ces dirigeants qui peuvent encore se battre. Ils en ont les moyens. Sauront-ils �tre � la hauteur des sacrifices et des r�ves des moudjahidine des Aur�s, des enfants de la pierre en Palestine ou des valeureux r�sistants de Felloudja ?
M. F.

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