Actualit�s : Sondes et citernes, un commerce particulier

Le march� des citernes d’eau ne s’est jamais aussi bien port� chez nous que durant ces derni�res ann�es. Les coupures d’eau � r�p�tition ont contribu� � l’�mersion de nouveaux m�tiers tels que le convoiement d’eau, ou encore l’�panouissement d’autres � l’exemple de la fabrication des citernes.
Le secteur brasse tellement de dividendes, que les tracteurs routiers se sont vu concurrencer par une pl�thore de camions qui ont carr�ment transform� leurs bennes en citernes d’eau potable. L’endroit o� ce m�tier r�gne en ma�tre est ind�niablement B�ni- Messous, sur les hauteurs d’Alger. Cette circonscription � vocation agropastorale est implant�e sur une �norme nappe phr�atique d’o� la prolif�ration des sondes. Ils sont ainsi des dizaines d’engins � prendre quotidiennement le chemin de ces points d’eau afin qu’ils puissent � leur tour ravitailler une client�le en attente. Au lieudit El-Baradj (le barrage) le ballet des engins est incessant. La sonde en question appartient en r�alit� � une exploitation agricole. Celle-ci est des plus sollicit�es � cause de son eau qui ne stagne jamais. En effet, ce forage tarit souvent au cours de la m�me journ�e avant que la nature le remplisse au cours de la m�me nuit. Ce d�tail est tr�s important aux yeux des concern�s. Cela atteste que l’eau puis�e de cette source est toujours de bonne qualit�, contrairement � d’autres endroits o� le liquide en question stagne pendant plusieurs semaines.
Un commerce juteux
Contrairement � ce que veulent faire croire les vendeurs d’eau, le pr�cieux liquide ne co�te pas tr�s cher � la source. Le gabarit de la citerne n’a aucune influence sur la facture globale. D’apr�s le g�rant d’une sonde � B�ni-Messous, un seul tarif forfaitaire est appliqu� � tout le monde. Celui-ci est fix� � 100 dinars pour des citernes dont les capacit�s de chargement varient entre 2000 et 4000 litres. Le co�t de la r�trocession n’est �videmment pas proportionnel. Une citerne de 2800 litres d’eau est en g�n�ral revendue � 600 dinars quand le client concern� se trouve dans un rayon qui ne d�passe pas les cinq kilom�tres. Il n’en demeure que cela peut �tre n�goci� avec le convoyeur. L’on confie que celuici tente souvent de demander le maximum. Un arrangement est toujours possible quand celui-ci se rend compte que son client est plus ou moins au fait des rouages de la profession. A mesure que l’on s’�loigne du lieu de ravitaillement, la facture est de plus en plus sal�e. C’est le carburant qui est paradoxalement le plus factur� dans la transaction. Une citerne de 3000 litres peut atteindre les 1500 dinars quand elle doit �tre livr�e dans des endroits comme Bouzar�ah. Ces profits engrang�s expliquent l’expansion de cette profession, mais il faut reconna�tre que le march� reste demandeur.
Des certificats � l’appui

A la question de savoir si l’eau commercialis�e est de bonne qualit�, une g�ne certaine est perceptible sur les visages des personnes interrog�es. "De toute fa�on, c’est cette m�me eau que nous buvons tous les jours", r�torquent quelques-uns. D’autres affirment avec un air rassurant qu’il ne fallait surtout pas s’inqui�ter. "Ce sont des experts allemands qui ont proc�d� � l’analyse du liquide avant de nous autoriser � continuer � le boire." Les plus avertis en la mati�re soulignent que ce sont les services sp�cialis�s de la commune qui prennent en charge l’entretien et l’analyse du breuvage. Il semblerait aussi que ces m�mes services sont intraitables et n’h�sitent pas � fermer l’exploitation quand la qualit� de l’eau est remise en question. Depuis l’�pisode de la contamination de l’eau un certain �t� 2003 et devant l’appr�hension d’une bonne partie des citoyens, nombre de livreurs d’eau pr�f�rent exhiber un certificat de bonne qualit� d�livr� par des laboratoires d’analyses sp�cialis�s. Ces bouts de papier souvent chiffonn�s ont, semble-t-il, eu un effet positif sur la client�le.
G�n�ration portables
Selon toute vraisemblance, le march� de l’eau a encore de beaux jours devant lui. En d�pit de la rude concurrence qui le caract�rise, chacun semble trouver son compte. Le potentiel client est en perp�tuelle croissance. Contrairement � ce que l’on pense, les foyers ne repr�sentent qu’une petite partie du chiffre d’affaires. Le gros du march� se r�alise avec des entreprises et autres commerces dont la survie est en �troite relation avec l’abondance du pr�cieux liquide. C’est notamment le cas des stations de lavage automobiles, douches, bains maures, etc. Si dans un pass� r�cent l’on pouvait trouver des camions-citernes en stationnement attendant patiemment l’arriv�e d’un client, de nos jours tout cela se fait par le biais du mobile. Les coordonn�es t�l�phoniques sont communiqu�es � la client�le. Les livraisons se font sur un simple coup de fil. Les rabais et autres ristournes se n�gocient � distance.
Les m�tiers parall�les

L’�panouissement de la profession de vendeur d’eau n’a pas manqu� de g�n�rer une industrie parall�le. Il s’agit de la fabrication et la vente des citernes domestiques. Les tarifs sont en g�n�ral similaires. Les gabarits d’environ 1500 litres en acier galvanis� co�tent environ 12.000 dinars lorsqu’ils sont forg�s dans une mati�re de premier choix. Le second choix est factur� � 10.000 dinars. L’artisan est �galement � m�me de fabriquer le mod�le qui r�pond le mieux aux budgets. Il est � signaler que chaque vendeur est conventionn� avec un plombier qui, � son tour, se charge des travaux d’installation. Ces frais tournent g�n�ralement autour de 5000 dinars n�gociables. Il est, par ailleurs, � noter que quand une citerne de 3 500 litres est livr�e � un client dont les capacit�s de stockage sont de 2000 litres, le reste est automatiquement d�vers�s dans la nature. Les lois de la physique ne permettent pas � un camion de rouler avec une citerne � moiti� vide. Le tangage de l’eau peut faire d�raper le camion. Bonjour les �conomies.
Amir G.

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