Culture : Marie-Laure Mekbel nous �crit :

“(…) Oui, plus de dix ans d�j� que Sa�d a �t� assassin�. Pour mes enfants et moi-m�me, la publication de ces deux livres est un devoir de m�moire, un devoir pour dire que durant toutes ces ann�es noires, o� tant d’atrocit�s ont eu lieu, il y avait tous les matins une chronique pour nous rappeler qu’il faisait bon vivre, que nous pouvions encore rire et pleurer, que nous �tions vivants et que nous luttions pour un monde meilleur.
Pour reprendre la note de l’�diteur de “Ce voleur qui…”, nous avons voulu rendre dans ce livre un deuxi�me hommage, “un hommage � la m�moire de l’homme et du journaliste, �vident pour tout esprit libre ; il s’agit �galement [pour nous] de pr�server un patrimoine journalistique mais aussi litt�raire et culture, car ses chroniques sont empreintes d’humour et satur�es de r�f�rences � une culture humaniste et universelle. Avec le temps, elles prendront certainement valeur de t�moignage sur une �poque”. Epoque noire pour l’Alg�rie, qui a vu des milliers de personnes assassin�es, traumatis�es, exil�es, auxquelles je rends hommage. Que dirait Sa�d � l’heure actuelle ? Nul ne le sait. Mais le connaissant, il aurait peut-�tre dit : “Nous, les anciens, avons-nous fait ce qu’il fallait pour donner � nos enfants une Alg�rie qui avance ?” Dix ans d�j� regroupe des nouvelles qui avaient �t� �dit�es entre autres dans Le Soir d’Alg�rie. Des nouvelles pas tristes, des nouvelles qui parlent de l’Alg�rienne, de l’Alg�rien confront�s aux soucis quotidiens de tout citoyen. Ce livre n’a pas �t� �dit� pour faire de la politique, mais pour rappeler � tous qu’avec le temps les blessures laissent des traces profondes bien s�r, mais cicatrisent et s’estompent ; elles doivent nous permettre d’avancer et non de reculer.”
M.-L. M.