“Nous sommes enseignés par les cliniques du sujet en prise avec
l’histoire. Le migrant, le réfugié, voire le survivant sont donc bien des
figures en tension qui mettent en déplacement les objets de la psychanalyse
et ceux de l’anthropologie.
Si nous pouvons avancer que l’opération de
subjectivation de l’exil consiste en un renouage des signifiants et des
objets parentaux aux traversées d’altérité, il reste à préciser que ce
nouage doit être validé par la capacité de la langue commune, celle de la
cité, à ne pas exclure des signifiants importants de la fondation et de
l’histoire. Ceci est à mettre en rapport avec le fait que les opérations
narratives qui permettent au sujet de trouver un lieu de fiction d’origine
et d’appartenances possible impliquent un double travail d’écriture : -
l’écriture de la structure du tout sujet parlant dans sa prise avec son
actualité et avec l’actualité du social où il vit ; - l’écriture de ce
moment où, par invention de sa langue singulière, le sujet se retourne : il
découvre une matérialité littérale des signes, des mots et des lettres qui
le font tenir comme corps et comme corps de parole. Le lien de ces deux
écritures structure l’identité dans le langage. C’est de cette identité non
prescrite et en recherche de ces conditions d’accueil dont nous parlerons.”
Samedi 26 mars 2005 15h00
Centre culturel français d’Alger
Entrée libre
(*) Psychanalyste, maître de conférences, université de Paris, directeur de
publication de la revue “Psychologie clinique”