Culture : CONFÉRENCE
Exils de traces et langue dite maternelle
Par Olivier Douville (*)


“Nous sommes enseignés par les cliniques du sujet en prise avec l’histoire. Le migrant, le réfugié, voire le survivant sont donc bien des figures en tension qui mettent en déplacement les objets de la psychanalyse et ceux de l’anthropologie.

Si nous pouvons avancer que l’opération de subjectivation de l’exil consiste en un renouage des signifiants et des objets parentaux aux traversées d’altérité, il reste à préciser que ce nouage doit être validé par la capacité de la langue commune, celle de la cité, à ne pas exclure des signifiants importants de la fondation et de l’histoire. Ceci est à mettre en rapport avec le fait que les opérations narratives qui permettent au sujet de trouver un lieu de fiction d’origine et d’appartenances possible impliquent un double travail d’écriture : - l’écriture de la structure du tout sujet parlant dans sa prise avec son actualité et avec l’actualité du social où il vit ; - l’écriture de ce moment où, par invention de sa langue singulière, le sujet se retourne : il découvre une matérialité littérale des signes, des mots et des lettres qui le font tenir comme corps et comme corps de parole. Le lien de ces deux écritures structure l’identité dans le langage. C’est de cette identité non prescrite et en recherche de ces conditions d’accueil dont nous parlerons.”

Samedi 26 mars 2005 15h00
Centre culturel français d’Alger
Entrée libre
(*) Psychanalyste, maître de conférences, université de Paris, directeur de publication de la revue “Psychologie clinique”





Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2005/03/26/article.php?sid=20933&cid=16