Régions : BLIDA/PROCÈS DU MÉDECIN LÉGISTE ACCUSE DE CORRUPTION
10 ans de prison ferme requis par le procureur


C’est à 22 h mardi dernier que l’audience portant sur le procès du médecin légiste du CHU Frantz-Fanon de Blida, qui a comparu devant le tribunal de la même ville pour corruption, s’est clôturée. Le procureur de la République a requis 10 ans de prison ferme. Entouré d’un collectif de 10 avocats et pas des moindres, l’inculpé, M. M., 53 ans, a eu à répondre aux questions de la magistrate, notamment sur le mobile de l’argent pris au patient et les pratiques courantes exercées au service de la médecine légale dont le mis en cause en est le chef.
Considérant que les 6 000 DA pris à la victime sont légaux du fait que M. M. estime qu’ils représentent ses honoraires, la juge ne manquera pas de l’interroger sur les raisons de l’absence de reçu ou autre bon justifiant la contre-partie de ces honoraires. Ne trouvant pas quoi répondre, l’inculpé avouera par ailleurs qu’il n’avait jamais remis de reçu pour l’argent perçu dans le cadre de ses expertises. Dans son réquisitoire, la représentante du ministère public mettra en exergue la gravité de l’acte et le préjudice causé aux citoyens par la cause de telles manœuvres et demandera à cet effet la peine maximale contenue dans l’article 126 du code pénal, à savoir 10 ans de prison ferme. La défense, quant à elle, minimisera les faits et tentera de justifier le délit provoqué, avançant par là même l’histoire de règlement de compte. “Mon client avait, quelques jours avant son arrestation, rendu une expertise médicale au profit d’une personne arrêtée pour une fracture d’une côte qu’il avait subie dans un commissariat”, soutiendra Me Benbraham, qui demandera subséquemment la relaxe pour son client. C’est sur cette même logique que les autres avocats axeront leurs plaidoiries estimant que le cas de leur client ne présente aucunement un effet délictuel, appuyant par là qu’il est entièrement innocent. Notons que le verdict sera connu mardi prochain. Rappelons que cette affaire remonte au 15 mars dernier lorsque ce médecin légiste et non moins expert auprès des tribunaux avait été arrêté par la brigade mobile de la police judiciaire de Blida en flagrant délit de corruption. Présenté devant le parquet de Blida, il a été placé sous mandat de dépôt.
M. B.



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