R�gions Centre : TIZI-OUZOU
Peine capitale pour des �poux assassins


Ils sont condamn�s � la peine capitale pour homicide volontaire avec pr�m�ditation et guet-apens, conform�ment � l’article 254 du code p�nal. L’affaire de l’assassin de Boutriche Mustapha, taxieur, �g� de 29 ans, originaire de Larb�a-Nath-Irathen, sur la route reliant Tizi-Ouzou � Tigzirt, est revenue devant le tribunal criminel de Tizi-Ouzou si�geant toujours dans le cadre de sa premi�re session de l’ann�e en cours, ouverte le 5 mars.
Cette affaire, qui a suscit� tellement d’�motion en son temps a attir� beaucoup de monde � l’audience. La salle n� 1 de la cour �tait pleine de proches et amis de la victime, et ceux des accus�s. L’affaire �tait tr�s attendue des milieux judiciaires ainsi que des hommes et femmes en robe noire. Le proc�s, renvoy� il y a une dizaine de jours pour absence de l’avocat d’un des accus�s, a suscit� la curiosit� des milieux judiciaires ainsi que ceux qui �taient plus ou moins inform�s des circonstances de la disparition tragique du chauffeur, bien connu et appr�ci� au sein de la corporation. Un jeune couple et un troisi�me mis en cause �taient au banc des accus�s pour r�pondre des chefs d’accusation d’association de malfaiteurs, d’homicide volontaire avec pr�m�ditation et guetapens devant une pr�sidente du tribunal tr�s minutieuse, ma�trisant le dossier, menant un interrogatoire offensif mais tr�s p�dagogue et respectueuse vis-�-vis des accus�s m�me dans l’ironie et les sarcasmes, destin�s � d�sarmer les accus�s dans leur tentative d’induire en erreur le tribunal sur leurs r�les respectifs dans cette affaire de crime crapuleux. Les �poux, K. Kamel de Tigzirt, entrepreneur de son �tat, et B. Fatima, alias Karima, entra�neuse dans les bars d�s l’�ge de 16 ans, mari�e de force � K. Kamel, d�j� mari�, constituaient avec Z. Kamel de Tigzirt une association de malfaiteurs, selon l’accusation, et ce, en se partageant les t�ches. B. Fatima, toujours mari�e � K. Kamel, rep�rait dans les bars o� elle travaillait les gros poissons en compagnie de son mari. Boutriche Mustapha ne serait pas leur premi�re victime, ils seraient impliqu�s, entre autres, dans l’assassinat de deux femmes de B�ni-Douala. Le mobile : vol d’argent et de bijoux en or ; il ont failli pi�ger un marchand de volaille, rencontr� dans un bar pr�s de Tizi-Ouzou. Ils seraient les auteurs de l’assassinat du bijoutier Ousmer, en plein centre de Tizi-Ouzou. Le crime perp�tr� dans la nuit du 2 mars 2003, sur la personne de Boutriche Mustapha, sera en tout cas leur dernier forfait. Ils seront arr�t�s d�s le lendemain � bord du v�hicule de la victime au cours d’un accident de la route. La nuit pr�c�dente, ils assassinent de sang froid le chauffeur de plusieurs coups de couteau et d’une barre de fer � la t�te apr�s l’avoir asperg� d’une bombe lacrymog�neafin de r�duire ses capacit�s de d�fense. Ils l’abandonneront dans un ravin en contrebas de la route en lui volant argent et t�l�phone portable. Le principal accus� ira jusqu’� rev�tir les chaussures et la veste de la victime, les siennes �taient macul�es de sang. Le v�hicule de la victime d�fait de sa plaque d’immatriculation devait �tre vendu par l’interm�diaire de Z. Kamel, d�crit par l’accusation comme le commanditaire des op�rations du groupe. Assaillie de questions par le tribunal, l’�pouse, pour se sortir d’affaire, d�clarera qu’elle n’est jamais sortie du v�hicule, il faisait nuit et en plein for�t, elle n’a pas pu se sauver, les portes �taient ferm�es. Elle n’a presque rien vu de ce qui s’est pass� entre son mari et le chauffeur de taxi ; elle sait seulement que son �poux a mis le couteau sur la gorge du chauffeur pour le contraindre � s’arr�ter. Il sont sortis par la m�me porte, se sont battus et son �poux est revenu avec l’arme sanguinolente. Elle n’a pas pu le d�noncer ni aux trois personnes qui les ont d�pann�es apr�s leur forfait ni aux policiers du barrage, � l’entr�e de Tigzirt, par peur de son �poux. Ce dernier d�crit sa femme comme une habitu�e des coups pareils, elle porte toujours sur elle une bombe lacrymog�ne et un couteau. Ce jour-l�, en particulier, K. Kamel affirme qu’il avait demand� une halte d’abord pour s’approvisionner en bi�re, ensuite pour faire ses besoins. Au retour, il trouvera son �pouse et le chauffeur en train de se battre, le couteau et la bombe lacrymog�ne entre leurs mains. Il mis fin � la rixe et pour d�fendre sa femme, il portera un seul coup de couteau sur la jambe de la victime qu’il jettera hors du v�hicule et lorsque la victime se redressera pour se d�fendre, sa femme, � son tour, s’acharnera sur elle pour l’achever. Lui, l’entrepreneur, incapable de tuer, n’a pas besoin d’argent, il s’est mari� avec Fatima, tant�t sous la menace tant�t pour la sortir de son milieu. Ce sc�nario cont� devant le tribunal avec plein de contradictions au cours de l’interrogatoire est le troisi�me d�velopp� par cet accus� tout au long de l’instruction. Mais la conviction des juges n’a pas pu �tre �branl�e. Le tribunal condamnera les �poux assassins � la peine capitale et accordera la relaxe � Z. Kamel contre lequel aucune des charges cit�es dans l’arr�t de renvoi n’a �t� retenue.
B. T.

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