Actualit�s : BOUTEFLIKA :
“L’amnistie a une contrepartie que chacun va payer”


Abdelaziz Bouteflika est, encore une fois, revenu sur son fameux projet d’"amnistie g�n�rale" hier mardi, sans pour autant en r�v�ler le contenu. C’�tait � l’occasion d’un discours prononc� au Palais des Nations � Club-des-Pins en guise d’ouverture — et de cl�ture — de la Conf�rence nationale sur la r�forme de la justice.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - "J’ai d�j� eu � m’exprimer � propos de l’amnistie g�n�rale, affirmant qu’il fallait, au pr�alable, que toutes les conditions soient r�unies. Je n’ignore pas que des ann�es et des ann�es passeront sans que le peuple alg�rien oublie tout ce qu’il a endur�", commencera par annoncer Bouteflika, lorsqu’il abordera, � la seconde partie de son discours, cette question d’amnistie. De m�me, avouera-t-il, "que l’on ne puisse pr�tendre concilier le loup avec la ch�vre (…) mais nul salut ni sauveur pour nous tous en dehors de nous-m�mes (…) notre objectif, ce faisant, est de parachever le processus enclench� avec la concorde civile pour aboutir � une r�conciliation v�ritable entre tous les Alg�riens". Le patron d’El- Mouradia n’ignorant pas que son projet est, cette fois-ci, pour le moins difficile � "vendre", moralement et politiquement s’entend, il tentera, tout de suite apr�s, d’en convaincre l’opinion. Particuli�rement, les victimes du terrorisme. "C’est l’int�r�t national qui recommande � ce que tous ceux qui ont �t� touch�s par la crise fassent montre de compr�hension (…)". Dans la foul�e, il n’omettra pas, par ailleurs, de faire de virulentes remontrances � ses propres "soutiens" qui n’ont pas attendu le coup de starter pour se lancer dans une campagne de soutien z�l�e, comp�titive et d�sordonn�e. "Il ne suffit pas, lancera l’initiateur m�me du projet, d’applaudir une id�e � laquelle vous n’avez, du reste, rien compris ! Il faut plut�t essayer de convaincre chaque individu qu’il doit payer. Oui, je dis bien qu’il y a bien une contrepartie (� ce projet d’amnistie, ndlr) � payer." C’est on ne peut plus clair en effet : la raison d’Etat prime dans cette histoire d’amnistie.
"L’�p�e de l’Etat tranchera des t�tes…"
Se disant satisfait de ce qui est "accompli" en mati�re de r�forme depuis 1999, Bouteflika lancera � son assistance, compos�e essentiellement de magistrats et de cadres de la justice, "vous devez �tre fiers" et "je suis satisfait" avant de nuancer : "La r�forme de la justice ne se limite n�anmoins pas � des discours que nous ferons ici. La v�ritable r�forme pour le citoyen est celle que ce dernier ressent effectivement dans son v�cu quotidien." Plus loin, le discours �tant en fait hach� et d�sordonn�, Bouteflika �voquera la tare qui caract�rise la justice alg�rienne. A savoir les interf�rences et les pressions ext�rieures. "Le juge ne doit s’incliner que devant la loi sans nul autre (…) L’ind�pendance de la justice ne signifie pas seulement de ne pas s’incliner devant les officiels mais aussi face � des gens puissants et la presse. Une certaine presse de mercenaires d�pourvue de conscience et d’esprit de responsabilit� et qui tente de faire monter l’opinion contre les juges." Une "amabilit�" de plus contre la presse pas du tout surprenante dans la bouche de son auteur mais qui est contredite tout de suite apr�s par la m�me voix ! Bouteflika encha�ne son propos comme suit effectivement : "Je salue le travail accompli par le Conseil sup�rieur de la magistrature. (Qui a prononc� des sanctions contre certains magistrats, ndlr) car il faut bien le dire, certains juges b�n�ficient d’une protection invisible dans ce pays." Haussant le ton, il poursuit : "L’Etat va vous prot�ger. L’�p�e de l’Etat coupera d�sormais les t�tes de ceux qui oseront interf�rer ou tenteront d’influencer le travail des juges." Cela �tant, Bouteflika assigne � la justice une priorit� : moraliser la vie publique et lutter contre les fl�aux comme la corruption. L’affaire Khalifa sera-t-elle alors trait�e jusqu’au bout, par exemple ?
"Le code de la famille est conforme � la Chariaa"
Autre sujet �voqu� hier mardi par le chef de l’Etat, celui de la r�vision faite du code de la famille. "Comme j’ai d�j� eu � le d�clarer pr�c�demment, cette r�vision ne saurait �tre et n’est d’ailleurs en aucun cas en contradiction avec la Chariaa ni avec nos valeurs", rappellera, � juste titre, Abdelaziz Bouteflika. Le code de la famille, tout comme les autres r�formes entreprises, Bouteflika affirme qu’ils ne sont que des choix souverains de l’Alg�rie. "La r�forme est in�luctable et elle n’est nullement la r�sultante d’une quelconque pression. Ni de la part de l’Union europ�enne, ni des Am�ricains ou quelque autre partie", affirmera celui qui, le 23 f�vrier dernier, disait que "la r�vision de la loi sur les hydrocarbures m’est impos�e de l’ext�rieur". "Oui la r�forme est un choix souverain sur laquelle nous pourrons revenir si nous jugeons qu’elle est en contradiction avec nos valeurs."
K. A.

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