Culture : BLIDA
Une pièce théâtrale en hommage à Mohamed Touri


L’association culturelle El Manar de Blida présentera, aujourd’hui jeudi, une pièce théâtrale intitulée El Qotra (la goutte) en hommage à Mohamed Touri, décédé le 29 avril 1959. Le spectacle qui se déroulera en avant-première à Blida dans la salle même qui porte son nom a été monté par un groupe d’artistes dont Chanane Halim, Nehab Ouahid, Baz Zoubir, Guerrache Amine et Nassili Mohsine.
Cette pièce n’est en fait qu’un montage théâtral à l’instar de la comédie italienne appelée Comedia d’elarte où l’improvisation l’emporte sur le texte écrit. Elle met en exergue la désunion des voisins de quartiers qui, embourgeoisés jusqu’à devenir snobinards sur les bords, veulent, chacun à sa manière, imposer leur idée quant à la réparation de la goutte (el qotra) due à une fuite d’eau mais qui ne sera jamais endiguée même si le plombier est là pour la réparer. En dépit du fait qu’ils subissent les désagréments causés par La Qotra, les voisins, en aucun cas, ne pourront se mettre d’accord sur la décision de s’en débarrasser ou non, d’où la trame de cette pièce. Rappelons que Mohamed Touri est né à Blida le 9 novembre 1914. Ayant suivi des études à Constantine au sein de l’association des Ulémas musulmans, il se convertira en scout où il interprètera des rôles dans des pièces de théâtre montées par la troupe Scout espoir où il était adhérent. Il y découvrira vite une vocation et se mettra plus tard à écrire lui-même ses pièces, à l’exemple de El-Djouhala medaâyne el îlm (Des incultes qui se prétendent des savants). A Blida, il jouera dans la pièce Massaïb el faqir (Les malheurs du pauvre) qu’avait écrite Si Moussa Kheddaoui, un homme de grande culture et non moins fondateur, à partir de 1932, de plusieurs associations musicales et culturelles dont El Widadia. En 1942, il rejoindra la troupe Mahieddine Bachtarzi sur appui de Rachid Ksentini qui était son ami. Comique au talent avéré, Touri tentera, à l’instar de Bachtarzi, des tournées, mais comme les fonds lui manquaient, il s’arrêtera à mi-chemin. Toutefois, il ne s’empêchera pas de jouer dans des tournées avec Keltoum, Fatma Rochdi et Mohamed El-Kamel. Emprisonné et torturé par l’armée française, Mohamed Touri décédera le 29 avril 1959.
M. Belarbi



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