Le Soir Retraite : Am�rique latine : douteuse efficacit� des r�formes de retraites

En Am�rique latine, seuls 10% des personnes en �ge de travailler sont couvertes par un r�gime de retraite, souvent privatis�, soumis aux al�as du march�, et dont l’efficacit� � long terme reste � prouver. La s�curit� sociale en Am�rique latine a r�cemment �t� l’objet d’une privatisation massive et de r�formes importantes.
Ce processus a occasionn� des d�penses impressionnantes qu’on a justifi�es en arguant que ceci contribuerait � “une am�lioration du syst�me”. Toutefois, les travailleurs argentins et br�siliens risquent bient�t de d�couvrir que la seule fa�on de financer les d�ficits de la s�curit� sociale, cons�quence de la privatisation, sera de payer davantage d’imp�ts. De plus, les membres affili�s � des r�gimes de retraite priv�s versent dans certains cas jusqu’� 2% de leur salaire mensuel pour payer les co�ts de gestion de leur caisse de retraite. Les caisses de retraite priv�es sont aussi d�pendantes du succ�s ou non des investissements faits et des fluctuations du cycle �conomique. “Lors de ces vingt derni�res ann�es, en Am�rique latine, ces fluctuations ont �t� tr�s importantes, ce qui a influ� sur les profits faits par ces caisses. Fait encore plus inqui�tant, la somme que les membres affili�s � ces caisses recevront � leur retraite risque d’�tre en dessous du minimum requis pour un niveau vie d�cent”, d�plore Luis Anderson, secr�taire g�n�ral de l’Organisation r�gionale interam�ricaine des travailleurs (ORIT) de la CISL.
Pas durables � long terme
Dans un rapport publi� en juin 2000, la CISL pr�vient du danger repr�sent� par l’assujettissement des retraites aux caprices des march�s financiers. Au Chili, pays dans lequel les retraites ont �t� privatis�es, une baisse des cours de la Bourse en juin 1998 — r�sultat de la crise asiatique — a menac� de causer des dommages importants au syst�me des caisses de retraite. L’ORIT maintient la n�cessit� de r�formes, mais avec l’objectif clairement �tabli de “garantir la durabilit� de tels r�gimes sur le long terme et d’am�liorer consid�rablement les services offerts aux membres affili�s, et ce, � un co�t minimal”. Or, l’exp�rience montre que les r�formes de la s�curit� sociale peuvent r�soudre les probl�mes financiers des r�gimes de retraite sur le court terme, mais qu’elles ne r�solvent pas le probl�me essentiel de r�partition et d’�quit� de la retraite pour les futures g�n�rations de travailleurs, ou celui de l’exclusion des groupes les plus vuln�rables. Les r�formes n’ont pas garanti une durabilit� � long terme, alors que celle-ci devrait �tre le v�ritable objectif des caisses de retraite. Luis Anderson souhaite “une formule appropri�e et viable pour les r�gimes de retraite en Am�rique latine, qui devrait inclure ceux qui en sont jusqu’ici exclus”, comme les travailleurs de l’�conomie informelle et les travailleurs ruraux.

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