Pour comprendre le destin tragique de la famille Hassan dont le dernier des fils encore en vie vient d’�tre abattu par les forces de l’ANP, il faut savoir que le p�re, Hassan Tayeb, plus connu dans la r�gion de M’chedallah sous le nom de Hadj Tayeb, �tait parmi les premiers � avoir rejoint les maquis islamistes au lendemain de l’interdiction du FIS en mars 1992.

Hassan Tayeb �tait militant actif de l’ex-FIS dans la da�ra de M’chedallah et c’�tait lui qui avait conduit la liste des candidats aux l�gislatives avort�es de d�cembre 1991 dans cette circonscription. Ayant rejoint les maquis terroristes, Hassan Tayeb ne tardera pas � prendre les r�nes de la phalange “El Houda” affili�e � l’�poque au GIA et compos�e d’une trentaine d’�l�ments, tous natifs de la r�gion, comme M’chedallah, Saharidj, Chorfa, Bechloul, El Adjiba mais surtout Taourirth, ville natale de Hassan Tayeb et fief des islamistes. Moins d’une ann�e apr�s, il prit avec lui deux de ses enfants, Toufik, �g� � l’�poque de 18 ans, et Djamel, �g� de 20 ans. Vers la fin de l’ann�e 94, un diff�rend sur la mani�re d’agir avec les populations locales a surgi entre lui et un autre chef d’un groupe terroriste, Limam Abdelmalek, natif de M’chedallah. Depuis, la phalange “El-Houda” a �t� divis�e en deux groupes dont les limites se situaient au niveau de l’oued Sahel. Au Sud, au niveau des communes de Taourirth, Ahnif, El-Adjiba, Bechloul, Ouled Rached, Ahl-Ksar et El Esnam, le groupe est dirig� par Hassan Tayeb, et au nord, dans les communes de M’chedallah, Saharidj, Chorfa et Aghbalou, le groupe est dirig� par Limam Abdelmalek. Cependant ce dernier groupe fut depuis d�cim� et son “�mir” s’est comme �vapor� et la plupart de ses �l�ments se sont rendus � la faveur de la loi portant concorde civile en 1999. Pour sa part, Hassan Tayeb qui disposait d�sormais d’une for�t aussi vaste et dense que celle de Tamellahth, multipliait les descentes punitives dans les villages isol�s, les faux barrages, le racket des citoyens et l’assassinat d’�l�ments des services de s�curit�. Mais comme ces derniers traquaient sans r�pit ce terroriste notoire, ils finirent par le mettre hors d’�tat de nuire dans son fief, au niveau de la for�t de Tamellahth dans la commune d’Ahnif en novembre 1995. Apr�s la mort de Hadj Tayeb, son fils Toufik, �g� alors de 20 ans prit les commandes du groupe sous le signe de la vengeance. En effet, ce nouvel “�mir” multipliait les actions terroristes dans la r�gion en dressant fr�quemment des faux barrages le long de la RN5, rackettant et tuant les militaires qui tombaient entre ses mains, tendant des embuscades contre les gardes communaux surtout sur les chemins vicinaux de la commune d’Ahnif, reliant le chef-lieu aux diff�rents villages situ�s en pleine for�t de Tamellahth. Aussi, le sabotage du gazoduc, ou encore les attaques contre les si�ges des gardes communaux et le minage du terrain et des v�hicules, comme celui de l’ex-chef de la garde communale de Taourirth qui fut tu� en mai 2001, en sont autant d’actions macabres � son actif. Au total, une vingtaine de gardes communaux, de militaires et de citoyens ont �t� assassin�s par l’��mir� Hassan Toufik qui refusera en 1999 l’offre de la loi portant concorde civile, malgr� la reddition de plusieurs de ses �l�ments. Auparavant, soit en 1997, lors d’un accrochage avec les �l�ments de l’ANP, il perdit son fr�re Djamel qui �tait toujours avec lui. En 1998, apr�s la naissance du GSPC de Hassan Hattab, Hassan Toufik lui, fit imm�diatement all�geance et devint “�mir” exclusif de la phalange “El-Houda”. Apr�s la saign�e des premiers mois de l’ann�e 2000, due aux redditions de plusieurs �l�ments de sa phalange dans le cadre de la loi portant concorde civile, il r�ussira � reconstituer sa phalange avec de nouvelles recrues originaires de M’sila, mais aussi de Bechloul et de Taourirth. Ayant atteint une trentaine d’�l�ments, Hassan Toufik les r�partira en petits groupes pour ne pas tomber dans un guet-apens qui risquerait d’an�antir sa phalange. Dans la nuit du 23 au 24 f�vrier 2003, il �tait en compagnie d’une douzaine d’�l�ments lorsqu’il fut surpris par les gardes communaux de Bechloul qui ont r�ussi � mettre fin � sa cavale. Ag� de 28 ans, il �tait aux maquis terroristes depuis 1994. Moins d’un mois plus tard, son demi-fr�re Abdelmoumen, le dernier des fils de Tayeb, qui �tait lyc�en � Kadiria a rejoint � son tour le maquis islamiste. Celui-ci ne tardera pas � rallier la for�t de Tamellahth o� il prit naturellement les r�nes de la phalange “El Houda” dont le poste �tait vacant depuis l’�limination de son fr�re Toufik. Ag� alors de 18 ans, Abdelmoumen se signalait depuis seulement par quelques actions d’�clats contre les gardes communaux mais la faiblesse des arguments qu’ils avaient auparavant l’habitude d’avancer aux populations et aux jeunes pour les gagner aux maquis, �tait plus qu’�vidente. Ainsi, avec leurs timides apparitions au niveau de la RN5 o� ils sont signal�s de temps en temps en dressant des faux barrages beaucoup plus pour faire une qu�te d’argent, ces terroristes dirig�s par Abdelmoumen signaient d�j� la fin d’une cause perdue d’avance. Surtout dans cette r�gion dont la population et malgr� toutes les exactions, aura �t� 15 ans durant hostile � toute forme de terrorisme, a fortiori le terroriste islamiste. Ainsi avec l’�limination ce lundi � 22 heures de Abdelmoumen Hassan � Taourirth, les forces de s�curit� viennent de mettre fin � la folie suicidaire d’un p�re qui aura drain� dans sa logique meurtri�re toute sa prog�niture, soit ses trois enfants. H. M.

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