R�gions Est : SKIKDA/FACULT� DE DROIT DE AZZABA
Le r�ve de Ali Mendjeli envol�


La facult� de droit de Azzaba relevant de l’universit� d’El Hada�ek compte 3 800 �tudiants r�partis en deux fili�res, litt�rature et droit. Cette derni�re est repr�sent�e par ceux des 1re , 2e et 3e ann�es, seulement ceux de fin de cycle sont � Merdj Eddib. C’est en fait, un projet qui tenait � cœur feu Ali Mendjeli.
Le projet de construction de la facult� de Azzaba fut lanc� gr�ce � la collecte d’argent initi�e par l’association cr��e � cet effet. M�me apr�s la mort de Mendjeli survenue en 1999, les travaux se poursuivront gr�ce aux fonds d�gag�s par le minist�re de l’Enseignement sup�rieur et la wilaya de Skikda. Une vir�e � la facult� a r�v�l� les carences de cette maison du savoir.
Une p�dagogie “au-dessous” de tout soup�on
“Le niveau de nos encadreurs est alarmant et d�moralisant, nous disent deux �tudiantes en 3e ann�e de litt�rature. Un constat que rel�vent les autres �tudiants des diff�rents cycles. “Comment se fait-il qu’un licenci� assure l’encadrement d’un futur licenci� ?” s’interroge un �tudiant, et d’encha�ner d�sabus� : “Y a pas des professeurs d’un niveau plus �lev� en Alg�rie ou � Skikda ?” Un repr�sentant d’une organisation estudiantine rencontr� le lendemain de cette tourn�e d�clare : “Des candidatures de quelques professeurs �m�rites, des avocats bien connus, pour postuler � des postes d’encadreurs, ont �t� tout simplement �cart�es sans raison apparente”. “Beaucoup ont d�missionn�”, fusa une voix parmi la foule qui nous entourait, “huit exactement”. Les horaires des cours sont contest�s. Ils ont �t� arr�t�s sur la base d’un accord convenu entre d�l�gu�s des fili�res et l’administration, selon les dires des �tudiants, les enseignants n’auraient pas �t� impliqu�s. “On suit nos cours par groupe”, dira une �tudiante, r�volt�e. “Les enseignants qui ont donn� le cours le matin s’abstiendront de faire de m�me l’apr�s-midi. Car ils ne peuvent attendre le prochain de 9 h � 13h30”, explique-t-elle. Des �tudiants de la premi�re ann�e de droit iront plus loin : “Nous avons �t� menac�s par des enseignants, quand nous avions demand� la consultation de nos feuilles d’examens. Nous �tions passibles de conseil de discipline, ou voir notre note baiss�e, alors qu’en v�rit�, il n’y a m�me pas de conseil de discipline”, r�torquera un �tudiant de fin de cycle. Des �tudiants de 2e ann�e de droit nous ont fait part de l’absence du TD de terminologie, “deux groupes en sont priv�s”, d�clare un �tudiant, et de rench�rir : “C’est grave car ce TD est tr�s important.” Ceux de 3e ann�e de la m�me fili�re sont priv�s �galement du TD de code commercial. On d�plore �galement l’inexistence d’une biblioth�que. “Celle existante est d�pourvue de livres”, nous d�clare-t-on : “Il y a exactement 160 titres seulement”. La salle de lecture a �t� ferm�e aux �tudiants, selon leurs dires. L’internet aussi fait d�faut. “On n’a que le foyer pour fumer et boire une tasse de caf�. En attendant mieux”, souligne cet �tudiant d�moralis�. “On est dans l’attente �galement d’une antenne Nedjma”, ironisa un autre, tr�s press� apparemment.
Un train navette pour les �tudiants
Un train conventionn� pour les �tudiants est une bonne id�e. Il est le fruit d’une convention entre l’universit� de Skikda et la SNTF (Soci�t� nationale des transports ferroviaires), au prix mensuel de 450 millions de centimes. Faisant cinq rotations quotidiennes, il est d’une capacit� th�orique de 1000 places. Le premier voyage inaugural s’est effectu� en pr�sence du ministre des Transports, M. Maghlaoui, lors de sa visite � Skikda le 30 novembre 2004, et a dur� 50 minutes seulement entre Azzaba-Skikda en passant par les arr�ts de Ras-El-Ma (facultatif), Ramdane Djamel, Safsaf et Hamadi Krouma. Depuis ce “rapide” voyage inaugural, beaucoup de choses ont chang�, y compris la dur�e du trajet qui d�passe parfois une heure, selon les �tudiants. “Son retard nous d�range �norm�ment”, nous diront bon nombre d’entre eux. Pour cet autre �tudiant, “la situation s’am�liore de jour en jour. Les horaires sont de mieux en mieux respect�s”, mais l’ins�curit� s�vit encore, selon les �tudiants. “C’est � l’arr�t facultatif de Ras-El-Ma, qu’on verra se faufiler quelques intrus parmi les passagers habituels”. Un repr�sentant d’une organisation estudiantine nous affirme : “Les �l�ments de la BMPJ � qui l’on signale r�guli�rement leur pr�sence dans la gare, viennent toujours s’enqu�rir de la situation avant le d�part ou l’arriv�e du train.” Joint par t�l�phone Falouti, le directeur des œuvres universitaires, nous confie : “On fait de notre mieux pour am�liorer le rendement de ce train. A chaque fois qu’on nous signale un petit incident, on prend les mesures ad�quates.” Pour la petite histoire : “Une fois, un train de marchandises est tomb� en panne, bloquant la voie ferr�e, c’�tait en p�riode de contr�les. Avec l’accord du recteur on a permis � ces �tudiants de refaire leurs examens. Une autre fois le train conventionn� tomba en panne, on a mobilis� beaucoup de bus au profit des �tudiants.”
Les œuvres sociales : les richesses du… pauvre

C’est l’un des services potentiels de la facult�, vu la charge de travail qui lui incombe quand on sait aussi que la r�sidence de Azzaba est d’une capacit� th�orique de 500 lits, que ses chambres de deux lits ont doubl�, son restaurant de 500 repas pr�par�s quotidiennement sont pass�s � 4000. Dur “combat” que m�ne son directeur Khaled Ben Kara et son personnel. “Il est vrai, on ne pourra jamais contenter les �tudiants”, admet-il. Dans ce contexte des �tudiantes signaleront : “Lasses de faire la longue cha�ne r�serv�e aux filles, puisque celle des gar�ons, moins encombrante, nous est interdite, on a d�cid� de manger dans les pizzeria.” Notre visite nous a permis de constater le calvaire que vivent au quotidien les �tudiants. Une situation qui les d�courage dans leurs �tudes � plus d’un titre. Feu Ali Mendjeli doit s�rement se retourner dans sa tombe !
Za�d Zoheir

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