Pour la premi�re fois depuis sept ans, Le Caire a �t� frapp� par un attentat qui a tu� au moins deux ressortissants �trangers en plein cœur de son quartier islamique, faisant ressurgir le spectre du terrorisme dans un pays dont l'�conomie est tr�s d�pendante du tourisme.
L'explosion, vraisemblablement provoqu�e par un v�lomoteur pi�g�, a secou� jeudi en d�but de soir�e le quartier du Bazar de Khan el-Khalili � une heure de grande affluence. Elle n'avait toujours pas �t� revendiqu�e vendredi matin. A la suite de l'explosion, l'ambassade des Etats-Unis au Caire a recommand� � ses ressortissants d'�viter les zones touristiques dans la r�gion du Caire. "Selon les premiers constats, il s'agit d'une action individuelle, son auteur ayant utilis� un engin artisanal avec de la poudre et des clous", a indiqu� Magdi Radi, porte-parole du gouvernement. Le ministre �gyptien du Tourisme Ahmed al-Maghrabi a indiqu� vendredi � l'AFP que l'explosion avait fait trois morts, une Fran�aise et un Am�ricain, le troisi�me �tant en cours d'identification. Dix-huit autres personnes avaient �t� bless�es: 3 Fran�ais, 4 Am�ricains, 1 Italien, 1 Turc et 9 Egyptiens. Le ministre du Tourisme a indiqu� que trois Am�ricains, deux Fran�ais et quatre Egyptiens recevaient encore des soins � l'h�pital. Un bless� fran�ais �tait dans un �tat jug� s�rieux, alors que les autres bless�s �taient dans un �tat stable, a-t-il dit. Selon des t�moins, l'explosion a fait �galement deux morts Egyptiens. La bombe �tait plac�e sur un v�lomoteur stationn� pr�s d'une parfumerie, selon des t�moignages concordants. La d�flagration avait secou� le quartier de Khan el- Khalili � 17h45 heure locale (15h45 GMT), � une heure d'affluence sur ce souk particuli�rement pris� des touristes. Le mufti de la R�publique, la plus haute autorit� religieuse du pays, Ali Gom�a, a condamn�, dans un communiqu�, l'attentat "qui ne peut servir que les desseins de ceux qui sont jaloux de la stabilit� du pays". Il a appel� le pouvoir � "frapper d'une main de fer les auteurs de cette action criminelle". D�sert� des touristes, le quartier de Khan el-Khalili �tait sous tr�s haute surveillance polici�re vendredi, peu avant la grande pri�re hebdomadaire. La zone de l'attentat �tait isol�e du reste du quartier islamique et touristique par un cordon de policiers de la brigade anti-�meutes. Les commerces de la rue Gohar al- Qaed, une longue art�re commer�ante parall�le au Bazar o� a eu lieu l'explosion, avaient les rideaux baiss�s. Les deux derniers attentats au Caire remontent � avril 1996 et septembre 1997. Dans le premier, revendiqu� par le groupe clandestin Jama� islamiya, 18 touristes grecs, pris pour des Isra�liens, avaient �t� tu�s et 14 autres avaient �t� bless�s dans une explosion devant l'hotel Europa, pr�s des pyramides de Guizeh. Dans le second, dix personnes, neuf Allemands et un Egyptien, avaient �t� tu�es dans un attentat devant le mus�e du Caire. Des sources polici�res ont rappel� jeudi que les forces de s�curit� avaient fait �chouer il y a une dizaine d'ann�es une s�rie d'attaques visant les touristes occidentaux dans cette zone, planifi�es par le mouvement Al-Jihad, dont Ayman al-Zawahiri, bras droit d'Oussama ben Laden, �tait l'un des dirigeants. Ayman al-Zawahiri s'en est pris en novembre dernier � l'Egypte et � l'Arabie saoudite, apr�s avoir pr�n� en octobre une "guerre pr�ventive" contre l'Occident. La nouvelle attaque s'est produite alors que plusieurs universit�s et mosqu�es �gyptiennes ont �t� ces derniers jours le th��tre de manifestations organis�es par les Fr�res musulmans contre le renouvellement du mandat du pr�sident Hosni Moubarak, 76 ans, au pouvoir depuis 24 ans, qui aurait l'intention de briguer un cinqui�me mandat.

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