R�gions Centre : DJELFA/L'HISTOIRE DU SCOUTISME
Parole de scout !


C’est en 1899 que Sir Robert Baden Powel, alors officier dans l’arm�e de Sa Majest� Victoria 1re, reine de Grande-Bretagne et d’Irlande (1837-1901), publia des fascicules inspir�s de la gu�rilla afghane et de ses combats men�s en Afrique du Sud, notamment le si�ge de Mafeking.
En premi�re intention, ce g�n�ral rompu � la guerre destinait ces petits livrets � ses �claireurs dans le but de parachever leur formation militaire en leur inculquant, loin de tout bellicisme, une vision nouvelle de faire la guerre. Il intitula ses fascicules Aids to Scouting. Les �claireurs en firent des livres de chevet et en tir�rent profit en apprenant le go�t de l’effort, l’esprit de commandement, la vie au grand air et enfin et surtout un code strict de la morale. Cette m�thode d’�ducation eut tellement de bons �chos de par le monde que le baron Baden Powel crut utile de publier Scouting for Boys en 1908, date � laquelle a �t� fond� le scoutisme. Deux ans plus tard, soit en 1910, l’empire britannique qui englobait les Indes rattach�es � la couronne britannique comptait d�j� 123.000 scouts. Lors du premier jambor�e — r�union internationale des scouts — tenu en 1920 � Londres, 32 pays y particip�rent sous la b�n�diction du roi Georges V. On y retiendra particuli�rement de cette assembl�e la recommandation qui permit de cr�er la m�me ann�e l’organisation mondiale du mouvement scout dont le si�ge se trouve � Gen�ve, renforc�e huit ans plus tard par l’Association mondiale des guides et �claireurs qui si�ge � Londres. Ce mouvement ouvert, qui totalise aujourd’hui pr�s de 25 millions d’adeptes r�partis � travers 136 pays, s’adresse � tous sans s�gr�gation bien que sous l’angle religieux il soit fonci�rement musulman en Alg�rie, ce qui ne veut nullement signifier qu’il en exclut l’aspect f�d�rateur. Fond� sur une m�thode d’auto-�ducation sans cesse am�lior�e, le scoutisme impose le principe de la “promesse” assortie du respect d’une “loi”. Il offre �galement la possibilit� � tous et d�s l’�ge de 7 ans d’apprendre � survivre aux dangers et de pouvoir sauver son prochain. C’est ainsi qu’au cours de la Seconde Guerre mondiale, les scouts se joignirent aux multiples campagnes d’aide et d’assistance aux populations civiles. C’est cela la bonne action autrement plus connue sous les initiales BA. Affichant de gaiet� de cœur, la bonne humeur quelle que soit la situation, les louveteaux qui constituent le premier palier dans la hi�rarchie et dont l’activit� principale est orient�e sur la stimulation de l’imagination par les jeux, s’engagent � accomplir une bonne action sans en �tre obligatoirement redevables en raison de leur �ge, situ� entre 7 et 12 ans. C’est pourquoi leur devise est “De notre mieux”. Malgr� cela, il est pr�vu pour chaque comportement qui fait honneur un insigne d�cern� par les sup�rieurs en guise de moyen motivationnel. Un peu plus dispos�s aux activit�s de plein air — raids, escalades, exercices d’orientation —, les troupiers, dont l’�ge varie de 13 � 17 ans, privil�gient l’acquisition d’aptitudes pratiques aux arts culinaires et au secourisme. Les crit�res d’appr�ciation des valeureux troupiers sont l’effort et la t�nacit� honor�s pareillement par des insignes. Leur devise est “Toujours pr�ts”, car on les appelle aussi les �claireurs. Enfin, la derni�re cat�gorie tourn�e vers des activit�s sportivement plus ardues — alpinisme, camping — et vers des projets de service communautaire plus ambitieux — aide aux h�pitaux et t�ches d’int�r�t g�n�ral —, les routiers ont pour devise “Routiers pour servir”. Plus concr�tement, le scoutisme est une discipline morale et sportive � la dimension universelle et citoyenne. Son essor a permis de rallier � son id�al de nombreux mouvements partageant les m�mes id�es et les m�mes mœurs. Pour le moins, il faut admettre que son gr�garisme est l�gendaire, en revanche, le mouvement scout n’est pas herm�tique, car, au contraire, il fait dans le pros�lytisme sp�cifique en tentant d’affermir les r�gles civiques et en perp�tuant les vertus dans des discours de proximit� qui appellent manifestement � l’enr�lement. En Alg�rie, le mouvement scout est n� en 1939 avec la cr�ation de la F�d�ration des scouts musulmans alg�riens � l’appel de Mohamed Bouras, qui fut un fervent patriote et d’un civisme hors pair. On se rappelle — pour les sexag�naires et plus — le r�le glorieusement flatteur que joua cette cat�gorie sociale lors de la guerre de Lib�ration nationale ! Aujourd’hui, la notion de responsabilit� et le sentiment de fiert� nationale se trouvent sous le coup d’un d�p�rissement certain et � long terme, notamment dans un environnement le moins que l’on puisse dire d�l�t�re. On remarquera qu’� l’inverse la famille scoute continue son combat en faisant de la r�sistance afin de p�renniser la bonne action. Certes, la difficult� s’av�re immense, car par ailleurs, il faut se rendre � l’�vidence que l’Alg�rie a �t� longtemps �branl�e par un s�isme national socio�conomique qui n’a �pargn� qu’une infime minorit�. Le mouvement scout saura-t-il honorer sa mission s�culaire au sein d’une soci�t� stigmatis�e par tant de malheurs ? Le cœur et l’abn�gation y sont, il restera � ce mouvement de s’organiser p�dagogiquement, car il s’agit, en somme, de d�finir une th�rapie sociale pour calmer la souffrance humaine, un cas qui rel�ve en profondeur d’une probl�matique d’ensemble. A ce propos justement, une association locale des Scouts musulmans alg�riens est n�e � Djelfa. Il est question pour ses membres fondateurs, des v�t�rans scouts, d’accompagner le mouvement dans son d�fi qu’il lance � la marginalit� et � l’indolence n�es du d�pit et du d�sespoir. Ils ont appel� cette mission “Le scoutisme intelligent au service de la r�conciliation nationale”, comme le souligne M. Touati, vice-pr�sident de l’association � l’intention du Soir d’Alg�rie et plus solonellement � M. Hamou Touhami, wali de Djelfa, � l’issue d’une repr�sentation th��trale jou�e par des scouts lors de la comm�moration de la journ�e de la victoire qui sera couronn�e par une promesse du wali de venir en aide aux vaillants combattants de la BA pour la BA ! Qu’il en soit ainsi, car les scouts n’acceptent jamais une autre contrepartie fut-elle une r�mun�ration d’efforts !
Abdelkader Zighem

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable