Actualit�s : P�tards : explosion du march�

Le commerce des produits pyrotechniques bat son plein. A une semaine de la c�l�bration de la f�te du Mawlid Ennabaoui, les march�s populaires des grands centres urbains sont inond�s de p�tards. A Alger, plus exactement dans le quartier de Djam�a-Lihoud, � l’entr�e de La Casbah, c’est une v�ritable foire de produits pyrotechniques qui a vu le jour.
Selon des sources proches de ce quartier, une grande partie des commer�ants de fruits et l�gumes et m�me d’habillement se sont transform�s du jour au lendemain en revendeurs de p�tards. Le gain g�n�r� par cette activit� �commerciale� est colossal. Un argent fou circule dans ce milieu, �qui active, diton, en toute impunit�. Remarque : d’ann�e en ann�e, les p�tards mis en vente provoquent des sonorit�s identiques � celles g�n�r�es par les explosions. Questions : Pourquoi y a-t-il absence de rigueur dans la lutte contre ce ph�nom�ne ? Comment arrive-t-on � introduire des produits aussi dangereux dans le pays alors que la loi portant lutte contre les produits pyrotechniques est en vigueur depuis 1963 ? Qui sont les r�seaux � l’origine de la commercialisation de ces produits ? Quels r�les assurent les services des douanes, de la S�ret� nationale ou de la Gendarmerie nationale dans la lutte contre ce fl�au ?
Le march� approvisionn� depuis le mois de Ramadhan
Selon des indiscr�tions, les acteurs de ce trafic usent de la m�me strat�gie que celle emprunt�e par les fili�res de trafic de cigarettes et de drogues. Explication : � en croire une source, le trafic terrestre s’op�re � partir des fronti�res sud et ouest. A partir de ces fronti�res, les trafiquants font appel aux m�mes r�seaux sp�cialis�s dans le trafic de cigarettes pour l’acheminement de la marchandise en question. Par petite quantit�, les produits pyrotechniques sont achemin�s par bus (transport de voyageurs), qui �chappent tr�s souvent au contr�le des services de s�curit� ou par l’interm�diaire de routiers. L’autre moyen utilis� est celui du transport maritime. Import�s de Chine ou de Tha�lande, les produits pyrotechniques sont introduits �galement � partir des fronti�res maritimes. Les ports d’Alger, de B�ja�a ou de Skikda sont, selon des sources douani�res, les plus emprunt�es pour l’introduction de ces produits. A ce niveau de risque, les trafiquants font appel � des complicit�s diverses, pour faire admettre la fausse d�claration en douane. Il est � noter que le march� des p�tards s’approvisionne � partir du mois de Ramadhan. �Une p�riode propice pour ce genre de trafic, o� le volume des importations (agroalimentaire) est important�, nous explique la m�me source. Il n’en demeure, selon le directeur de la communication et des relations publiques des Douanes alg�riennes, que les �importantes saisies op�r�es ces quatre derni�res ann�es d�notent que la lutte contre ces produits est de mise�. Selon ce responsable, �pour la seule ann�e 2003, les services des douanes ont saisi 62.984.720 unit�s, 3.245.263 en 2004, alors qu’en quatre mois, en 2005, les services des douanes ont saisi dix-huit containers dont quinze de 40 pieds et un de 20 pieds au niveau du port d’Alger et deux autres de 20 pieds au niveau de la zone sous-douane de Rou�ba.
Un p�tard-bombe � 1200 DA
Ce m�me responsable des Douanes alg�riennes ajoute en d�clarant que �la lutte est permanente et la vigilance est de mise et nous faisons de notre mieux pour contrer ce fl�au qui menace la s�curit� et la sant� des citoyens�. Or, la r�alit� du terrain est tout autre. A titre d’exemple, un petit tour dans les principaux quartiers de la capitale nous a permis de constater l’ampleur du ph�nom�ne. Ainsi, les produits varient entre 5 DA l’unit� et 1200 DA. Le choix est multiple. �La moindre demande est satisfaite. Il suffit de mettre la main � la poche �, nous explique un revendeur rencontr� � Alger-Centre. En effet, il ressort de la commercialisation de ces produits, que le gain g�n�r� est important. �Le b�n�fice d�gag� dans la commercialisation d’un container de 20 pied permet aux trafiquants de racheter trois autres containers de la m�me dimension. Il est vrai que le risque � prendre est important mais il n’en demeure que, contrairement aux autres produits, les p�tards sont vite commercialis�s et �a rapporte gros �, ajoute-t-on. Cette situation a �t� par ailleurs confort�e par l’absence de �contr�le sur le terrain par les autorit�s concern�es.� A ce titre, il est � rappeler que l’ann�e 2003 a �t� caract�ris�e par une lutte implacable contre les produits pyrotechniques. Une descente effectu�e en cette m�me p�riode de l’ann�e 2003 par les �l�ments de la brigade de lutte contre les stup�fiants de la division centre relevant de la S�ret� de wilaya d’Alger a permis � ces derniers une saisie pour une quantit� de deux milliards de centimes. Pour l’ann�e en cours, les choses sont tout autres. Pour preuve, il y a quelques jours, les riverains de la rue Amar-Ali (ex- Randon), plus connue sous le nom de �rue des P�tards�, � La Casbah d’Alger, ont �t� pris de panique lorsque des �tals de produits pyrotechniques ont pris feu, cr�ant un affolement indescriptible parmi les passants. Le feu, qui s’est d�clar� suite au �jeu� de jets de p�tards, s’est propag� telle une tra�n�e de poudre. Au totale, 15 �tals de produits pyrotechniques, coll�s l’un � l’autre et install�s dans les ruelles �troites, sont partis en fum�e.
Abder Bettache

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