Sports : FOOTBALL
LE MC ALGER, CE GEANT AUX PIEDS D'ARGILE
L’histoire est un �ternel recommencement


L’ultime p�lerinage est-il pour bient�t ? Au niveau de la maison du Doyen, tout indique que la seconde moiti� de ce mois des fous sera p�nible et surtout d�terminante pour les suites d’une aventure entam�e, comme c’est d’habitude depuis voil� quatre saisons, dans la douleur.
Mohamed Bouchama - Alger- (Le Soir) - Quand, en d�but de saison, des voix se sont �lev�es pour alerter les sensibilit�s mouloud�ennes sur le d�sarroi d’une association otage d’une n�buleuse qui allait forc�ment l’inviter � suivre le plus mauvais des “trac�s”, l’actuel bureau directeur d’Al Mouloudia s’effor�ait � vocif�rer que la situation est ma�tris�e et que les troubles qui ont emp�ch� le d�roulement des assembl�es g�n�rales du club sont le fait d’un groupe de perturbateurs connu de tous. Les membres dudit comit� donnaient l’impression de bien ma�triser leur sujet, renforc�s qu’ils �taient par la succession de bons r�sultats de l’�quipe premi�re durant les quatre-cinq premi�res journ�es du championnat ainsi que par une belle entame dans la comp�tition arabe. L’arbre, � cette p�riode de la saison, cachait parfaitement bien la for�t. Mais, au premier couac, bien de verrous ont vol� en �clats et des sujets tabous allaient �clater au grand jour sur la sc�ne comme cette histoire d’argent qui revenait � chaque fois que le club entreprenait un match important dans sa qu�te de renaissance. Le mois de fous allait, il est vrai, servir d’alibi � bien de situations “guignolesques” provoqu�es par un personnel peu qualifi� � ce genre de missions. Le football, ce n’est pas seulement 90 minutes. Le match de la Coupe arabe annon�ait le d�but de la fin. Et pour cause ! Vingt-quatre heures avant ce rendez-vous attendu, les dirigeants du Mouloudia continuaient � palabrer avec certains de leurs joueurs-cadres � propos de primes non per�ues. L’information publi�e par des organes de presse avan�ant des entr�es significatives d’argent frais dans les caisses du club allait, comme attendu, aiguiser les app�tits. Cinq des joueurs, qui faisaient partie des �l�ments cadres de l’�quipe la saison derni�re, montent au cr�neau pour exiger le paiement imm�diat de leur d�. Les couleurs du club n’avaient plus de valeur, autant pour ces joueurs que pour leurs responsables, incapables de raisonner leur troupe � la veille d’une �ch�ance suppos�e cruciale pour l’avenir imm�diat du Doyen. De toute apparence, chaque partie calculait son avenir. Sinon comment expliquer qu’au lendemain d’une confrontation h�ro�que face aux Saoudiens et lors d’une mise au vert qui s’annon�ait fastidieuse, la maison mouloud�enne s’�croulera tel un ch�teau de cartes. Les vagues suscit�es au niveau de l’h�tel Marsa o� s�journait l’�quipe pour pr�parer son match de Coupe d’Alg�rie contre l’ASO allaient emporter cet �lan de solidarit� bien fragile n� au lendemain du match contre Ittihad Djeddah. Des r�unionsmarathon pr�c�daient ce match contre les Ch�lifiens. Les dirigeants voulant extraire le mal des racines multiplient les interrogatoires. Joueurs, techniciens et m�me les “vautours” qui r�dent autour de l’�quipe sont apostroph�s. Tout le monde se rejetait la balle. Press�e de toutes parts, notamment une partie des joueurs hostiles � la d�marche du coach adjoint, Youcef Farhi, un fils du Mouloudia, la direction c�de et sacrifie celui dont Rabier, l’entra�neur en chef, qualifiera de “girouette”.
La fin d’une idylle
En fait, les Toubib venaient d’extraire la “dent de sagesse”, qui rendait fous certains membres du bureau qui allaient, pour leur part, alimenter abondamment les colonnes d’une presse aujourd’hui accus�e de tous les maux. L’�preuve de jeudi dernier a, naturellement, soulev� des vagues. Quelques-unes ont emport� des joueurs, pas toujours les “bonnes cibles”. Mais la direction, elle, responsable de tous les marasmes, les naufrages et les humiliations reste de marbre. Des membres du bureau pr�sents � Bologhine, jeudi dernier, pour faire le nettoyage aux abords de la tribune dite officielle, s’y sont �trangement volatilis�s quand Fenier ex�cutait juste pour la seconde fois du jour Benfissa et sa d�fense… Une d�fense qui prendra l’eau, comme elle le fait si bien depuis le match du Zamalek. Et c’est l� l’autre drame du club alg�rois. En 37 rencontres (24 en championnat, 9 en Coupe arabe et 4 en Coupe d’Alg�rie), le Mouloudia a encaiss� 42 buts (24 en championnat, 14 en Coupe arabe et 4 en Coupe d’Alg�rie). L’attaque, elle, n’a pas fait mieux en ayant inscrit 44 buts (28 en championnat, 10 en Coupe arabe et 6 en Coupe d’Alg�rie). Deux �l�ments (Braham-Chaouch avec 14 r�alisations et Deham auteur de 10 buts) en ont totalis� plus de 50% du rapport offensif d’une attaque dont la valeur marchande est �valu�e � presque cinq milliards de centimes. Pour un club qui a bouff�” � peu pr�s 100 milliards depuis l’arriv�e aux affaires de la section football de l’association “Al Mouloudia” qui avait pour premiers soucis de moraliser l’�quipe et ne compter que sur son cru, avouons que le prix pay� est fort. Quant � ceux parmi les dirigeants qui croient toujours que la presse sportive complote sur leur dos, et ce, pour permettre le retour des “anciens nababs”, contentons-nous de rappeler les propos de Abderrahmane Aouf, celui qu’un certain 7 ao�t 1921, jour de Mouloud, dans l’arri�reboutique du caf� “Benachere”, cr�ait le club doyen, qui disait : �Ma joie aujourd'hui, au cr�puscule de ma vie est de sentir encore vibrer dans mon cœur les "Allez Mouloudia, Allez Mouloudia" et � la pens�e de la victoire du MCA contre Bastia par 6 � 3 au Parc des Princes (� Paris), je ne puis emp�cher mes larmes de perler sur ma joue, larmes de pleine satisfaction de soim�me et d'un peu d'orgueil l�gitime aussi : par le Mouloudia et avec le Mouloudia j'ai ainsi �pong� l'humiliante apostrophe encaiss�e un jour de juillet 1921.� Tout un programme. Le Mouloudia a surv�cu au colonialisme, et � toute sorte d’�preuves �prouvantes. Les p�rip�ties qu’il subit durant ce d�but du troisi�me mill�naire sont, admettons-le, pour les Messaoudi une partie de plaisir… La Mecque sera une �tape importante pour purifier bien des esprits.
M. B.

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