Actualit�s : L'ENQU�TE SUR LE S�ISME DU 21 MAI TOUCHE A SA FIN
28 inculpations � Boumerd�s


Le juge d’instruction aupr�s de la cour de Boumerd�s, en charge de l’enqu�te sur les responsabilit�s civiles et p�nales relatives aux pertes humaines et aux d�g�ts mat�riels occasionn�s par le s�isme du 21 mai 2003, est en voie d’achever son enqu�te judiciaire. Rappelons que dans la seule wilaya de Boumerd�s 1459 d�c�s ont �t� enregistr�s � la suite de cette catastrophe.
A ce sinistre bilan, s’ajoutent des milliers de bless�s, la destruction totale de plus de 15.000 logements et 400 infrastructures collectives de m�me que plus de 100.000 logements ont �t� par ailleurs endommag�s � divers degr�s. 28 personnes se sont vu adresser, par la justice de Boumerd�s, des accusations d’homicides et de blessures involontaires, de fraude sur la qualit� et les quantit�s des mat�riaux de construction et de n�gligence et non-application des d�cisions administratives et r�glementaires en mati�re de construction. Elles ont �t� toutes entendues par le magistrat pour la forme et 20 d’entre elles l’ont �t� une seconde fois sur le fond de cette affaire. Les 8 autres seront, selon nos informations, incessamment convoqu�es. Elles sont, par cons�quent, sous contr�le judiciaire mais laiss�es � ce jour en libert� provisoire. Les mis en cause activent, au plan professionnel, dans les secteurs de l’�tude, la r�alisation et le suivi de la construction, du b�timent et de l’urbanisme. Ils sont P-DG, DG, directeurs d’unit�, promoteurs immobiliers, chefs de projet, ing�nieurs ou techniciens aussi bien du secteur priv� que public. En parall�le, le juge d’instruction qui a re�u la notification d’ouvrir l’enqu�te judiciaire et le dossier confectionn� par la gendarmerie le 1er septembre 2004, a entendu, en plus des 28 accus�s, 250 victimes, 60 t�moins et r�ceptionn� des rapports des sp�cialistes en sismologie et de la construction et de l’habitat. Paradoxalement une seule victime s’est constitu�e, au 17 avril 2005, partie civile “cela rel�ve de l’ignorance du droit chez les citoyens” estime un haut magistrat. Le magistrat a en outre d�plor� le fait que plusieurs t�moins et victimes, lesquels convoqu�s plusieurs fois, ne se sont pas pr�sent�s devant le juge enqu�teur. Pour rappel, la justice de Boumerd�s avait entam�, � l’instar des parquets des r�gions touch�es par le s�isme, les investigations � la suite de la plainte d�pos�e par le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, M. Mohamed Nadir Hamimid en date du 21 juin 2003. En effet, au lendemain du tremblement de terre, les sauveteurs et les t�moins de ce cataclysme, qui ont vu des b�timents s’�crouler, d�s les premi�res secousses telluriques, comme des ch�teaux de cartes, s’entassant �tage sur �tage, �crasant leurs occupants ont violemment r�agi pour exprimer leur indignation devant ce g�chis caus� par n�gligence et malversation dans la construction des logements. La col�re avait atteint son paroxysme au niveau national lorsque la presse avait d�crit cette situation ; ce qui a fait bouger les hautes autorit�s de l’Etat, d’o� la plainte du ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme. Apr�s une courte p�riode d’�tude de cette plainte, le parquet de Boumerd�s a requis, en date du 26 ao�t 2003, le commandant du groupement de la Gendarmerie nationale pour une enqu�te. La section des recherches de la GN a demand� et obtenu des renforts des sp�cialistes du minist�re de la D�fense nationale. Au cours de leurs investigations, les officiers de la GN qui avaient cibl�, selon nos sources, tout particuli�rement 16 sites o� les pertes �taient �lev�es et les malfa�ons flagrantes, ont durant 10 mois auditionn� 17 entrepreneurs, 104 intervenants directs dans le secteur de la construction, 69 copropri�taires des coop�ratives immobili�res et 323 victimes. A l’issue de l’enqu�te, le colonel Abdaoui en fonction � Boumerd�s, � l’�poque et le commandant Abdelaziz, chef de la section des recherches ont remis, le 21 juin 2004, au procureur de la cour de Boumerd�s M. Boukerzaza un rapport de plus de 1500 pages et 56 bo�tes d’archives contenant des documents constituant des P-V, rapports et autres preuves. Questionn� par Le Soir d’Alg�rie sur l’�volution de cette enqu�te, M. Boukerzaza se montre serein “les investigations avancent bien. Que nos concitoyens se rassurent, la justice fait son travail dans le respect des proc�dures et des lois en vigueur dans notre pays”, nous dit-il. Il ne manque pas, en outre, de souligner la somme d’efforts d�ploy�s par le juge d’instruction pour lire minutieusement un rapport de plus de 1500 pages, le contenu de 56 bo�tes d’archives, les rapports d’experts en sismologie et en construction et l’audition de centaines de personnes. Il y a lieu de noter que, �ventuellement, cette enqu�te est suivie r�guli�rement par le premier magistrat du pays qui re�oit, certainement les informations par le biais du ministre de la Justice et gardes des Sceaux lequel est tenu fr�quemment inform�. Le proc�s risque d’�tre long et dur pour les victimes et soul�vera certainement des pol�miques sur la nature des responsabilit�s aussi bien institutionnelles qu’humaines s’agissant de l’h�catombe d�plor�e et les d�g�ts subis. Cependant, d’aucuns ne d�sesp�rent � ce que sera celui d’un secteur qui a �t� pendant des d�cennies gangren� par la corruption, le trafic et les malversations de tout genre o� n’importe quel “beggar” s'�rige, du jour au lendemain, en b�tisseur et ce dans un laxisme ambiant.
Abachi L.



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