
Régions Ouest : TLEMCEN Diverses manifestations pour témoigner de la grandeur du patrimoine
Chaque année, du 18 avril au 18 mai, la wilaya de Tlemcen célèbre à l'instar d'autres wilayas du pays, le mois du patrimoine en organisant diverses activités et manifestations pour témoigner de la grandeur du patrimoine légué par les ancêtres et par les différentes civilisations qui se sont succédé. Tlemcen, Nedroma, Beni Snous, Honaine, sont autant de villes riches par leur histoire avec tout ce qu'elles comportent comme symboles matériels et immatériels. Elles ont constitué en des époques différentes, les capitales de dynasties musulmanes et non musulmanes. L'époque musulmane est considérée comme la plus florissante. En effet, chaque dynastie a laissé des traces révélatrices de sa grandeur et de son degré de développement civilisationnel architectural, scientifique, théologique et autres. La mosquée d'Agadir, édifiée par Idriss 1er en 790, la grande mosquée de Tlemcen réalisée au début du XIIe siècle est utilisée à nos jours, la porte des Kermadine, qui représente un vestige des remparts de Tagrart, la citadelle de Mansourah dont il ne reste qu'une partie du minaret et des murs de la mosquée ainsi que quelques vestiges des remparts de la ville, le complexe historique de Sidi Boumediene, la Medersa, la mosquée de Sidi Belahcène dont le minaret est considéré comme étant l'un des plus beaux du Maghreb, El Mechouar, le grand bassin édifié au XIIIe siècle, sont autant de vestiges vivants et témoins des différentes dynasties musulmane, idrisside, almoravide, almohade, et zianide notamment. Subissant pendant une longue période les aléas du temps et les nuisances de l'homme, cette richesse patrimoniale a été menacée de disparition si ce n'est la prise de conscience des uns et des autres et les grandes campagnes de sensibilisation visant une réelle prise en charge sur le plan de la restauration. Depuis 1999, de grands chantiers ont vu le jour à travers différentes régions de la wilaya, pour sauver ces sites historiques. Des enveloppes financières colossales ont été dégagées par les pouvoirs publics dans le cadre du plan de soutien à la relance économique (PSRE) pour entamer des opérations de restauration, de réhabilitation et de renforcement des sites menaçant de tomber en ruines. Grâce à l'exécution de ce programme, une grande partie du patrimoine historique à été sauvée in extremis. L'exemple de la mosquée de Sidi Brahim, véritable chef-d’œuvre d'architecture musulmane est frappant. En effet, la toiture de cette mosquée s'était effondrée suite à des désordres géophysiques. Restée longtemps fermée, cette mosquée a pu être restaurée grâce aux efforts conjugués des différentes institutions et aux subventions allouées par l'Etat pour sauvegarder cet ancien lieu de culte. Une véritable dynamique s'est engagée depuis l'année précitée. C'est ainsi que tour à tour, des vestiges historiques ont été remis à neuf ou consolidés. Il s'agit notamment du mausolée de Sidi Boumediene, détruit durant les années 1990, du palais d'El Mechouar, la grande mosquée de Nedroma et bien d'autres sites. Cette politique de restauration et de réhabilitation aura permis par ailleurs d'acquérir un savoir-faire exceptionnel en matière de restauration des vieux sites. Si auparavant, la volonté de préserver le patrimoine archéologique existait, cela n'était nullement chose aisée, par manque de main-d’œuvre et de bureaux d'études spécialisés. Cette redynamisation a donc permis l'émergence de talentueux architectes et ingénieurs qui ont affiché une grande volonté à se spécialiser dans ce créneau, qu'est la restauration des sites historiques. Ils ont pu ainsi, en quelques années acquérir des expériences non négligeables dans le domaine, en devenant une référence nationale en la matière, de l'avis même des spécialistes et du ministre de la Culture, qui a montré en plusieurs occasions son admiration, pour ces jeunes bureaux d'études auxquels d'ailleurs, il a confié des opérations de restauration de sites implantés dans d'autres wilayas du pays. La dynamique ayant été engagée, les efforts devront se poursuivre pour sauver cette richesse historique et archéologique, car plusieurs autres sites attendent d'être restaurés et d'autres d'être découverts. L'organisation de véritables fouilles archéologiques seraient plus que bénéfiques pour retrouver les maillons manquants de histoire de la région . Du 18 avril au 18 mai, l'occasion du mois du patrimoine constitue principalement une halte évaluative pour tout un chacun, architectes, archéologues, direction de la culture, mouvement associatif, afin de se concerter sur les actions futures à programmer dans le but évident de sauvegarder un legs de l'histoire aussi riche que varié. APS
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