Actualit�s : CINQUI�ME JOUR DU PROC�S DE L'AFFAIRE DE L'EX-WALI D'ORAN
Offensive des robes noires


Dans le proc�s de l’affaire dite �Bachir Frik�, les choses s�rieuses ont v�ritablement commenc�. La d�fense dont l’entr�e en lice � travers ses plaidoiries est pr�vue pour ce lundi, soit juste apr�s le r�quisitoire du procureur g�n�ral pr�vu le m�me jour, n’a pas rat� en ce cinqui�me jour du proc�s la pr�sentation de l’expertise pour enclencher son plan d’offensive.
Hier, l’expertise, pr�sent�e par M. Houriate Hamid, domicili� � Boufarik, a �t� pass�e au crible par les robes noires. Le moindre chiffre ou encore le moindre commentaire avanc� dans le rapport d’expertise a �t� comment�, �valu� puis d�truit par les avocats de la d�fense � travers les questions pos�es � M. Houriate. Dans la grande salle d’audience situ�e au rez-de-chauss�e de la cour d’Alger, l’ambiance �tait tendue. D’ailleurs, la pr�sidente du tribunal n’h�site pas � rejeter � chaque fois les questions des avocats. �Posez vos questions et n’exigez pas de l’expert de vous r�pondre en fonction comme vous le souhaitez�, a lanc� la pr�sidente du tribunal � l’adresse des avocats de la d�fense qui ont assailli l’expert de questions. D’ailleurs ce dernier a piqu� une col�re en tapant de la main la barre, lorsque le b�tonnier Gouadi, un des avocats de l’ex-directeur de l’agence fonci�re de la commune d’Oran, dira que �l’expert distingue les chiffres mais il �vite de voir une route�, allusion faite � la r�ponse qui lui a �t� r�serv�e par l’expert au sujet d’une route que traverse un lot de terrain attribu� par l’agence fonci�re � une tierce personne et cit�e dans son expertise. Les questions pos�es par les pr�venus notamment celles soulev�es par M. Laoufi, directeur g�n�ral de l’agence fonci�re, et l’ex-wali d’Oran ont �t� d’un apport consid�rable pour les robes noires, qui n’ont pas h�sit� � afficher satisfaction de voir leurs clients mettre dans la g�ne l’expert. Mais il n’en demeure que le coup d’envoi de cette premi�re �offensive� lanc�e par les avocats de la d�fense dans ce proc�s a �t� entam� par Me Gouadi avocat de l’ex- directeur de l’agence fonci�re de la commune en rappelant � la pr�sidente du tribunal �qu’en avril 2004, lors de sa premi�re pr�sentation devant le tribunal criminel, cette affaire n’a �t� point soutenue par une expertise alors que nos clients ��taient en d�tention depuis plus de deux ann�es�. La pr�sidente du tribunal sursaute et sur un ton amical dira � l’avocat �s’il est press� de rentrer � Oran�. Sur un ton col�reux, Me Gouadi r�pond : �Mme la pr�sidente, sachez qu’en 40 ann�es d’exercice du m�tier d’avocat, je n’ai jamais abandonn� mon client en cours de route.� L’assistance suit avec une attention particuli�re la pol�mique qui a dur� quelques minutes. Dans le box des accus�s les pr�venus suivent de pr�s l’�volution de la situation. Le repr�sentant du minist�re public intervient lui aussi et invite tout le monde � la pond�ration. Il est 15h30min et les questions des avocats pleuvent sur l’expert qui r�ussit tant bien que mal � donner des r�ponses. Il faut reconna�tre que le conflit opposant les diff�rentes parties a d�but� juste apr�s que l’expert eut avanc� un nouveau chiffre relatif au pr�judice subi par les pouvoirs publics dans cette affaire. En effet, dans son rapport, l’expert a �valu� le pr�judice � 23 milliards de centimes, mais apr�s son audition par la pr�sidente du tribunal, l’expert revoit le chiffre � la baisse. Apr�s calcul, il est estim� � 19 milliards de centimes, un chiffre que les avocats contestent en estimant que �l’expertise n’est pas bonne car elle a eu lieu dans des conditions qui n’ont pas permis � l’expert de proc�der � une v�ritable �valuation ce qui risque de donner de fausses interpr�tations au tribunal criminel�. Un autre avocat dira pour sa part que la �diff�rence de quatre milliards est �norme et cela d�note qu’il n’y a pas eu de respect de la r�gle de l’expertise �. Pour notre interlocuteur une �diff�rence de quatre milliards suppose quatre affaires en criminelle si on se r�f�re � l’article 119 du code p�nal qui stipule qu’une affaire de dilapidation de deniers publics d�passant 500 millions de centimes est automatiquement renvoy�e aux assises�.
Abder Bettache
youcefabder@hotmail.com

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