Culture : �COLE R�GIONALE DES BEAUX-ARTS
Les �tudiants investissent les dortoirs


Faute d’internat et las d’�tre h�berg�s dans des conditions inhumaines dans un poulailler pour les uns et des garages pour les autres, les �tudiants de l’ERBA (�cole r�gionale des beaux-arts d’Azazga) sont mont�s au cr�neau cette semaine pour exiger de leur administration, � l’issue d’une assembl�e g�n�rale, la r�ouverture des dortoirs (des chalets vides et �quip�s de literie, selon eux) qu’ils ont d’ailleurs investis et occup�s depuis samedi � l’effet de profiter pleinement des ateliers, de la biblioth�que et des infrastructures.
Une r�action qui traduit un ras-le-bol exasp�r� par des rumeurs faisant �tat du transfert, � moyen terme, de la structure en “village d’artistes”, ce qui signifierait la disparition de cette �cole d’art consid�r�e comme “la fiert� de la r�gion” par les �tudiants qui avaient re�u une promesse du wali d’examiner de pr�s la situation de leur �cole, la seule du genre en Kabylie. L’ouverture, le 2 janvier dernier, de cette �cole r�gionale qui re�oit les �tudiants de six wilayas du Centre a failli �tre compromise cette ann�e pour des raisons �videntes de logistique ayant abouti � une solution al�atoire (prise en charge des �tudiants et �tudiantes dans les cit�s universitaires de Tizi Ouzou) qui s’est av�r�e un leurre, selon les �tudiants, m�me pour les filles contraintes de dormir dans une salle de lecture d�saffect�e. D�pourvus de cartes d’acc�s et ballott�s d’une cage d’escalier et d’un couloir � l’autre en guise de chambres, ils se sont r�solus � des solutions de fortune qui les exposent au danger et aux maladies. Mais ils ont pr�f�r� �a aux humiliations et aux risques d’agression une fois refoul�s des cit�s. Compar�s aux conditions dans lesquelles ils cr�chent, les dortoirs des vieux chalets, autrefois appartenant � une mission des sœurs blanches, sont un luxe, confient les �l�ves qui ont consenti beaucoup de sacrifices en vue de sauver leur �cole qui a perdu cette ann�e deux sections. M�me l’espoir n� de l’affectation d’un nouveau directeur bien au fait de la chose artistique commence � s’envoler chez bon nombre d’entre eux pour laisser place au doute et au d�sespoir. “On nous a abreuv�s de tant de promesses mais on ne voit rien venir”, s’insurgent-ils. Ils r�futent l’argument selon lequel le probl�me de mixit� et de s�curit� est la raison principale qui pousse les responsables � surseoir � toute id�e de reconduire l’internat. “L’internat a exist� pendant six ans et aucun scandale n’est venu entre-temps �clabousser l’�tablissement m�me durant la p�riode phare du terrorisme”, fulminent les �l�ves qui �voquent le r�glement int�rieur s’agissant de la mixit�. Pis, beaucoup d’entre eux assimilent la d�marche de cette ann�e � un chantage en contrepartie de l’ouverture de leur �cole qui a �t� priv�e du concours d’entr�e en 1re ann�e. Pour ces �tudiants, l’externat repr�sente un grand risque, des d�penses importantes et un recul au niveau p�dagogique. Mais en aucun cas ils n’accepteraient que leur espace de cr�ation perde sa vocation d’�cole, n�e dans la douleur, devenue autonome depuis 1998. Ils pr�voient d’ailleurs d’entreprendre des actions plus radicales pour se faire entendre.
S. H.

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