L’Alg�rie, dans les faits, poursuit de ramer � contre-courant de ce qui s’accomplit comme �volutions de par le monde en mati�re des libert�s de la presse et d’expression. La d�p�nalisation du d�lit de presse, r�alit� tangible ailleurs, reste loin d’int�grer, ici, ne serait-ce que le p�riph�rique de la conviction officielle. Pis, la coercition est outranci�rement renforc�e � l’encontre des journalistes et des entreprises de presse.
En t�moignent les r�quisitoires et les verdicts rendus dans des affaires relevant du d�lit de presse, le dernier verdict en date �tant celui prononc� hier � l’encontre du directeur de la publication du Soir d’Alg�rie, Fouad Boughanem, et du chroniqueur Hakim La�lam. Ils sont condamn�s l’un et l’autre, pour un �crit jug� diffamatoire, � deux (02) mois de prison ferme. La peine d�ment, si besoin est, le discours des officiels qui s’innocentent, la tribune offerte, se harceler les journalistes et les m�dias. Le fait est l�. T�tu : en Alg�rie, des journalistes sont condamn�s � la prison pour avoir �crit. La volont� liberticide chez le pouvoir s’affiche au grand jour. Un pouvoir qui, d�sormais, se passe de pr�textes autres pour ergastuler des journalistes, comme ce fut le cas pour le directeur du Matin, Mohamed Benchicou. Nul besoin de �bon pr�texte�, pour paraphraser l’autre, le pouvoir ne s’en cache plus : tu �cris, donc tu es passible de prison. D’aucuns l’auront d�j� compris. Mais faudra-t-il, pour autant, tressaillir devant le risque de commettre un d�lit d’�criture et cesser de pratiquer le m�tier ? Le Soir d’Alg�rie, qui a fait le choix de ne pas souscrire � la normalisation m�diatique ambiante, poursuivra d’�tre un journal du peuple, celui dont les colonnes resteront ouvertes � la soci�t� qui n’en finit pas de g�mir. Le billot ne lui fera jamais trahir sa mission : celle d’informer. Plaire au fort du moment n’est pas sa vocation. Ce n’est d’ailleurs point la vocation du journalisme.
S. A. I.

Nombre de lectures :

Format imprimable