R�gions Ouest : SAIDA/COMMEMORATION DE LA BATAILLE DU 18 MAI 1945
L’�tincelle de la d�colonisation


La doyenne des Eaux a c�l�br� hier le 60e anniversaire d’une de ses glorieuses batailles contre le colonialisme fran�ais. En effet, le soul�vement populaire des citoyens de la ville de Sa�da, il y a 60 ans n’a �t� que le pr�lude � une r�volution sociale qui sera men�e par des �tres humains consid�r�s comme des esclaves par des soi-disant civilis�s ma�tres qui, eux-m�mes de l’autre c�t� du Rhin �taient �galement consid�r�s comme une race inf�rieure.
Ainsi, ces �v�nements que conna�tra la ville de Sa�da du 2 au 18 mai 1945 prendront un caract�re beaucoup plus disciplin� et organis� pour aboutir en fin de compte au d�clenchement de la guerre de Lib�ration. Non seulement, nationale mais r�gionale. Les �v�nements du 2 au 18 mai 1945 sont, � tout point de vue et loin de tout chauvinisme, l’�tincelle qui embrasera non seulement Sa�da, mais toute l’Alg�rie. A cet effet, nous nous sommes rapproch�s du r�volutionnaire qui a �t� en quelque sorte le d�tonateur de ce mouvement de contestation. Il s’appelle Otmani Hamadouche. Il est n� le 16 janvier 1925 � Sa�da. Le 2 mai 1945, Si Hamadouche, alors �g� de 20 ans ; sera le premier parmi les 200 jeunes Alg�riens � refuser d’aller � la douche avant de voir le m�decin de la garnison de la l�gion �trang�re, sise au quartier La Redoute, afin de passer la visite m�dicale du service militaire fran�ais. “Je leur ai dit alors : nous sommes plus propres que n’importe qui, car nous sommes musulmans et proc�dons aux ablutions cinq fois par jour”, nous confia Si Hamadouche qui, avec ses 80 ans, a tout bonnement et sans faille de r��diter l’histoire. Cons�quence du refus courageux de la douche de la honte : un capitaine gifle Si Hamadouche. Les 199 autres proscrits alg�riens refusent � leur tour de se doucher. De retour de la caserne, l’hymne Min Djibalina sera chant� audacieusement par ces indig�nes � la place Emir- Abdelkader, Si Hamadouche nous dira : “Nous avions alors hiss� le drapeau alg�rien pour r�habiliter l’Alg�rie dans ses droits spoli�s par une France imp�riale qui avait manifestement subi ses engagements vis-�-vis du peuple alg�rien”. Alors le centre-ville de Sa�da est imm�diatement encercl� par les soldats fran�ais qui recevront du renfort de Mascara. S’ensuivront alors des arrestations manu militari. Poursuivis pour “incitation de la population � la r�bellion”, la France imp�rialiste � travers une parodie de justice inculpera Otmani Hamadouche, Meshoub Mahieddine, Kiou Habib, Medeghri Mohamed, Mimouni Lahc�ne qui les incarc�ra dans la prison d’Oran o� devant le tribunal militaire, ces r�volutionnaires seront un certain 6 novembre 1945 condamn�s � des peines lourdes. Justement, l’un des condamn�s � mort, le chahid Mimouni Lahc�ne l�guera � la post�rit� cette phrase : “Pourquoi devrions-nous nous en faire ? C’est la France qui nous condamne et non Dieu.” Class�s dans la rubrique des faits divers par une presse �crite gagn�e aux int�r�ts bestiaux de la France coloniale, l’incendie de l’H�tel de ville de Sa�da le 18 mai 1945 n’a pas suffi aux pr�curseurs du tortionnaire Salan de tirer les conclusions d’une histoire r�volutionnaire dont l’esprit ne faisait que commencer � marcher dans un temps dynamique. A cet effet, le d�funt ami Hadj Bouzig M’barek, n� le 02.03.1923 au quartier Dalia, soudeur de son �tat et fondateur du “groupe El Hillal” des Scouts musulmans alg�riens mettra le feu dans cette institution communale dont le slogan est : Libert�-Fraternit�-Egalit� et proc�dera en compagnie d’autres r�volutionnaires comme Hadj Brahim Ahmed -Belkesir Abdelkader � d’autres actes h�ro�ques comme l’incendie de la station d’essence standard-oil, le d�p�t de bois, la voie ferr�e, la coupure des lignes t�l�phoniques et autres ouvrages d’art en cette journ�e du 18 mai 1945, qui, indiscutablement n’avaient rien de faits divers mais bel et bien d’une insurrection des indig�nes contre la France occupante qui dans ses prisons infernales, Si Hamadouche se souvient parfaitement que l’administration p�nitentiaire le nourrissait des gravillons dans de l’eau bouillie quand elle ne mettait pas ces milliers d’Alg�riens dans des fours � chaux. “K. Adenauer avait demand� pardon au g�n�ral de Gaule. Pourquoi l’h�ritier de ce dernier, J. Chirac, en l’occurrence ne le ferait-il pas vis-�-vis du peuple alg�rien qu’il a d’ailleurs combattu dans la wilaya III et � titre d’appel de surcro�t, si r�ellement il veut pacifier l’Histoire et signer un trait� d’amiti� avec l’Alg�rie”, nous fait remarquer justement un des rares rescap�s de cet holocauste qui rappelons-le avait dur� 132 ans.
Abdelkader Ouedjedi

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