Culture : CONCERT D’AIT MENGUELLET � IBN KHALDOUN
Paroles d'un sage par la bouche d'un chanteur


En se produisant durant les soir�es d’hier et avant-hier � la salle Ibn Khaldoun d’Alger, le ciseleur du verbe, Lounis A�t Menguellet, a prouv� encore une fois la bonne sant� de la chanson kabyle. On s’attendait � un chanteur et on d�couvre un po�te. On s’attendait � un musicien et on d�couvre un philosophe. On s’attendait � un sage et on d�couvre un homme. Notre artiste incarne modestement tous ces caract�res.
Le public, venu en masse pour �couter les paroles du sage, du musicien, du philosophe et de l’homme a �t� envo�t� par tant de simplicit� et le caract�re exceptionnel de notre artiste. Quand l’heure est venue, Lounis monte sur sc�ne et esquisse une l�g�re salutation en direction de ses fans. Ces derniers se sont lev�s et r�pondu par un torrent d’applaudissements. L’homme prend sa guitare et la serre affectueusement contre sa poitrine. Cette guitare m�me � laquelle il a d�di� l’une de ses chansons, en l’occurrence Qim de-g rebiw (mets-toi sur mes genoux). L’orchestre se met en position d’attaque et c’est le d�but de la soir�e. Puis c’est la valse des chansons. Anciennes ou nouvelles, les chansons d’A�t Menguellet ont toutes la m�me saveur, la m�me odeur, bref, la m�me profondeur. Des chansons comme Ammi (mon fils), Ayakvayli (le Kabyle) ou encore Yennad Oumghar (le sage a dit) ont fait le bonheur de ses fans. Notre artiste a cette exception qui le distingue de tant d’autres chanteurs : quand il se met � chanter l’amour, il fond les cœurs de zinc. Quand il raconte l’exil, il secoue les �mes t�tues. Et lorsqu’il chante le bonheur, la patrie, la fraternit�, il �branle toute personne qui l’�coute. Toutes ses chansons ont un poids chez ceux qui ont appris � les �couter. Oui, il faut un apprentissage, une certaine initiation pour l’�couter. Cela signifie-t-il qu’elles sont inaccessibles ? Aucunement, il suffit de vouloir pour que le pouvoir vienne de luim�me. Lounis alterne amour, paix et fraternit�. Trois th�mes ayant �maill� son parcours artistique. Un parcours qui a commenc� voici maintenant plus de trente-sept ans. C’�tait en 1967 lors de son passage � l’�mission radiophonique de Ch�rif Khedam “Les chanteurs de demain”. Depuis cette �poque, notre chanteur ne cesse d’enregistrer succ�s sur succ�s. Lors de la conf�rence de presse anim�e mercredi dernier � la salle Ibn Khaldoun, notre artiste s’est longuement �tal� sur son parcours. Un itin�raire qu’il revisite avec humilit� et sans pr�tention aucune. “J’ai toujours appel� � la paix. M�me si mes chansons sont diff�remment interpr�t�es, le fond reste le m�me : l’amour et la fraternit�” a d�clar� cet infatigable artiste. Infatigable parce que, de haut de ses 55 ans, il organise encore tourn�e sur tourn�e que ce soit ici en Alg�rie ou de l’autre c�t� de la mer. Ceci est un bon signe pour la chanson kabyle ; car tant que des gens comme Lounis A�t Menguellet continuent de produire et de travailler assid�ment, la chanson d’expression kabyle se portera bien.
Hakim C.

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