Culture : SAVEUR EXOTIQUE
LE SAIGON FAIT PEAU NEUVE


C’est un sexag�naire, p�tillant de vie, passionn� pour son m�tier, qui a d�cid� de donner un nouveau look au restaurant Le Saigon. Apr�s avoir longtemps �t� ma�tre d’h�tel, il est aujourd’hui g�rant de cet �tablissement. C’est un restaurant flambant neuf, aux couleurs de l’Extr�me-Orient, au d�cor viet et aux senteurs d’Asie qu’El-Hachemi nous fait d�couvrir.
Les soixante-huitards, eux, le connaissent bien pour avoir d�jeun� en groupes d'�tudiants qu'ils �taient, dans la petite salle o� ils savouraient les petits plats venus d’Indochine, amoureusement concoct�s par Hong-Nguen Thiong, la propri�taire des lieux, second�e par son chef cuisinier, un Alg�rien. A l’�poque, on se bousculait au portillon pour trouver une place. Ambassadeurs, diplomates, artistes de renom � l’instar de feu Djamel Amrani, �taient les habitu�s des lieux. Le l�gendaire g�n�ral Giap, l’ami de l’Alg�rie, a m�me honor� de sa pr�sence Le Saigon. Tous ont eu le plaisir de d�guster ses nems, son riz cantonais et ses brochettes de poulet au curry. En 1993, l’�tablissement, comme bon nombre de restaurants de la place d’Alger, allait conna�tre un passage � vide. Le terrorisme aidant, les Alg�rois sortent moins et les recettes du Saigon ne sont plus ce qu’elles �taient durant les ann�es 1970. La crise se fait sentir davantage avec le d�part de la propri�taire � cette m�me p�riode. Mais rien n’est perdu pour El Hachemi qui garde espoir. Il d�cide donc d’en prendre les r�nes avec le chef cuisinier et perp�tuent ensemble la gastronomie vietnamienne. La client�le, des intellectuels de la Fac centrale, des �tudiants, des avocats, des ambassadeurs, continuent de fr�quenter les lieux, mais ils se font de plus en plus rares. Le resto aussi va subir un coup de vieux. “Il avait besoin d’�tre rafra�chi, d’autant plus qu’aujourd’hui les Alg�riens ont renou� avec les sorties nocturnes et sont devenus plus exigeants. J’ai alors envisag� de retaper l’�tablissement”, dira El Hachemi. En effet, depuis le d�but du mois de mai, Le Saigon s’est offert un nouveau visage. Le rouge couleur de feu contraste avec le rose pale, et la lumi�re tamis�e ressort l’ambiance intime des lieux. Les salles, puisqu’il y en a deux aujourd’hui, une principale, la seconde est r�serv�e aux invit�s de marque. “C’est un petit salon d’honneur o� peuvent se retirer hommes d’affaires et diplomates.” Quant � la nourriture, elle n’a rien perdu de son go�t, ni de sa qualit� gr�ce au talent du vieux chef. Fid�le, il a continu� l’aventure de son compagnon pour le plaisir des fins gourmets et des amateurs de cuisine asiatique. Un d�tour par la rue Valentin, la place Audin, en vaut la peine ; en plus, les prix sont accessibles !
R. S.

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