Sans surprise aucune, le chef du gouvernement a pr�sent� hier un bilan des plus �positifs �. A entendre Ouyahia faire la d�claration de politique g�n�rale de son gouvernement, tous les voyants sont au vert. A peine s’il conc�de que certains secteurs devront faire plus d’efforts et que la situation s�curitaire n�cessite toujours autant de vigilance. Qu’en pensent les d�put�s ? Une grande majorit� a affich� son scepticisme et oppose � ces chiffres la r�alit� du terrain.
Nawal Im�s - Alger (Le Soir) - C’est dans un h�micycle affichant complet que le chef de l’ex�cutif s’est adress� pendant plus d’une heure aux d�put�s. Un discours qu’il voulait �loin de toute d�magogie� mais qui a finalement �t� per�u comme tel. Les chiffres align�s, le trop-plein d’optimisme n’ont visiblement pas convaincu. Alors que l’accord conclu avec les arouch trouve toutes les difficult�s � �tre concr�tis�, que les syndicalistes sonnent la sonnette d’alarme au sujet des licenciements et que la pauvret� fait des ravages, Ouyahia a affich� un optimisme hors du commun.
R�conciliation contre terrorisme…
S’agissant de la situation s�curitaire, il dira qu’en d�pit des victoires remport�es sur le terrorisme, il ne faut pas oublier que des Alg�riens continuent de mourir en livrant des combats et que d’autres tombent sous les balles des hordes criminelles. �C’est un ph�nom�ne qui peut ressurgir � tout moment. Il est du devoir de chacun de condamner avec la plus grande vigueur les crimes barbares du terrorisme car ses victimes sont nos fr�res et nos sœurs. Il est de notre devoir d’œuvrer � maintenir la mobilisation de notre soci�t� contre les l�ches criminels. � La transition �tait alors toute trouv�e pour �voquer le projet d’amnistie g�n�rale et appeler l’ensemble de la soci�t� � soutenir ce projet, rappelant ses principes directeurs et l’intention du chef de l’Etat de consulter le peuple, le moment venu.
�Le dialogue avec les arouch n’est dirig� contre personne�
�voquant la situation en Kabylie, Ouyahia a certifi� que les efforts pour d�nouer la crise ont abouti � un dialogue avec les arouch. �Cet accord sera loyalement appliqu� dans sa lettre et son esprit. Certes, il provoque ici ou l� quelques contestations politiques. Mais je tiens � souligner que cette d�marche n’est dirig�e contre personne, car dans sa philosophie m�me, elle n’a d’autre objectif que de consolider l’unit� nationale sacr�e.� Hormis cette insinuation, la question de la r�vocation des �lus n’a pas �t� explicitement �voqu�e. Plusieurs partis politiques avaient fait part de leur refus de retirer leurs �lus, m�me ceux qui avaient pein� � convaincre leurs �lus.
Le recours � la contestation est �abusif�
Dans ce contexte de r�conciliation, il semblerait que la contestation n’aura plus droit de cit�. Ouyahia consid�re en effet que les populations qui investissent la rue sont trop souvent manipul�es par des �rentiers� soucieux de sauvegarder leurs int�r�ts. �C’est par le recours des citoyens aux tribunaux chaque fois que l’int�r�t de la collectivit� est atteint que nous aurons des r�sultats plus accrus. La population y apportera �galement une contribution importante en s’�loignant totalement des voies de l’anarchie trop souvent manipul�es, pour accaparer l’attention des pouvoirs publics et distraire les moyens des forces de police, au b�n�fice de ceux qui pillent le pays.� Selon le bilan affich� hier, la population n’aurait presque plus aucune raison de se r�volter : la sant� se porte � merveille, l’�ducation n’a plus rien � prouver, un million de logements vont �tre construits en cinq ann�es et la r�forme de la justice avance � grands pas.
Encore 500 entreprises � privatiser
M�me constat pour l’�conomie. Le chef du gouvernement a en effet affirm� que le taux de croissance est plus que satisfaisant, que la pauvret� et le ch�mage sont en nette r�gression. A coups de chiffres, il expliquera comment l’Alg�rie a r�ussi � remonter la pente, � attirer des investisseurs et � susciter l’int�r�t des capitaux �trangers. L’option de la privatisation a encore une fois �t� qualifi�e d’in�luctable. Elle ne doit souffrir d’aucun d�bat d’ordre id�ologique. �La politique de privatisation et de partenariat avance et s’est d�j� concr�tis�e par plus de 140 op�rations. Ces r�sultats sont encourageants pour les pouvoirs publics qui devront traiter � pr�sent plus de 500 offres nouvelles.� Satisfaction d’Ouyahia : �Aucun emploi n’a �t� perdu.� C’est d’ailleurs ce qui encourage le gouvernement � continuer. Apr�s les t�l�coms, c’est au tour d’autres secteurs � s’ouvrir � la concurrence. C’est notamment le cas de celui des ressources hydriques pour lequel le syst�me de concession a �t� choisi, notamment � Alger et � Oran. Ne pouvant faire l’impasse sur la loi sur les hydrocarbures si controvers�e, l’orateur dira que �cette loi ne tend ni � la privatisation de ce secteur strat�gique encore moins au recul de la souverainet� nationale. Par contre elle valorisera davantage nos capacit�s �nerg�tiques par l’attrait de capitaux, notamment dans la prospection d’un territoire minier encore vierge pour moiti�, garantissant � notre pays de rester longtemps encore producteur et exportateur d’hydrocarbures �.
142 interventions attendues pour aujourd’hui
C’est aujourd’hui que les d�put�s auront � r�pondre au chef du gouvernement. Pas moins de 142 parlementaires ont fait part de leur intention de prendre la parole. Louisa Hanoune n’a pas attendu pour dire ce qu’elle en pensait juste apr�s la fin de la pl�ni�re d’hier. La secr�taire g�n�rale du PT dira qu’avec ces orientations, le pays allait tout droit au chaos.
N. I.

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