Actualit�s : OUYAHIA DEVANT LES D�PUT�S
“La d�mocratie est une r�alit� en Alg�rie” !


C’est un Ouyahia excessivement “optimiste” qui s’�tait pr�sent� hier � l’APN pour donner la r�ponse du gouvernement en conclusion des d�bats de quatre jours autour de son bilan. Le patron de l’Ex�cutif se laissait en outre parfois d�border par le militant qu’il est, donnant l’impression d’�tre un chef de clan.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - “Il est prouv� � pr�sent que la d�mocratie est une r�alit� en Alg�rie (…) Certains n’ont pas critiqu� le gouvernement mais l’Alg�rie et le peuple auquel ils n’ont jamais pardonn� sa r�ponse du 8 avril” ! C’�tait en guise d’entame � un discours de trois heures ! Et au chef du gouvernement de d�rouler un bilan, en mati�re des libert�s politiques et de presse pour le moins invraisemblable. D�fiant chiffres et r�alit�, il s’�lance. “Est-ce qu’on a une libert� de la presse ?”, s’interroge-t-il ironique avant de r�pondre : “Citez-moi un seul autre pays o� il existe 250 journaux dont 46 quotidiens. M�me en Europe �a n’existe pas !” (Sic !). “4 milliards de dinars de publicit� dont 2 milliards ont b�n�fici� aux journaux priv�s en 2004. Avec tout �a, certains parlent encore d’absence de libert� de la presse dans le pays”, conclut Ouyahia qui se contredira superbement tout de suite apr�s. Imitant Bouteflika jusqu'� la caricature, il encha�ne : “Si maintenant certains veulent parler des cha�nes de t�l�vision et de radio eh bien qu’ils sachent qu’il n’y aura pas de t�l�vision ni de radio priv�es ! Durant la bataille de 2003, souvenez- vous bien, certains ont cru pouvoir nous faire une G�orgie ou un Venezuela ici. Mais il leur manquait l’arme n�cessaire pour �a : la t�l�vision”. Pour Ouyahia, Benchicou n’est pas en prison ou alors il n’est pas journaliste ! “Citez-moi un seul journaliste qui soit en prison pour ses �crits”, interroge-t-il les d�put�s. Avant d’entonner le refrain officiel en vogue : “Nul n’est au-dessus de la loi (…) Le Canard Encha�n� r�serve un budget sp�cial pour payer des amendes et continuer � diffamer”. M�me topo d’embellie s’agissant de la libert� politique et syndicale. “L’�tat d’urgence est en vigueur depuis 1992. Il est une question de vie ou de mort (…) mais posons-nous une seule question : combien d’�lections ont eu lieu durant cette p�riode ? Avec � chaque fois, et de l’aveu de tous les observateurs, des r�sultats incontestables. Celles du 8 avril sont � ce titre la meilleure illustration.” Avec au bout un authentique “sovi�tique” 85%, cependant. Sur sa lanc�e, et pour tenter de convaincre de l’existence de la pluralit� et de la libert� syndicales et associatives, Ouyahia fait appel � son meilleur alli� : les chiffres, froidement livr�s, toutefois. “75 000 agr�ments pour associations ou syndicats” sont recens�s jusqu’en 2004. Mais il ne pr�cisera pas qu’il s’agit, pour l’essentiel, de comit�s de soutien ou assimil�s pour Bouteflika, son programme ou son second mandat. “Les libert�s syndicales existent. Mais nous avons un probl�me : l’utilisation des libert�s syndicales. Eh bien que tout le monde sache que les gr�ves sauvages, c’est termin� ! (…) L’anarchie, c’est termin� !” Sur un tout autre chapitre, Ouyahia aborde la crise de Kabylie. “Cette crise nous a co�t� plus de cent morts de nos meilleurs enfants”, commence- t-il par regretter sans pr�ciser de quelle sorte de morts s’�tait-il agi ni si les assassins, dans ce cas-l�, sont eux “au-dessus de la loi”. Aussi l’ex-ministre de la Justice qui a valid� les �lections locales d’octobre 2002 s’indigne : “Est-il concevable que des membres d’Assembl�es populaires communales si�gent avec parfois une seule voix ? Oui, les APC seront dissoutes !”. No comment. “L’amnistie ne sera ni fiscale ni ne concernera des faits historiques” Le chef du gouvernement s’est longuement attard� sur le volet d’actualit�, “la r�conciliation et l’amnistie”. Pour Ouyahia, “la r�conciliation est un choix que le peuple a pl�biscit� le 8 avril 2004, et nous sommes tr�s heureux, et m�me nous encourageons la campagne nationale actuelle en faveur de ce projet. Le processus de r�conciliation, et voire m�me l’amnistie, va renforcer la R�publique. (…) Et je tiens � pr�ciser, pour mettre fin aux sp�culations, que l’amnistie ne concernera ni des histoires de fiscalit�, ni ne concernera des faits historiques”. Ce avant d’interpeller la nu�e d’opportunistes qui s’en empare d�j�. “Je tiens � pr�ciser qu’il n’y a pas et qu’il n’y aura pas de commission nationale de la r�conciliation ni une autre commission du genre ! Ce projet viendra directement de son auteur, le pr�sident de la R�publique, et sera soumis au peuple sans interm�diaires.” Ahmed Ben Bella est directement interpell�…
K. A.

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable