Culture : OUM-EL-BOUAGHI
Ce qui subsiste des jeux traditionnels chaouis


Le jeu traditionnel des Chaouis qui ressemble fort au hockey sur gazon est connu sous le nom de Takourth. Deux équipes à composantes égales mais dont le nombre de joueurs est déterminé s’opposent sur un train vague délimité de deux lignes parallèles que séparent généralement 50 mètres et plus suivant le nombre de joueurs en place. Le jeu consiste en fait à ce que l’équipe gagnante soit celle qui arrive à pousser le plus grand nombre de fois un objet arrondi jusqu’à la ligne adverse à l’aide de bâtons courbés en bas.
L’objet, servant de balle, peut être conçu en bois, en ferraille ou tout simplement être un galet. Le terrain est généralement ras et plat. Dans un brouhaha indescriptible et sans règles de jeu proprement dites, les deux équipes composées de joueurs sans limite d’âge s’affrontent jusqu’à ce qu’une d’entre elle s’avoue vaincue. Ce jeu n’est plus pratiqué dans les campagnes et les villages chaouis du fait que personne n’a pensé à instaurer des règles de jeu, créer des équipes et organiser par là des rencontres. De tous les jeux qui étaient pratiqués dans la région des Aurès, il y a des siècles de cela, seule la “Mekhergba chaouia”, sorte de jeu de dames, a survécu au temps. Aujourd’hui encore, des vieux mais aussi des jeunes pratiquent ce jeu dans les terrains vagues et dans les jardins publics des environs de Aïn M’lila entre autres. Accroupis ou assis devant une sorte d’échiquier dont les cases sont creusés au sol, deux joueurs placent de petites pierres de couleurs différentes dans les cases. Un joueur ayant préalablement choisi les noires et un autre les blanches par exemple. Ce jeu est stratégique et consiste à emprisonner les pions de l’adversaire et à les obliger à sortir pour être supprimés de l’échiquier. Tout est ouvert et chaque adversaire peut être aidé par une ou plusieurs personnes qui, tout en regardant, peuvent intervenir. Les parties ne sont pas très longues mais les adversaires s’affrontent des heures durant en se faisant remplacer à n’importe quel moment par d’autres.
Nasreddine Bakha



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