Actualit�s : AUGMENTATION DES TARIFS DE L'�NERGIE
Scepticisme et r�signation des consommateurs


La r�signation est-t-elle devenue une seconde nature chez le citoyen alg�rien ? On est v�ritablement tent� de le croire. Sinon comment expliquer le sto�cisme qu’affiche ce m�me citoyen devant les d�cisions d’augmentations r�p�t�es des tarifs des biens de consommation bien que son pouvoir d’achat ne cesse de baisser de fa�on vertigineuse.
Un petit tour dans Alger nous a permis de confirmer cet �tat de fait apr�s les derni�res augmentations surprises des tarifs de l’�lectricit� et du gaz de 4,9% pour les clients basse tension et de 9,5% pour les clients moyenne tension. �Nous n’avons pas entendu parler de ces augmentations !�, �nous sommes habitu�s � cela !� et autres �c’est normal !� ont �t� quasiment les principales r�ponses qui revenaient sur les l�vres de ceux que nous avons approch�s. Outre les m�nages, les commerces, particuli�rement les boulangeries, seront les plus durement touch�s par cette hausse des tarifs de l’�lectricit� et du gaz. �Nous n’avons pas le choix. Nous sommes oblig�s de subir cette situation �, nous a d�clar� le propri�taire d’une boulangerie situ�e dans le quartier populeux de Bab-el- Oued. �Mieux encore, nous n’allons pas augment� le prix du pain au risque de perdre notre client�le�, poursuit notre interlocuteur. �C’est surprenant mais le citoyen exprime souvent sa col�re quand il s’agit d’une petite augmentation (0,5 ou 1 dinar sur le prix d’une baguette de pain) et reste indiff�rent lorsqu’il est question d’une hausse relativement grande qui affecte durement son budget comme c’est le cas pour l’�lectricit� et le gaz�, regrette-t-il. M�me son de cloche chez un autre boulanger. Karim est le patron d’une boulangerie-p�tisserie dans le quartier de la Grande-Poste au centre-ville. Karim est formel : �Je n’augmenterai pas d’un sou les prix de mes produits �. �D�j� avec les tarifs pratiqu�s actuellement les clients trouvent � redire, il n’est donc pas question d’augmenter les prix�. Grands consommateurs de l’�nergie �lectrique, les cybercaf�s verront eux aussi leur prochaine facture d’�lectricit� sensiblement augmenter. Mais a priori cela ne les inqui�te pas outre mesure. C’est le cas notamment de Mohamed qui g�re l’un des cybercaf�s les plus grands d’Alger. Cette hausse des tarifs de l’�lectricit� ne semble pas affecter son enthousiasme et son esprit commer�ant. �Nous payons en moyenne 40 000 dinars d’�lectricit� tous les deux mois. Les 9,5% d’augmentation ce qui repr�sente environ 4000 dinars n’affectera pas trop notre chiffre d’affaires �, t�moigne Mohamed. Ce dernier va plus loin en affirmant que �les tarifs de la connexion � internet resteront inchang�s �. �M�me apr�s la prochaine facture�, assure- t-il confiant. Plus critique, un commer�ant rencontr� au si�ge de l’Union g�n�rale des commer�ants et artisans alg�riens s’interroge sur �quelles bases l’Etat d�cide-t-il d’augmenter les prix ?�. �Si au moins les prestations �taient � la hauteur de ce que nous payons !� dira-t-il en d�plorant certaines d�faillances sur le r�seau �lectrique. En tout �tat de cause, Mohamed, le g�rant du cybercaf�, Karim, le tenant de la boulangerie, et les autres consommateurs ne peuvent mesurer les r�percussions r�elles de ces augmentations qu’une fois la prochaine facture r�ceptionn�e. Mais ce qui est certain, c’est qu’ils seront oblig�s de payer leur consommation au risque de se voir plonger dans le noir.
Lotfi M�rad

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