R�gions Ouest : MOSTAGANEM
Le Dahra priv� de ses festivals d’�t�


Est-ce que Mostaganem conna�tra cet �t� le m�me sort subi depuis ces toutes derni�res ann�es, quant au v�ritable sevrage culturel auquel elle a d� s’astreindre jusque-l� et ce, apr�s les moments fastes des sublimes festivals dont la cit� de Sidi-Sa�d a d� longtemps s’enorgueillir ?
Telle est la question qui ne cesse de revenir dans les milieux artistiques de la ville. En effet, la capitale du Dahra qui, en p�riode estivale, rayonnait � la faveur de la tenue de bon nombre de festivals d’envergure nationale, risque de retomber dans la triste torpeur de ces trois derni�res ann�es o� le citoyen mostagan�mois, connu pour ses go�ts et ses penchants, n’aura rien � se mettre sous la dent. Il n’y a pourtant pas longtemps, Mostaganem avait fi�re allure, rien que le fait de se faire belle et du coup, se pr�parer � la f�te. Ainsi, le th��tre scolaire ouvrait chaque ann�e le bal avec � la cl�, ce magnifique engouement cr�� autour des planches par des potaches venus des quatre coins du pays. Puis ce sera le cha�bi qui succ�dera � cette manifestation avec � l’occasion, l’organisation de plusieurs soir�es typiquement “sana�” dont raffolent les enfants de cette ville. L’art du mandole cher � Ma�zouz Bouadjadj est ancr� dans les mœurs des Mostagan�mois depuis la nuit des temps et l�, ce n’est un secret pour personne (...). La musique andalouse �tait �galement pr�sente un peu chaque ann�e, gr�ce � l’apport des autorit�s locales de l’�poque et du d�vouement d’une poign�e d’hommes et de femmes �pris pour ce genre d’expression artistique. Et � cet �gard, “Nadi Hillal Ettakafi” et “El fen oua nachat” auront longtemps contribu� � l’essor de la musique andalouse dans le Dahra. Le patrimoine des A�ssaouas pr�sent dans la vie de tous les jours du Mostagan�mois ordinaire, n’a plus droit de cit�. Et pour cause ! Son festival qui pourtant, avait pris de l’ampleur par le pass�, n’existe plus. Secret divin, rite, hadra et halqua o� le A�ssaoui averti entre en transe dans un d�cor indescriptible au rythme de tbal et gha�ta, ne sont plus qu’un vieux souvenir pour les milliers de Mostagan�mois qui un peu chaque ann�e, se donnaient rendez-vous autour d’un tel “festin”. Les deux festivals de la chanson b�douine pour leur part continuent cahin-caha, leur bonhomme de chemin l’un � A�n-T�dles, l’autre � Blad- Touahnia, points de chute des c�l�bres ma�tres cheikh Djillali et cheikh Hamada. Seul sans doute, le festival d’art dramatique est en train de survivre � toutes les temp�tes et ce, en d�pit des non moins grosses difficult�s financi�res notamment, qui ne font que mener au bord de l’asphyxie le plus prestigieux des festivals alg�riens. Est-il raisonnable qu’une ville comme Mostaganem � vocation touristique et de tradition hautement culturelle, ouverte � tous les arts, se voit d�s lors vou�e � ce triste sort de cit� soudainement muette et r�sign�e. La ville qui a enfant� Kaki, Med Khadda, Hamada, Ma�zouz Bouadjadj, Mohamed Chouikh, Benda�mache, Noureddine Benattia, Mustapha Chougrani, cheikh Bena�ssa, ma�tre de la zorna et tant d’autres, ne peut en aucun cas se voir se morfondre malgr� elle dans le pire des d�clins ! Les actuels responsables de cette wilaya, se doivent d�s lors de saisir l’opportunit� de se trouver � la t�te d’un v�ritable p�le culturel pour mettre les moyens qu’il faut � la faveur d’une redynamisation digne de ses artistes. Le vieux et magnifique th��tre de la ville fut un beau jour d�moli au gr� de la b�tise, un conservatoire ou �cole de musique traditionnelle dans une ville de cha�bi, n’aura jamais connu le jour, les œuvres de Kaki et la po�sie de Lakhdar Benkhlouf, sont en train de se perdre, faute d’un cadre juridique ad�quat ou d’une fondation � la mesure de ces hommes exceptionnels et tant d’autres aberrations se sont succ�d� au point que la culture elle-m�me est mise aujourd’hui au pied du mur. Il ne suffit gu�re de remuer ciel et terre pour que le soleil se remette de plus belle � briller sur une ville qui m�rite bien mieux que cela ...
Sid-Ahmed Hadjar



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