Culture : TIZI OUZOU
“ILS �TAIENT LA FRANCE LIBRE” D’ERIC BLANCHOT
L'histoire glorieuse et tragique de ces soldats de Berb�rie


La projection dans l’apr�s-midi de mercredi dernier, � l’initiative de la coop�rative de la ligue des arts cin�matographiques et dramatiques en collaboration avec la Maison de la culture, du film documentaire Ils �taient la France libre, en pr�sence de son auteur, l’historien et r�alisateur Eric Blanchot, a suscit� �motion et interrogations passionn�es du public de la petite salle de la Maison de la culture de Tizi- Ouzou.
Dans la salle, il n’y avait pas que des f�rus de cin�ma et d’histoire. Il y avait aussi quelques fils et petits-fils de tirailleurs, ces r�giments de soldats indig�nes venus d’Alg�rie, du Maroc, de Tunisie... Ces appel�s du contingent ou engag�s dans ce qu’on appelait alors les arm�es d’Afrique de la France coloniale, qui ont fait les campagnes d’Italie, du Midi de la France et de l’Alsace. Bravant les maquis torrides du Sud et la rudesse de l’hiver 1944 des montagnes vosgiennes et de l’Alsace, ils sont des milliers de tirailleurs � mourir dans l’anonymat pour permettre � De Gaule et � la France de s’asseoir � la table des vainqueurs et de se lib�rer du joug hitl�rien. Morts ou rescap�s des tranch�es et des combats aux avant-postes, ils seront les oubli�s de la f�te et des griseries de la victoire. L’historiographie officielle ne tressera pas des lauriers : victimes collat�rales du p�ch� vichyste et p�tainiste de la majorit� des Fran�ais des colonies d’Afrique du Nord avec qui la R�publique victorieuse solde ses comptes, ils auront droit � de vagues citations dans les manuels d’histoire. M�me si la “France d’en-bas” reconnaissait leurs m�rites, “dans les villages fran�ais, ils sont acclam�s, certains ont fond� des foyers”, dira Eric Blanchot dans le d�bat qui a suivi la projection du film “dont le but est de faire conna�tre la participation � l’effort de lib�ration de la France de ces combattants de Berb�rie que peu de Fran�ais connaissent”. Dans Ils �taient la France libre, Eric Blanchot a voulu, � travers des images poignantes et charg�es d’�motion et de v�rit�, rendre non seulement hommage mais surtout la parole � ces nombreux Alg�riens, Tunisiens, Marocains... des engag�s, mais en majorit� des conscrits et dont les descendants ont dit, la gorge nou�e par l’�motion et les sanglots, leur frustration pour l’ostracisme dont fait encore preuve la France officielle � l’�gard de leurs parents morts pour lib�rer la France.
S. A. M.

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