Actualit�s : HAFNAOUI GHOUL �CRIT A BENCHICOU
�La mal�diction, la plume et la libert�


Je sais ce qu’est le supplice, je sais aussi ce qu’est la souffrance, je connais le sentiment d’injustice, et je sais aussi ce qu’est la prison. Ce que je ne savais pas c’est que nous allions �tre victimes du pouvoir dans la construction d’une d�mocratie de fa�ade, qui fait croire aux gens qu’il y a une libert� d’opinion, de la presse et le droit � la critique. Comme il est dur, mon ami, de se retrouver seul entre quatre murs insalubres. En fait, c’est mon pays qui est une prison.
Ils n’entendent pas tes cris, certes, mais ils se d�lectent de ta douleur, et de ta torture. Ils en ont besoin pour vivre telles les chauves-souris dans le noir. Mon tort et le tien, Mohamed, est d’avoir os� dire et de n’avoir rien dissimul�… Notre tort est de ne pas avoir emprunt� des chemins tout trac�s, nous n’avons pas succomb� au chant des sir�nes et avons march� � contre-courant. Un courant qui a charri� les principes, tous les principes. Que reste-t-il de la dignit�, de l’honneur ? Que reste-t-il des hommes ? Ainsi nous vivons l’�poque de ceux qui mutilent les principes et les valeurs du peuple. Pauvre peuple qui ne voit en ses responsables et gouvernants que l’injustice, l’arbitraire, l’abus d’autorit� et de pouvoir. Un peu comme s’ils �taient venus d’une autre plan�te, ou venus pour se venger de ce peuple. Notre tort, Benchicou, le mien, celui de Benaoum, de Boughanem, de Hakim La�lam est des autres est d’avoir fait de notre plume, une arme et de la libert� de la presse, un rempart. Je n’ai jamais oubli�, les pleurs de ma m�re, les cris de ma fille, le d�sespoir de ma femme alors que j’�tais en prison menott� tel un criminel. Sans nos fr�res, nos amis et ceux qui croient en notre combat, nous aurions �t� oubli�s et � jamais… J’ai du mal � oublier les larmes de ta femme, l’image insupportable de ta m�re, cette vieille femme qui ne r�alisait pas ce qui lui arrivait et ce qui arrivait � son fils. Mohamed, tu entames ta deuxi�me ann�e en prison, tu t’y fais peut-�tre. Nous, nous avons mal et attendons ta lib�ration… Je sais que dans mon pays, croire en la libert� est une mal�diction… Alors de gr�ce ne crois plus en ce principe….
Hafnaoui Ben Ameur Ghoul, Djelfa le 14 juin 2005

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable