Actualit�s : Hakim La�lam laur�at du prix Benchicou de la plume libre 2005

"C’est d�j� beau d’�tre l� un mardi et pas au tribunal de Sidi M’hamed. Mais, en m�me temps, l�, maintenant, en ce moment m�me, des consœurs et des confr�res attendent leur tour pour �tre jug�s ou attendent tout simplement un d�lib�r�. J’ai une pens�e pour eux. Et puis il y a lui. Lui qu’on ram�ne pratiquement chaque mardi, encadr� par des policiers et � qui on demande de r�pondre de son intelligence.
Tu en reviendrais presque � esp�rer qu’ils ne vont pas le d�ranger. Qu’il va pouvoir �viter le calvaire du fourgon. Mais, en m�me temps, on a tellement envie de voir Mohamed, de lui dire bonjour, m�me de loin. Alors, bien s�r, c’est son prix qui me touche par-dessus tout aujourd’hui. Un pr�nom, Mohamed, sur une �paule, un nom, Benchicou, sur cette autre �paule. Pas plus, Allah yarham waldikoum, ne rajoutez pas le deuxi�me pr�nom, Boualem, c’est d�j� assez lourd comme �a !! Je suis tr�s heureux de recevoir ce prix, justement parce que c’est son prix � lui. Je suis tr�s heureux, mais, en m�me temps, excusez-moi de ne pas laisser d�border ma joie, de ne pas danser la gigue �cossaise. Ma joie, ma joie totale, le pied int�gral, permettez-moi de le remettre � un peu plus tard et d’attendre que Mohamed sorte de l�-bas qu’il puisse me remettre, au coin d’un gueuleton, ce prix. L� je serai compl�tement heureux. Combl�. Bon, en attendant, je sacrifie tout de m�me au rituel du remerciement. Non sans ajouter ma petite pique. Eh oui ! Vous ne m’auriez pas d�cern� ce prix si je n’avais pas �t� aussi cela, un impertinent. Et au chapitre de l’impertinence, je ne peux pas ne pas associer � ce prix quelqu’un qui fut un pionnier � avoir ouvert la br�che de l’impertinence et de l’insolence par laquelle nous nous engouffrons aujourd’hui. Je voudrais remercier Ali Dilem. Il y a quelques mois, le r�gime et ses canaux r�mun�r�s avaient tent� de dresser des b�chers et avaient appel� � br�ler les journaux qui n’�taient pas dans la ligne, li machi fel khet. Le 9 avril au matin, alors que nous �tions un vendredi, qu’il n’y avait pas urgence, que l’on pouvait attendre le samedi 10, les vainqueurs avaient exig� la d�capitation des vaincus. Au niveau de la presse, �a avait pris la forme d’une soudaine et furieuse envie de d�battre d’�thique et de d�ontologie. A chaque coin de rue, il y avait quelqu’un pour vous dire "voil� maintenant comment faire votre m�tier !" A ce pouvoir-l�, donneur de le�ons, personnellement, je n’ai qu’une chose � dire : le jour o� il apprendra � g�rer le pays dans l’int�r�t du peuple, wallah, jur�, promis, j’apprendrai � mieux exercer mon m�tier de journaliste. Merci encore une fois! Rendez-vous � la lib�ration de Mohamed !!"

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