Actualit�s : Les irr�ductibles et les combattants pour les libert�s

Les "irr�ductibles" combattants pour les libert�s se sont donn� rendez-vous, hier, � la Maison de la presse pour "comm�morer" la premi�re ann�e de prison de Mohamed Benchicou mais aussi pour se recueillir sur la m�moire des victimes de la marche du 14 juin 2001.
Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Ils n’�taient certes pas assez nombreux � r�pondre, hier, � l’appel du Comit� Benchicou pour les libert�s, mais dans ce type de combat la qualit� prime souvent sur la quantit�. Si Mohamed Baghdadi, Ali Yahia Abdenour, Sonia, Khaled Guermah, Redouane Osmane, Abrika, Hafnaoui Ghoul, Abdelaziz Rahabi, Sma�n Lalmas, les militants du Mouvement citoyen du Sud, les membres du bureau national du MDS et bien d’autres encore se sont joints � la famille de la presse pour c�l�brer cet amer 14 juin. Une date � marquer d’une pierre noire qui co�ncide avec l’emprisonnement de Mohamed Benchicou et le d�c�s de nos confr�res Nedjma Fadhila et Zerrouk Adel, morts lors de la marche alg�roise du mouvement citoyen en 2001. Cette journ�e a d’ailleurs d�but� � 11 heures 30min par un recueillement devant le hangar de la RSTA o� Fadhila et Adel ont �t� fauch�s par un bus. Les doigts en signe de victoire et scandant "Jugez les assassins!", les manifestants du jour provoqueront un bouchon sur la rue Hassiba-Ben- Bouali sous le regard �tonn� des passants. On ne voit plus beaucoup de manifestations en cette �re de normalisation. La t�l�vision d’Etat �tait absente hier. Mais les cam�ras des renseignements g�n�raux se sont charg�es d’immortaliser l’�v�nement. Retour � la Maison de la presse qui se trouve � quelques m�tres seulement. Juch� sur les marches du perron du b�timent central, Si Mohamed Baghdadi s’aide d’un m�gaphone pour pr�senter le reste du programme de la journ�e. Le m�gaphone passe entre les mains de Mokhtar Benchicou qui lira un message �crit du fond de sa cellule par son neveu. L’assistance red�couvre avec joie le style unique du directeur du Matin. Les 365 jours d’emprisonnement n’auront pas alt�r� sa d�termination � poursuivre son combat. Ahmed Fatani, directeur de la publication du quotidien L’Expression,prend la parole � son tour. "Certains confr�res usent de tous les moyens m�diatiques pour acc�l�rer la lib�ration de Mohamed Benchicou, d’autres, par contre, le font dans une totale discr�tion", a-t-il d�clar� en reconnaissant toutefois que la mobilisation est bien trop timide. Redouane Osmane, porte-parole du Conseil des lyc�es d’Alger (CLA), dressera un tableau noir des libert�s individuelles et collectives en Alg�rie. "Inutile de se demander pourquoi la mobilisation est quasi inexistante lorsque tous les canaux d’expression sont ferm�s. Ils veulent baisser la t�te des Alg�riens mais nous ferons en sorte de la relev�", criera-t-il de sa voix de stentor. Les victimes d’Octobre 88 n’ont pas �t� oubli�es. Si Mohamed Baghdadi a tenu � rafra�chir les m�moires de certains en rappelant l’essence d�mocratique du soul�vement du 5 octobre. Mais comme en 2001 et en 2004, le 14 juin de cette ann�e a ramen� avec lui son lot de mauvaises nouvelles. Les verdicts et le r�quisitoire prononc�s, hier, par la chambre des d�lits de presse du tribunal d’Alger � l’encontre de Kamel Amarni, Fouad Boughanem et Ali Dilem g�chent l’ambiance. Des sentences d�nonc�es haut et fort par Me Ali Yahia Abdenour. C’est �galement lui qui remettra � Hakim La�lam le premier prix "Benchicou pour la Plume libre". "Le fumeur de th� cultive une autod�rision dont seuls sont capables les d�fenseurs des d�sh�rit�s", dira-t-il � son sujet. Hakim La�lam cache mal son �motion. Sa tristesse aussi. "Ma joie, ma joie totale, le pied int�gral, permettez-moi de la mettre un peu en veilleuse et d’attendre que Mohamed sorte de l�-bas pour me remettre ce prix."
T. H.

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