Sports : FOOTBALL
7e COUPE DES CONF�D�RATIONS (ALLEMAGNE DU 15 AU 29 JUIN 2005)
Un faux air de Mondial


A un an du rendez-vous, l'Allemagne s'offre un avant-go�t de Coupe du monde en accueillant, � partir d’aujourd’hui, la 7e �dition d'une Coupe des Conf�d�rations de football toujours en qu�te de l�gitimit� sportive.

Le principal int�r�t de cette comp�tition, cr��e en 1992 en Arabie Saoudite sous l'appellation Coupe du Roi Fahd, est d'�tre le seul rendez- vous r�unissant des repr�sentants de tous les continents (Allemagne, Argentine, Australie, Br�sil, Gr�ce, Japon, Mexique, Tunisie) en dehors du Mondial. Le tournoi d�bute aujourd’hui par deux matches du groupe A : Tunisie- Argentine (18h00) et Allemagne-Australie (20h00), qui sera pr�c�d� de la c�r�monie d'ouverture. Jeudi, Japon-Mexique (17h) et Gr�ce-Br�sil (19h45) seront les deux premi�res rencontres du groupe B. Les deux premiers de chaque poule seront qualifi�s pour les demi-finales disput�es les 25 et 26 juin. La finale est pr�vue le mercredi 29 juin (19h45) � Francfort. Depuis ce week-end, les huit �quipes sont � pied d'œuvre pour cette �preuve qui permet aux s�lectionneurs de jauger leur �quipe face � des adversaires inhabituels. Ultime rallonge d'une saison d�j� bien charg�e, elle ne suscite pas le m�me enthousiasme chez les joueurs. Beaucoup d'entre eux sont arriv�s fourbus en Allemagne, � l'image des Br�siliens Ronaldinho et Emerson, m�nag�s lundi apr�s-midi. D'autres, comme Ronaldo, Cafu, Roberto Carlos ou Hernan Crespo, ont pr�f�r� partir en vacances que venir d�couvrir cinq des dix stades (Cologne, Francfort, Hanovre, Leipzig et Nuremberg) du Mondial-2006. On est loin n�anmoins de l'absent�isme de masse constat� en 2001 en Cor�e du Sud et au Japon, lorsque le Br�sil avait align� la tr�s anecdotique paire d'attaquants Washington-Leandro en demi-finale contre la France. Les Bleus, vainqueurs en 2001 et 2003, sont les principaux absents de la quinzaine, puisque le tenant du titre n'est pas qualifi� d'office pour l'�dition suivante. Outre le pays organisateur, seuls les champions de chaque conf�d�ration et le champion du monde sont invit�s � ce rendez-vous d�sormais organis� tous les quatre ans dans le pays qui accueille la Coupe du monde l'ann�e suivante. L'Argentine est pr�sente en Allemagne en tant que vice-championne d'Am�rique du Sud, le Br�sil ayant remport� les derni�res �ditions de la Coupe du monde et de la Copa America. Tout juste qualifi�e pour le prochain Mondial gr�ce � son succ�s sur la Sele�ao (3-1), le 8 juin � Buenos Aires, la s�lection dirig�e par Jos� Pekerman, victorieuse en 1992, est l'une des favorites du tournoi. Son match contre l'Allemagne le 21 juin � Nuremberg sera le choc du premier tour dans un groupe o� l'Australie et la Tunisie de Roger Lemerre (vainqueur de la comp�tition en 2001) risquent de faire de la figuration. La d�fense allemande, encore tr�s friable comme l'a montr� l'�galisation de la Russie dans le temps additionnel, mercredi dernier en match amical (2-2), risque de souffrir face � la star des derniers jeux Olympiques, Carlos Tevez. Malgr� l'absence de Ronaldo, le potentiel offensif du Br�sil est lui aussi redoutable, avec Kaka, Adriano ou encore Ronaldinho. Et les "Auriverde" ont soif de revanche apr�s la le�on re�ue la semaine derni�re � Buenos Aires. "Nous sommes tr�s motiv�s � l'id�e d'une nouvelle confrontation contre l'Argentine en demi-finale ou en finale", a d�clar� Kaka. Pour y parvenir, le Br�sil devra d'abord sortir d'un groupe abordable avec le Japon, tout juste qualifi� pour la Coupe du monde, le Mexique, priv� au moins pour le premier match de quatre joueurs qui disputaient mardi soir un quart de finale retour de la Copa Libertadores avec leur club, et la Gr�ce, mal partie dans son groupe de qualifications pour le Mondial-2006. Le champion d'Europe jouera n�anmoins un peu � domicile, puisqu'il est toujours dirig� par l'Allemand Otto Rehhagel.

 

Une comp�tition critiqu�e

La Coupe des Conf�d�rations de football, malgr� l'appui de la F�d�ration internationale (FIFA) et son statut de r�p�tition g�n�rale pour le Mondial, reste une comp�tition critiqu�e, certains joueurs pr�f�rant profiter de deux semaines suppl�mentaires de r�cup�ration. "La Coupe des Conf�d�rations c'est comme la Copa America, ce genre de tournoi devrait �tre aboli", a estim� l'attaquant br�silien Ronaldo, qui sera absent de la comp�tition, comme ses compatriotes Roberto Carlos et Cafu, ou l'Argentin Hernan Crespo. L'entra�neur du Bayern Munich, Felix Magath, dont cinq joueurs sont s�lectionn�s en �quipe d'Allemagne, s'inqui�te lui de l'impact de la comp�tition sur la sant� de ses internationaux : "Il n'est pas raisonnable que des joueurs internationaux soient sur le terrain tout l'�t�, at- il dit. Je m'inqui�te de savoir comment on peut s'attendre � avoir du succ�s en Coupe du monde un an plus tard". Le Bayern Munich a officiellement termin� sa saison le 28 mai apr�s avoir remport� la Coupe d'Allemagne, alors que la Bundesliga reprend le 5 ao�t. Le gardien du club bavarois, Oliver Kahn, a ainsi disput� 54 matches officiels la saison derni�re. Son co�quipier Michael Ballack a jou� 49 rencontres avec le champion d'Allemagne. Ballack, meneur de jeu du Bayern et de la s�lection, admet �galement "qu'on peut discuter" la valeur sportive du tournoi.

Chance de briller
"Au G14, on ne comprend pas bien cette comp�tition qui, apr�s tout, n'est qu'une comp�tition � caract�re amical sans enjeu... comment dire... consid�rable", assure � l'AFP Thomas Kurth, directeur g�n�ral du G14, association regroupant 18 clubs parmi les plus puissants d'Europe. Le pr�sident de la FIFA, le Suisse Joseph Blatter, avait propos� fin 2004 que la Coupe des Conf�d�rations soit disput�e � l'avenir seulement tous les quatre ans, comme la Coupe du monde, au lieu de tous les deux ans, afin d'all�ger le calendrier des joueurs participant aux comp�titions internationales. "On dit que les internationaux disputent trop de matches avant un Mondial. Mais, � un an de la Coupe du monde, cette Coupe contribue justement � la surcharge du calendrier. D'un c�t�, on n'arr�te pas d'ajouter des matches internationaux au calendrier et, de l'autre, on supprime des rencontres inter-clubs. Ce n'est pas tr�s logique", poursuit M. Kurth, qui ajoute: "Et je ne parle pas des co�ts en assurances ou en salaires pour les clubs qui payent les joueurs". L'ancien capitaine et s�lectionneur de l'�quipe de France, Michel Platini, avait estim� pour sa part que la Coupe des Conf�d�rations n'avait "ni l�gitimit�, ni avenir". Pour d'autres, au contraire, le tournoi est l'un des moyens pour des internationaux de gagner leur place en s�lection, ou pour y rester. "Tous les joueurs doivent donner le meilleur d'eux-m�mes s'ils veulent participer � la Coupe du monde", a estim� le s�lectionneur allemand J�rgen Klinsmann. Ainsi les jeunes Robinho (Br�sil) ou Carlos Tevez (Argentine) auront l'occasion de montrer l'�tendue de leur talent. Si l'Allemagne, priv�e de comp�tition officielle car qualifi�e d'office au Mondial, a besoin de ce genre de tournoi pour roder son �quipe, les autres participants — Argentine, Br�sil, Gr�ce, Japon, Tunisie, Mexique et Australie — sont encore engag�s dans les diff�rents tournois de qualification pour le Mondial, les Argentins et les Japonais ayant toutefois d�j� leur billet en poche

 

ALLEMAGNE - AUSTRALIE (A FRANCFORT A 20H)
L’heure de v�rit�

L'�quipe d'Allemagne de football, qui n'a disput� que des matches amicaux sous l'�re de son nouveau s�lectionneur J�rgen Klinsmann, subira son premier v�ritable test contre l'Australie lors du match d'ouverture de la Coupe des Conf�d�rations (groupe A) ce soir (20h) � Francfort (ouest). L'Allemagne, triple championne du monde et d'Europe, est le grand favori contre le champion d'Oc�anie, dont l'entra�neur, Frank Farina, 40 ans, esp�re toutefois "disputer plus que les trois matches du premier tour" de ce tournoi, une sorte de r�p�tition g�n�rale pour le Mondial-2006. "Tout est possible en football", souligne l'entra�neur des "Socceroos". Un avis partag� par le pr�sident de la F�d�ration internationale de football (FIFA), le Suisse Joseph Blatter. "Chacun peut battre chacun. Je suis convaincu qu'Allemagne- Australie sera une rencontre tr�s int�ressante", a-t-il dit. Klinsmann, 40 ans, "veut un d�part optimal dans ce tournoi. Notre objectif est la victoire", a ajout� le champion du monde (1990) et d'Europe (1996) qui ne veut rien changer � sa philosophie de jeu offensif.
Pression

Le successeur de Rudi V�ller n'a pas de souci d'effectif et soutient sa jeune d�fense contre la critique. "L'�quipe dans son ensemble doit mieux se comporter ici ou l�. Nous y travaillons", a-t-il insist�. Un r�le particulier incombe au capitaine et meneur de jeu Michael Ballack. "Nous souhaitons qu'il joue son r�le comme il l'a fait jusqu'� pr�sent et, surtout qu'il ne se blesse pas", a soulign� Klinsmann. "Nous attendons un combat, a d�clar� le gardien Oliver Kahn. L'Australie a beaucoup de joueurs de la 1re division anglaise qui repr�sentent un jeu agressif". "Il faut r�sister, relever le combat et marquer un but. Ensuite, �a serait plus facile", a estim� le vice-champion du monde. L'Australie, pour qui le "minimondial" est une "tr�s importante pr�paration pour les matches de qualification" pour la Coupe du monde, selon Farina, est priv�e de sa vedette Harry Kewell du FC Liverpool, vainqueur de la Ligue des champions. "Nous n'avons rien � perdre, toute la pression est sur l'Allemagne", a affirm� l'autre vedette offensive du milieu de terrain Tim Cahill. "Si nous nous donnons � 100%, si nous jouons comme une �quipe et d�ployons toutes nos capacit�s, nous avons une vraie chance d'aller loin", a ajout� le joueur du club anglais d'Everton. Le gardien Mark Schwarzer estime cependant que "contre des Allemands hautement motiv�s devant leur public, nous sommes des outsiders � 100%". C'est la deuxi�me fois que les deux �quipes se rencontrent. Lors de la Coupe du monde 1974 en Allemagne, le pays h�te avait battu (3-0) l'Australie pour son unique participation � la phase finale d'un Mondial au premier tour.

ARGENTINE-TUNISIE (COLOGNE A 18H)
Les Albicelestes favoris mais…

Si le football �tait pr�visible, il serait d'un ennui Mais, fort heureusement, chaque match est diff�rent, et c'est ce qui en fait certainement l'un des sports les plus merveilleux au monde. Ce postulat vaut �galement pour le match inaugural de la Coupe des Conf�d�rations, Allemagne 2005, qui verra s'affronter aujourd’hui l'Argentine et la Tunisie. Certes, les Albicelestes partent favoris, il serait inutile de le nier. Mais forts de leur titre de Champion d'Afrique, les Aigles de Carthage sont loin de s'avouer vaincus d'avance. L'affiche entre deux formations aussi similaires que diff�rentes promet donc d'�tre extr�mement int�ressante sur le plan tactique. Le football d�cidera du reste… L'une des cl�s de ce match sera � n'en pas douter le duel que se livreront les arri�re lat�raux. L'Argentine et la Tunisie disposent en effet de d�fenseurs r�solument port�s vers l'attaque ; celle des deux �quipes qui s'illustrera le plus dans ce domaine b�n�ficiera d'un avantage certain sur sa rivale du jour. En ce qui concerne la formation sud-am�ricaine, Jos� Pekerman pourra compter sur Javier Zanetti sur la droite et Juan Pablo Sorin ou Gabriel Heinze sur la gauche pour lancer des attaques depuis leurs couloirs respectifs. Ces trois joueurs peuvent surprendre l'adversaire � tout moment, m�me si ce dernier a pr�vu une tactique pour parer leurs mont�es. Sorin en est peut-�tre l'illustration la plus parfaite, lui qui, gr�ce � ses diagonales, se cr�e de multiples occasions de but � chaque rencontre. Mais la Tunisie n'est pas en reste, avec Hatem Trabelsi et Clayton respectivement sur les flancs droit et gauche. Le premier est d’autant plus dangereux qu’il peut s’appuyer sur une grande exp�rience lui permettant de lire le jeu adverse avant de passer � l'offensive. C'est �galement le leader spirituel naturel de son �quipe sur le terrain. Sur le flanc oppos�, Roger Lemerre dispose avec Clayton d'un st�r�otype de l’�cole br�silienne : jeu vertical et excellente frappe de balle. Le pass� de chaque formation joue lui aussi un r�le dans l'�quation d'une rencontre ; et dans ce match d'ouverture, peut-�tre pourrait-il tourner � l'avantage de la Tunisie. Pour quelle raison ? Simplement parce que l'Argentine est toujours oblig�e de gagner, quel que soit l'adversaire. Et aussi parce qu’il est peu probable de voir Pekerman changer de tactique, m�me s’il en a les moyens. Par cons�quent, si Ziad Jaziri et Santos sont inspir�s, leur rapidit� influera peut-�tre sur le r�sultat final. Si l'�quipe africaine est, pour sa part, g�n�ralement port�e sur l'attaque, elle a d�j� d�montr� moult fois qu'elle savait jouer sans ballon, se replier et lancer des contres d�cisifs gr�ce � la vitesse de pointe de ses attaquants. Si les prot�g�s de Pekerman ne soignent pas leur marquage, ils pourraient bien le payer tr�s cher. Mais Roger Lemerre sait bien qu'il serait tr�s risqu� de se contenter de proc�der par contres face � l'Argentine. Les Sud-am�ricains l'ont encore prouv� r�cemment, lors des �liminatoires dans la Zone sud-am�ricaine contre le Br�sil : ils sont redoutables quand ils ma�trisent le jeu, en particulier si leur meneur, Juan Rom�n Riquelme, est dans un grand jour. Et puis, si les Albicelestes marquaient les premiers, aucune strat�gie bas�e sur les contre-attaques ne peut tenir la route. En marge de toute analyse, le journaliste argentin Dante Panzeri a �crit un jour : “Le football est la dynamique de l'impensable.” N'est-ce pas l� la meilleure raison de suivre le match Argentine-Tunisie ?

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