Actualit�s : FACE A L'OMC ET A L'UE, LES OP�RATEURS EN PHARMACIE AVERTISSENT
“La production nationale est menac�e”


Une ouverture � la concurrence mal ma�tris�e est une menace sur la qualit� et le rendement du syst�me national de sant�. La mise en œuvre au mois de juillet de l’accord d’association avec l’UE ratifi� il y a quelques semaines et l’adh�sion prochaine de l’Alg�rie � l’OMC ne seront pas sans cons�quences n�gatives sur la production nationale des produits pharmaceutiques, notamment le m�dicament.
Ilhem Tir - Alger (Le Soir) - Les engagements pris par le gouvernement alg�rien et sp�cialement le minist�re du commerce ont suscit� de vives inqui�tudes au sein de l’Union nationale des op�rateurs en pharmacie (Unop) les estimant contradictoires avec la l�gislation alg�rienne relative � la promotion de l’investissement productif dans le secteur de l’industrie pharmaceutique. Pourtant l’article 10 du Journal officiel datant du 20 juillet 2003 pr�voit �des mesures de sauvegarde qui s’appliquent � l’�gard d’un produit si ce dernier est import� en quantit�s accrues, qu’il cause ou menace de causer un dommage grave � une branche de production nationale de produits similaires ou indirectement concurrents�. La suppression de l’obligation faite aux importateurs en pharmacie d’investir dans la cr�ation d’unit�s de production de m�dicaments est � l’origine du m�contentement des op�rateurs en pharmacie dont le pr�sident M. Amar Ziad tient � pr�ciser que �plus de 20 milliards de dinars ont �t� investis par le priv� dans ce secteur qui se retrouve ainsi menac�. Il pr�cisera, � l’occasion d’un atelier de r�flexion sur le th�me �r�organisation du march� national du m�dicament dans le contexte des engagements internationaux de l‘Alg�rie� tenu hier, que �l‘appel est grave et qu’il faudrait d�finir en urgence les mesures de sauvegarde �. Les op�rateurs en pharmacie qui d�tiennent les 80% des parts du march� de m�dicament en Alg�rie refusent de subir les cons�quences de ces engagements et d�plorent le mutisme du minist�re de la Sant�. En effet, le minist�re de la Sant� et de la Population a d�clin� l’invitation de l’Unop pour cet atelier. Un comportement qui a surpris les pr�sents car les autres partenaires, bien qu’ils ne soient pas aussi impliqu�s dans la probl�matique que la sant�, avaient r�pondu favorablement � l’invitation de l’Unop qui a not� la pr�sence du minist�re du Travail et de la S�curit� sociale, du directeur g�n�ral de la Cnas, du minist�re de l’Industrie et celui de l’Emploi. �Ouvrir le march� alg�rien sans aucune condition c’est r�duire � n�ant tous les efforts d’investissement consentis�, avait soulign� M. Amar Ziad lors d’un entretien accord� au Soir d’Alg�rie. A cet effet, l’Etat devrait, selon les revendications de l’Unop, prot�ger le secteur par les investissements r�alis�s qui ont besoin d’une p�riode transitoire pour se mettre � niveau et puissent concurrencer les laboratoires �trangers. D’ailleurs, dans l’une de leurs requ�tes il est exig�, lors des n�gociations avec l’OMC, un d�lai suffisamment long entre 5 et 7 ans pour la production nationale. A ce sujet, le pr�sident adressera le message suivant : �Notre association milite pour une ouverture ma�tris�e pour la sauvegarde et la pr�servation des int�r�ts de nos entreprises ainsi que ceux de la sant� publique nationale.� Les enjeux du march� national Lors de son intervention, M. Hedir, expert en commerce international, a dress� un �tat des lieux sur la situation du march� alg�rien ainsi que des probl�matiques du changement imminent. Il n’a pas h�sit� � d�montrer que les obligations internationales porteront atteinte � notre syst�me de r�gulation et menaceront la production nationale au m�me titre que l’accessibilit�, la disponibilit� et le prix du m�dicament. Des exemples ont �t� donn�s axant sur une diff�rence qui pourra atteindre les 300% du prix de la m�me marque de produit. La menace sur l’accessibilit� des produits a �t� illustr�e par l’expert : pour ce qui est du prix le plus bas de Parac�tamol, il est de 136,05DA, son prix le plus fort sera 209, 93 DA et l’�cart sera alors de 54%. Pour le Salbutamol, le prix bas sera 48,40DA, le plus fort 231,19DA et l’�cart de 378%. Un autre exemple pour le Diclofenac25 dont le prix variera de 71,81DA � 218 ; 36DA avec un �cart de 204%. La Ranitidine oscillera entre 185,15 DA et 805 ,44 DA avec un �cart de 335%. Le prix du Cetizine variera de 130,52DA � 522,87DA et l’�cart sera alors de 300% Pour faire face � ces menaces, l’expert a pr�conis� nombre de mesures qui exigent toute une volont� politique r�elle pour la sauvegarde des produits nationaux avec un cahier des charges stimulant, l’enjeu d’un syst�me de remboursement qui pourra influer sur les prix tout en accordant des privil�ges aux produits locaux. Par ailleurs, le professeur Toumi, directeur g�n�ral du Laboratoire national de contr�le des m�dicaments de la Tunisie, invit� � prendre part � l’atelier, a renseign� sur l’exp�rience de son pays dans le domaine en pr�cisant toutefois que la pr�f�rence tarifaire nationale appliqu�e � tous les march�s publics ne doit pas baisser de 15%. C’est l� une mesure qui va prot�ger la production nationale. Il faudrait �galement une r�vision de tout le syst�me avec l’implication du minist�re de la Sant�. �Il faut que le minist�re s’implique et mobilise ses experts qui donneront l’�clairage n�cessaire lors des n�gociations�est la principale recommandations faite lors de cet atelier car le minist�re de la sant� est � 80% concern� par la probl�matique. A un degr� moindre, la S�curit� sociale, �tant donn� le service remboursement. �L’OMC n’interdit pas les monopoles� a signifi� le conf�rencier tunisien qui conseille une concertation plus �troite entre l’administration et les producteurs car la sant� est l’une des quatre exceptions permises lorsqu’on adh�re � l’OMC.
I. T.

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