De notre bureau de Paris, K. Baba-Ahmed
Laurence Parisot vient de ravir � la majorit� absolue la pr�sidence, pour cinq ans, du Mouvement des entreprises de France �Medef�, succ�dant ainsi � Ernest Antoine Seilli�re qui dirigeait le mouvement patronal fran�ais depuis 1997. La victoire de cette jeune nouvelle �patronne des patrons� a �t� rendue possible gr�ce � l�appui des repr�sentants des entreprises de services et notamment des banques et des assurances, le commerce, la sant� et le b�timent, face � l�hostilit� de la f�d�ration professionnelle de la m�tallurgie, premi�re f�d�ration du Medef, traditionnellement puissante et d�cideur de cet organisme.
La nouvelle responsable du Medef est pr�sidente de l�institut de sondage IFOP ; membre du Conseil �conomique et social fran�ais ; du Conseil consultatif de Ernest et Young ; de celui de Michelin ; de Havas et enfin membre du Conseil de surveillance de Euro Disney Une jeune femme de 46 ans, d�contract�e, c�est s�rement une victoire de la parit� tant revendiqu�e par la soci�t� fran�aise mais une patronne femme et un look jeune suffiront-ils pour changer ce qui est le plus attendu par les Fran�ais : un patronat qui doit mettre un terme � sa politique antisociale qui laisse r�guli�rement sur le carreau des milliers d�ouvriers, sans d�ailleurs que l��conomie fran�aise, qu�il est cens� d�fendre, s�en porte mieux. Si l��lection d�une femme � la t�te de l�organisation patronale a �t� g�n�ralement per�ue comme un bon signe, les interlocuteurs directs du Medef et notamment les organisations syndicales ne se suffisent pas de ce signe. Pour Bernard Thibault, secr�taire g�n�ral de la CGT �l��lection d�une femme n�est pas forc�ment synonyme de parit�. La vraie parit�, je la concevrai le jour o� je pourrai constater que les femmes ne sont plus l�objet d�une discrimination en mati�re de salaires, de responsabilit�s, dans les entreprises, de retraites�. M�me r�action du secr�taire g�n�ral de la CFDT qui consid�re qu��une femme au Medef c�est pour nous un signe positif, un progr�s. Cela �tant homme ou femme � sa t�te, il s�agit maintenant que le Medef r�ponde positivement � la demande tr�s forte d�une relance du dialogue social. Marie Georges Buffet, secr�taire nationale du PCF qui a tr�s fortement critiqu� le bilan du baron Antoine Seilli�re �qui a ferm� la porte � toutes les n�gociations et qui a fait pression pour que tous les acquis sociaux, les droits syndicaux soient remis en cause� a poursuivi : �Moi, poursuit la responsable communiste, j�attends de voir quelle politique elle va mener�. C�est justement ce que vont faire les Fran�ais qui attendent pour voir et qui esp�rent surtout de nouvelles relations sociales, car, pour l�instant, et selon un sondage CSA, 56% des Fran�ais sont m�contents de l�action du Medef en mati�re �conomique et sociale. Les Fran�ais ne font confiance � l�organisation patronale, ni pour augmenter les salaires dans les entreprises, ni pour lutter contre les d�localisations.
K. B.-A.

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