R�gions Centre : TIZI-OUZOU/S�MINAIRE SUR LA PR�VENTION DES RISQUES ALIMENTAIRES
Mieux vaut tard que jamais


La Direction du commerce a, enfin, organis�, apparemment sur instruction du minist�re, un s�minaire d�information et de sensibilisation sur les risques alimentaires auquel ont pris part, outre la Direction de la sant� et celle de l�environnement, les producteurs, les commer�ants, des repr�sentants des APC et deux associations des consommateurs.
Cinq responsables centraux du minist�re du Commerce, deux directions de wilaya, l�environnement et la sant� et deux associations de consommateurs se sont succ�d� � la tribune pour exposer � l�assistance les risques alimentaires en rappelant la r�glementation en vigueur et les adaptations exig�es par notre adh�sion � l�OMC, insistant, par ailleurs, sur l�assurance-qualit�, sur la s�curit� alimentaire, sur l�impact de l�emballage alimentaire, sur l�environnement, sur les toxi-alimentaires collectives et sur le r�le des associations des consommateurs � l�heure de la mondialisation. Salu� par tous les participants comme une heureuse initiative de la Direction du commerce, le s�minaire a mis en �vidence l�immense retard de la r�glementation nationale par rapport aux risques qu�encoure quotidiennement le consommateur alg�rien. Il aura fallu attendre 1989 et 1990 pour que le l�gislateur promulgue, deux ann�es de suite, les lois 89/02 et 90/31 sur la protection du consommateur dans le sillage des r�formes �conomiques et du pluralisme politique. Les 35 d�c�s victimes du botulisme apporteront la preuve, quelques ann�es plus tard, qu�il ne sert � rien de promulguer des textes aussi protecteurs soient-ils si on ne veille pas, avec une vigilance extr�me, sur leur stricte application. Le s�minaire dont la plupart des communications furent empreintes d�un caract�re th�orique et technico-r�glementaire a fourni une somme importante d�informations indispensables aux producteurs, aux commer�ants, aux bureaux d�hygi�ne et aux associations de d�fense des consommateurs qui les ignorent contrairement � ce que l�on pourrait croire. Les participants qui ont reconnu l�utilit� de la tenue de ce s�minaire r�clamant, par ailleurs, des rencontres sp�cialis�es par type de corporation ont en m�me temps d�plor� l�absence de documentation, la densit� de l�information communiqu�e en l�espace de quatre heures �tant au-dessus des capacit�s de m�morisation. En tout �tat de cause, l�empreinte th�orique et technico-juridique des communications n�a pas occult� l�ab�me qui s�pare les textes r�glementaires, intervenus tardivement et � la suite d��v�nements dramatiques, et la r�alit� qui frise l�anarchie, comme l�ont soulign� certains intervenants � propos des commer�ants de viande et poisson congel�s d�pourvus de groupes �lectrog�nes, de marchands de poisson qui proposent leur marchandise l�apr�s-midi � des temp�ratures de plus de 40 degr�s, du non-respect des conditions de production et de conservation, des pratiques d�loyales, telles que le fardage des fruits et l�gumes ou l�usage de balances non r�glementaires... �J�ai vu un chien uriner sur un panier de pain livr� par un boulanger � un commer�ant avant l�ouverture de son magasin�, dira le pr�sident de l�association des consommateurs de Azazga pour souligner l�absence de conformit� de la r�alit� avec les textes. Le th�me d�un expos� relatif aux toxi-infections � d�claration obligatoire �pr�sent� par le Dr Madio de la Direction de la sant� illustre parfaitement ce grand �cart, 45 �pisodes de 575 cas ont �t� enregistr�s en six ans parmi lesquels 70 cas ont n�cessit� une hospitalisation. Le ph�nom�ne semble, toutefois, en r�gression si l�on en juge d�apr�s les statistiques de l�intervenant. On effet, on ne signale que 53 cas en 2003 contre 234 en 2001 et 131 en 2002. Les jeunes repr�sentent, selon le m�me intervenant, 62 % des cas enregistr�s. Tizi-Ouzou, A�n El-Hammam et Boghni sont les secteurs sanitaires les plus concern�s d�apr�s le docteur Madio, selon lequel les toxi-infections se manifestent sur 10 mois de l�ann�e � l�occasion des mariages, des regroupements divers, du Ramadhan... Quant aux aliments en cause, il s�agit du lait de vache, du couscous, du fromage, de la sardine, de la p�tisserie, du poulet... Il s�agit en somme de produits mal fabriqu�s ou mal conserv�s. Les toxi-infections touchent les clients des restaurants non class�s et les fast-foods parmi les consommateurs de cr�mes fra�che et glac�e. D�ailleurs, la saison estivale constitue la p�riode la plus cruciale pour les toxi-infections. Les 575 cas de ces derni�res recens�s par la DSP ne repr�sentent en fait qu�une infime partie des cas qui surviennent comme on l�a vu tout au long de l�ann�e et dans des circonstances tr�s vari�es. La providence, venant au secours de la pr�vention insuffisante et du contr�le d�faillant, nous a �pargn� jusque-l� les grandes catastrophes que pourraient g�n�rer les conditions actuelles de fabrication, de conservation et de commercialisation de tr�s nombreux produits. Deux marques de lait en poudre pour b�b�s retir�s de la circulation dans le pays d�origine parce que mortel, continuaient � �tre commercialis�es chez nous plus d�une semaine apr�s qu�ils eurent �t� d�clar�es impropres � la consommation. Le sachet noir et les autres produits issus de mati�res plastique recycl�es qui ont inond� le march� et remplac� les produits de l�artisanat depuis deux d�cennies sont maintenant reconnus toxiques et canc�rig�nes. Et ce, sans omettre la catastrophe �cologique engendr�e par le sachet noir � travers toutes les r�gions du pays. C�est souligner la d�faillance, la lourdeur et la lenteur de nos syst�mes de pr�vention, de contr�le et d�alerte.
B. T.

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